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La région du Tigré en Ethiopie reste un "enfer sur terre" malgré l'accord de paix : Un évêque catholique

La situation humanitaire dans la région éthiopienne du Tigré ne s'est pas améliorée, deux mois après la signature d'un accord visant à rétablir la paix dans cette région en conflit, a déclaré l'évêque catholique d'Adigrat en Éthiopie.

Dans une lettre adressée au service d'information de Propaganda Fide, Agenzia Fides, Mgr Tesfasellassie Medhin note que la situation dans la région la plus septentrionale du pays de la Corne de l'Afrique continue de se détériorer, les forces qui ont reçu l'ordre de quitter la région refusant de se conformer aux exigences de l'accord.

" Toute la population continue de vivre l'enfer sur terre dans ce long siège et ce blocus des services de base qui dure depuis plus de deux ans ", indique Mgr Medhin dans une note à l'Agenzia Fides.

"Nous prions pour que l'accord de paix aboutisse", ajoute-t-il, en référence à l'accord de paix du 2 novembre à Pretoria, en Afrique du Sud, dans lequel le gouvernement éthiopien et le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) se sont engagés à "faire taire définitivement les armes et à mettre fin à deux ans de conflit dans le nord de l'Éthiopie".

On s'attendait à ce que la guerre dans la région septentrionale du Tigré s'apaise après la signature de l'accord de paix. Mais ce n'est pas encore le cas, affirme l'évêque catholique éthiopien, qui ajoute : "Ce n'est pas encore fini, beaucoup de nos fidèles et de nos paroisses sont encore assiégés par les forces étrangères."

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L'Agenzia Fides a rapporté jeudi 19 janvier que le cessez-le-feu de début novembre "reste de facto sur le papier", ajoutant que les troupes érythréennes ont refusé de quitter la région assiégée.

Selon le service de presse, la situation au Tigré "est la crise humanitaire la plus tragique et la plus oubliée au monde."

"Le mois dernier, un groupe d'organisations de la société civile du Tigré a affirmé que les forces érythréennes continuaient à tuer des civils après l'accord de novembre", rapporte encore Agenzia Fides, ajoutant que le conflit du Tigré a créé un vide sécuritaire qui a aidé les rebelles de l'Armée de libération de l'Oromo (OLA) à intensifier un autre conflit de longue date plus au sud, dans l'Oromia, qui est devenu la région la plus instable d'Éthiopie.

Selon le rapport d'Agenzia Fides, la violence se répand dans les zones rurales non loin de la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, et le conflit s'étend à toute l'Oromia, la plus grande région d'Éthiopie.

Les racines du conflit en Oromia remontent à la fin du 19e siècle, lorsque l'Oromia a été conquise et absorbée par l'empire de Ménélik II.

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Pour consolider son pouvoir sur la région, l'empereur éthiopien a introduit des colons Amhara armés pour gouverner en son nom ; et aujourd'hui encore, de nombreux Oromo supportent mal le pouvoir national central.