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"Appris avec un cœur attristé" : Un évêque catholique s'exprime sur le meurtre de travailleurs de plantations au Cameroun

L'évêque catholique du diocèse de Buea au Cameroun a appris "avec un cœur attristé" le meurtre de cinq travailleurs de plantations après que le camion dans lequel ils voyageaient ait été attaqué à Tiko, une localité de son siège épiscopal.

Le 10 février, des combattants présumés séparatistes ont ouvert le feu sur le camion dans lequel voyageaient des ouvriers de la Cameroon Development Corporation (CDC) - la plus grande entreprise agro-industrielle publique du pays - tuant au moins cinq personnes et en blessant des dizaines d'autres, selon Reuters.

Dans sa déclaration du lundi 13 février partagée avec ACI Afrique, Mgr Michael Miabesue Bibi dit qu'il condamne "avec véhémence" l'attaque et le meurtre des travailleurs des plantations.

Il dit avoir "appris avec un cœur attristé la nouvelle tragique des cinq travailleurs du Cameroon Development Corporation (CDC) Banana Group, comprenant quatre hommes et une femme, abattus et plusieurs autres blessés le vendredi 10 février 2023".

Faisant référence au communiqué de presse du 11 février du directeur général de la CDC relatant l'attaque, Mgr Bibi déclare : "Les travailleurs rentraient du travail vers 17h30 lorsque des hommes armés non identifiés ont attaqué le véhicule de transport de troupes qui les transportait sur le tronçon de route quittant la route Tiko-Douala depuis l'huilerie de Mondoni, située dans la circonscription de la paroisse de Saint-Pierre, à Mudeka, dans le diocèse de Buea."

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"Je condamne avec véhémence et avec les mots les plus forts cet acte inhumain dévastateur et méprisable qui n'a aucune justification morale, judiciaire, sociale ou politique quel qu'en soit le motif", déclare l'évêque catholique camerounais dans sa déclaration du 13 février.

Il ajoute : "Cet acte est non seulement un crime odieux contre l'humanité mais aussi un péché contre Dieu, car personne n'a le droit d'ôter la vie à un autre pour quelque raison que ce soit."

"La vie humaine reste sacro-sainte, et personne, sauf Dieu, n'a de pouvoir sur elle, dit Mgr Bibi en se référant à Exode 20:13, et à la lettre encyclique du 25 mars 1995 sur la valeur et l'inviolabilité de la vie humaine, Evangelium Vitae, 53)", dit Mgr Bibi.

Les régions anglophones du Cameroun ont plongé dans le conflit en 2016 après qu'une manifestation d'avocats et d'enseignants a tourné à la violence. Un mouvement armé de séparatistes revendiquant l'indépendance de la soi-disant république d'Ambazonie a émergé suite à la répression du gouvernement contre les manifestants.

Dans le communiqué de presse du 11 février, le directeur général du CDC indique que "44 autres personnes qui se trouvaient dans le même véhicule de personnel transportant les travailleurs sont actuellement soignées à l'hôpital de Tiko."

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Franklin Ngoni Njume ajoute que "le motif de l'acte n'a pas encore été établi, car des enquêtes sont en cours pour retrouver les commanditaires de cet acte."

Il appelle l'ensemble du personnel de la société "à rester calme, concentré et vigilant."

Dans sa déclaration du 13 février partagée avec ACI Afrique, l'évêque Bibi dit qu'il trouve regrettable que "de tels actes abominables deviennent de plus en plus courants dans nos communautés aujourd'hui."

"En tant que communauté chrétienne, nous ne pouvons pas être indifférents à l'effusion de sang innocent, aux enlèvements, au banditisme, aux vols à main armée, aux pillages, à la destruction des moyens de subsistance et au déplacement des personnes de leurs maisons", dit-il, et il ajoute : "Face à tout cela, j'exhorte les chrétiens à rester résolus à professer leur foi et à témoigner du Christ et de la dignité de toute vie humaine."

Le chef de l'Église catholique qui a commencé son ministère épiscopal en tant qu'évêque auxiliaire de l'archidiocèse de Bamenda au Cameroun en mars 2017 présente ses "sincères condoléances aux familles des défunts, et partage leur douleur."

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Il invite le peuple de Dieu à "prier pour que Dieu, dans son infinie miséricorde, accorde le repos éternel aux âmes défuntes, guérisse les blessés, renforce les survivants et accorde une paix véritable et durable à notre pays."

"Prions également pour le repentir et la conversion des auteurs de ces crimes odieux. Que Dieu continue à bénir et à guérir notre pays. Bien à vous à son service", dit l'Ordinaire local du diocèse de Buea dans sa déclaration du 13 février.