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"Il faut trouver le chemin de l'espoir", exhorte le cardinal de Maurice dans un contexte de défis multiples

Le peuple de Dieu à l'île Maurice et dans d'autres parties du monde est confronté à de multiples défis, a déclaré l'évêque du diocèse de Port Louis dans la nation insulaire de l'océan Indien, le cardinal Maurice Piat, qui, tout en mettant en garde contre l'abandon, a souligné la nécessité de s'engager sur le "chemin de l'espoir" pour trouver des solutions.

Dans sa lettre pastorale de Carême du 22 février, le cardinal Piat souligne les différents défis auxquels le peuple de Dieu est confronté et affirme qu'il faut "trouver un chemin d'espérance".

"Nous savons que le monde va mal. La guerre en Ukraine, les conséquences de la pandémie, les tensions entre la Chine et les États-Unis, sans oublier la crise écologique, la nature s'est révoltée avec des inondations, des feux de forêt", déclare le cardinal Piat dans sa lettre pastorale de 32 pages, qu'il a dévoilée le mercredi des Cendres, le 22 février.

Le cardinal mauricien ajoute : "Dans notre pays aussi, les choses vont mal. Le coût de la vie augmente considérablement, avec une inflation galopante."

"Nous ne sommes pas sûrs d'un ralentissement économique à l'avenir. Et cette augmentation pèse très lourdement sur une grande partie de la population", indique le membre de la congrégation du Saint-Esprit (spiritains).

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Il poursuit : "La drogue circule facilement dans le pays. Elle affaiblit et détruit notre jeunesse et nos familles. Elle corrompt nos institutions et les affaiblit."

"L'attrait de l'argent facile fait un mal immense. Et c'est un problème national. Nous devons trouver un moyen de nous en sortir", déclare encore le cardinal Piat.

Il poursuit en soulignant les effets de la crise des abus sexuels de l'Église : "Il y a de moins en moins de prêtres et les instituts qui envoyaient des missionnaires n'ont plus beaucoup de moyens pour le faire."

"Avec le COVID-19, il y a eu un ralentissement des activités pastorales, notamment moins de fidèles dans les églises", ajoute-t-il.

Malgré ces défis, l'Ordinaire local du diocèse de Port-Louis affirme qu'"il faut trouver un chemin d'espoir."

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"Nous devons reconnaître que nous traversons une crise morale majeure. Elle se manifeste par certains dysfonctionnements des institutions. Il y a une sorte de paralysie et on ne voit pas comment on va s'attaquer à ce problème", affirme le cardinal Piat.

"Dans cette crise, il y a de nombreuses opportunités à saisir", poursuit-il dans sa lettre pastorale de carême intitulée "Marcher ensemble, c'est ouvrir un chemin d'espérance".

Il poursuit : "La foi chrétienne nous dit que ce temps troublé est aussi un 'Kairos', c'est-à-dire un temps favorable où le Seigneur vient à notre rencontre pour nous redonner confiance."

"L'avenir n'est pas simplement une menace à craindre, mais un temps plein de nouvelles opportunités à saisir ensemble pour retrouver l'espérance", affirme le cardinal Piat, et ajoute : "On peut légitimement penser que l'avenir est entre les mains de ceux qui auront su donner aux générations de demain des raisons de vivre et d'espérer."

Le cardinal mauricien de 81 ans, qui a débuté son ministère épiscopal en mai 1991 comme évêque coadjuteur du diocèse de Port-Louis, énonce le chemin d'espérance à mettre en place.

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"Il est urgent d'entendre l'appel qui résonne fort au cœur de la crise : donner la priorité au bien commun, construire des ponts, assumer ensemble le prix à payer", dit-il.

Il faut aussi "renoncer à une éthique individualiste, à des projets sectoriels et étroits qui ne favorisent que certaines catégories de personnes", dit encore le cardinal, qui souligne la nécessité de "jouer à fond la carte de la solidarité et de la fraternité pour que chacun puisse trouver sa place dans la maison commune."

"Reconnaissons que nous avons besoin les uns des autres. Ouvrons l'espace de notre tente aux jeunes et à tous ceux qui ont à cœur le bien commun de notre pays", dit-il.

Et de poursuivre : "Ouvrons nos cœurs à l'espérance. Cherchons ensemble le Royaume de Dieu et sa justice avec l'assurance que tout le reste vous sera donné en plus. Et surtout, ouvrons nos cœurs à une véritable fraternité humaine."

"Quand cette fraternité ne reste pas un slogan mais se met en marche concrètement, même dans des initiatives très modestes, elle fait naître l'espérance", dit le cardinal Piat, et ajoute : "L'espérance est peut-être la plus petite des vertus, mais c'est la plus forte. Elle est tenace, patiente. L'espérance ne nous déçoit pas".

Le chef de l'Église catholique, à la tête de Port-Louis depuis février 1993, poursuit : "En ces temps difficiles, ne nous laissons pas déposséder de la joie de l'espérance. Marchons ensemble".