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"Un événement puissant " : Un évêque catholique du Soudan du Sud évoque la visite œcuménique dans son message de Carême

La visite œcuménique au Soudan du Sud effectuée par le pape François aux côtés de l'archevêque de Canterbury, Justin Welby, et du modérateur de l'Église d'Écosse, Iain Greenshields, a été un "événement puissant", a déclaré l'évêque catholique du diocèse de Rumbek au Soudan du Sud dans sa lettre pastorale de Carême.

Dans cette lettre datée du 25 février, Mgr Christian Carlassare rappelle la visite des chefs d'église du 3 au 5 février, qui s'est déroulée sous le thème "Je prie pour que tous soient un".

"La visite du Saint-Père, le pape François, au Soudan du Sud a été un événement puissant", déclare l'évêque Carlassare dans sa lettre pastorale de Carême partagée avec ACI Afrique, et ajoute que la visite œcuménique "nous encourage à prendre de nouveaux chemins vers la réconciliation et la paix."

Il rappelle le message du Saint-Père lors de sa rencontre du 4 février avec les évêques, les prêtres, les diacres, les personnes consacrées et les séminaristes, et dit : "Le Saint-Père a fait référence à l'exemple de Moïse et a indiqué trois aspects importants de notre mission : La douceur, l'intercession et la prière."

"Le Saint-Père a observé qu'au fond, nous - prêtres, diacres, séminaristes, personnes consacrées et agents pastoraux laïcs - pouvons penser que nous sommes au centre de tout, que nous pouvons compter presque exclusivement sur nos propres talents et capacités", l'Ordinaire local du diocèse de Rumbek se souvient des propos du Saint-Père à la cathédrale Sainte-Thérèse de l'archidiocèse de Juba.

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Le membre des Missionnaires Comboniens (MCCJ) ajoute : "En tant qu'Eglise, nous pensons pouvoir trouver une réponse aux souffrances et aux besoins des gens grâce aux ressources humaines, comme l'argent, la ruse ou le pouvoir. Au contraire, tout ce que nous accomplissons vient de Dieu : Il est le Seigneur, et nous sommes appelés à être des instruments dociles entre ses mains. "

" La primauté n'est pas la nôtre, la primauté est celle de Dieu : se confier à sa parole avant de commencer à utiliser nos propres mots, accepter docilement son initiative avant de nous laisser entraîner par nos projets personnels et ecclésiaux ", affirme Mgr Carlassare.

Il poursuit : "En nous laissant façonner par le Seigneur dans la douceur, nous faisons l'expérience d'un renouveau dans notre ministère. En présence du Bon Pasteur, nous nous rendons compte que nous ne sommes pas des chefs de tribu, mais des bergers compatissants et miséricordieux ; pas des dominateurs, mais des serviteurs qui s'abaissent pour laver les pieds de nos frères et sœurs ; nous ne sommes pas une agence mondaine qui administre des biens terrestres, mais la communauté des enfants de Dieu."

Réfléchissant au pèlerinage de neuf jours de "marche pour la paix" organisé par son siège épiscopal, Mgr Carlassare déclare : "Je porte dans mon cœur la belle expérience d'unité et de fraternité que les jeunes ont vécue pendant notre pèlerinage de Rumbek à Juba."

"Nous sommes partis comme un groupe d'individus venant de différentes paroisses ou institutions d'apprentissage et nous ne savions pas grand-chose les uns des autres", dit l'Ordinaire local du diocèse de Rumbek, et se souvient encore : "Au fil des jours, nous nous sommes rapprochés les uns des autres, nous nous sommes tellement liés que nous pouvons dire, quand nous sommes arrivés à Juba, que nous n'étions plus les mêmes qu'au départ."

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"Dans notre cheminement de foi, nous visons une Église qui puisse faire l'expérience de la fraternité et favoriser notre appartenance commune les uns aux autres et au Christ Jésus", déclare l'évêque catholique d'origine italienne qui exerce son ministère au Soudan du Sud depuis 2005 dans sa lettre pastorale de Carême partagée avec ACI Afrique.

Il poursuit en plaidant pour l'unité et l'esprit de service parmi le peuple de Dieu sous la responsabilité pastorale à la lumière du message du Saint-Père lors de la visite œcuménique.

"J'invite tous les chrétiens à vivre le temps présent avec gratitude, espérance et communion", dit Mgr Carlassare, et il lance un appel : "Nous devons nous unir dans une communauté de foi et de charité. Ce n'est que de cette manière que nous pourrons être une présence prophétique pour les autres."

Il poursuit : "La convivialité nous invite à réfléchir à l'identité de chaque personne qui est aussi faite de l'identité collective de tant de personnes qui sont venues rencontrer et impacter leur vie."

"Il n'y a pas de personne qui puisse se tenir seule. Nous devrions tous nous tenir ensemble et contribuer à l'amélioration ou au déclin de notre communauté et de notre culture", déclare encore l'Ordinaire local du diocèse de Rumbek, et ajoute : "Nous nous rassemblons dans l'Église, la famille de Dieu, à cause de l'amour du Christ."

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Le chef de l'Église catholique qui est à la tête du diocèse de Rumbek depuis sa consécration épiscopale le 25 mars 2022 poursuit : "Sommes-nous mus par son amour, prêts à voyager et à ouvrir un nouveau chemin, une nouvelle façon de faire les choses pour renouveler notre culture et notre société."

"Nous ne pouvons rien atteindre de bon si nous ne nous sommes pas mis en route pour parcourir le chemin étroit et si nous n'avons pas porté la croix tout entière", dit-il, et il ajoute : "C'est peut-être un rêve, mais il est important de rêver ensemble ; seuls, nous risquons de voir des choses qui ne sont pas là."

L'évêque Carlassare souligne la nécessité d'être ensemble, en disant : "L'unité est un don et une responsabilité que le corps fera pour nous, à moins que nous nous engagions à protéger le lien de fraternité que nous avons dans le Christ."

"Toute division, discorde ou malentendu ne vient pas de Dieu mais de notre mentalité mondaine car l'amour est une expression de la tolérance qui consiste à accepter et à supporter l'autre", affirme l'évêque catholique de 45 ans.

L'attitude d'amour, ajoute-t-il, "fait de l'Église un espace ouvert et accueillant, un lieu où il n'y a pas de place pour le fanatisme et les regroupements partisans qui sont par nature intolérants et agités."

"La communauté est au contraire le lieu de l'impartialité et de l'ouverture au nom de l'amour", affirme le membre de la mission combonienne dans sa lettre pastorale de carême du 25 février intitulée "Marcher ensemble comme une famille de Dieu".

Il poursuit : "Dans la société brisée, la famille peut guérir la blessure de la désunion, de la haine et de la violence. Les liens familiaux sont en effet très forts dans notre contexte culturel, même s'ils peuvent diviser les personnes de différentes familles, clans ou tribus."

"Comme c'est beau quand nous nous comprenons comme faisant partie d'une plus grande famille qui ne connaît pas la discrimination ou l'exclusion et où tous les gens peuvent se sentir chez eux", dit Mgr Carlassare.

Il ajoute : "L'Église est appelée à être une expression d'inclusion et de communion en produisant cette transformation en nous-mêmes, dans nos interactions sociales et dans notre environnement."

L'évêque Carlassare appelle le peuple de Dieu dans son siège épiscopal à prendre en compte les délibérations de l'assemblée pastorale diocésaine du 20 au 26 février.

Il dit : "Reprenons le plan d'action de l'assemblée pastorale diocésaine parmi les nombreuses bonnes choses qu'ils font."

"Concentrons-nous sur les priorités qui ont été mises en évidence et les résolutions qui sont proposées", dit-il dans sa lettre pastorale de carême du 25 février partagée avec ACI Afrique.