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Un nouveau livre donne les réponses du pape François aux questions qui lui sont le plus souvent posées

Un nouveau livre en espagnol dont le titre anglais est "The Shepherd : Francis' Challenges, Reasons, and Reflections on His Pontificate", écrit par le journaliste argentin Sergio Rubín et sa collègue italienne Francesca Ambrogetti contient les réponses du pape François aux questions qui lui sont fréquemment posées.

Le livre passe en revue les presque 10 ans de pontificat de François en se fondant sur les conversations que Rubín, journaliste du groupe de médias Grupo Clarín, et Ambrogetti, membre de l'agence ANSA, ont eues avec le pontife.

Les deux hommes sont les co-auteurs de "The Jesuit", le premier livre biographique sur Jorge Bergoglio, le futur pape François, publié avant son élection à la papauté.

Le nouveau livre comprend des réponses que le Saint-Père a données sur la situation en Argentine ainsi que des commentaires qui le lient au péronisme (soutien au parti ou aux politiques de Juan Perón, ancien président de l'Argentine) et le critiquent pour sa prétendue proximité avec les politiciens, les syndicalistes et les "piqueteros" (piqueurs).

Ces questions, selon Rubín, placent le pontife "au centre des controverses et comme cible des critiques."

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Dans le livre, le pape François aborde également la corruption au Vatican, les abus commis par des membres de l'Église, la pandémie de COVID-19, l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les accusations de promotion du "paupérisme", sa position sur le capitalisme et une éventuelle visite dans son pays natal.

Le pape François est-il un péroniste ?
Dans un chapitre spécial sur l'Argentine, le pape François affronte l'étiquette de "péroniste", à laquelle il est parfois identifié.

"Je n'ai jamais été affilié au parti péroniste, je n'ai même pas été membre du parti ou partisan du péronisme. Affirmer cela est un mensonge", affirme-t-il.

Il reconnaît toutefois que la présence dans les années 1970 d'un groupe péroniste à l'université Salvador, gérée par les jésuites, qui soutenait la position du futur pape sur la justice sociale, "a conduit à dire que je suis péroniste."

Puis, le pontife note que la sympathie avec le péronisme n'est pas quelque chose qui peut être critiqué en soi. "Qu'y a-t-il de mal à cela ?" demande-t-il.

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Certains qui associent François au péronisme soulignent qu'il a rencontré plusieurs fonctionnaires et personnalités de cette obédience politique. "J'ai reçu et je reçois tout le monde. Mais parfois, il y en a qui cherchent à obtenir des gains politiques, pas toujours avec de bonnes intentions", explique-t-il.

Capitalisme, pauvreté et rôle de l'État
Une autre accusation contre le Saint-Père qui est répétée en Argentine est qu'il encourage le "paupérisme" - c'est-à-dire les politiques qui sont basées sur l'octroi de subventions ou d'aides à ceux qui en ont le plus besoin au lieu de chercher à éradiquer la pauvreté.

À cet égard, le pape François commente : "Nulle part dans la Bible il n'y a un commandement de produire de la pauvreté. Oui, les pauvres en esprit sont bénis, ceux qui ne sont pas attachés à la richesse", clarifie-t-il.

"Mais il n'est nullement mauvais de produire des richesses pour le bien de tous. Je dirais même plus : la produire est un acte de justice", soutient-il.

François ne condamne pas le capitalisme, ni n'est contre le marché, mais il est " en faveur de ce que Jean-Paul II a décrit comme l'économie sociale du marché ", qui implique trois segments : "l'État, le capital et le travail".

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Il s'attarde également sur l'octroi de "plans sociaux", une politique mise en place depuis des décennies en Argentine pour les familles les plus démunies.

Sur ce point, le Saint-Père affirme que "les aides financières de l'État aux chômeurs doivent être temporaires afin de ne pas affecter la culture du travail", et il valorise l'emploi comme source de dignité, car "vivre de la charité est une chose et une autre est de gagner sa vie par son propre effort."

En même temps, il met en garde contre "les violations de la dignité du travailleur et de ses droits" par certains employeurs, mais aussi par ces syndicats qui dérapent parce que leurs dirigeants "oublient ceux qu'ils représentent."

François se rendra-t-il en Argentine ?
Interrogé sur sa visite longtemps retardée dans son pays natal, le pape François assure que "l'intention de se rendre en Argentine est toujours là ; il est injuste de dire que je ne veux pas y aller."

Dans ce contexte, le Saint-Père rappelle qu'il était "proche de le faire en novembre 2017" avec l'intention de visiter également l'Uruguay et le Chili. Cependant, le voyage n'a pas eu lieu car il y avait des élections au Chili.

Cet article a d'abord été publié par ACI Prensa, le partenaire d'information en langue espagnole de CNA. Il a été traduit et adapté par CNA.