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L'enracinement du pape François dans les périphéries de l'Église est "un moment de Mère Teresa" : Un prêtre kenyan

L'Église vit "un moment Mère Teresa" avec le leadership du Pape François qui a exprimé une profonde connexion avec les personnes en marge de la société au cours de ses 10 années à la tête de l'Église catholique.

Selon le père Bonaventure Luchidio, directeur national des Œuvres pontificales missionnaires (OPM) de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB), le pape François, tout comme Sainte Mère Teresa de Calcuta (1910-1997), est "une personne de cœur", et il est passionnément touché par les besoins de l'Église blessée.

"Mère Teresa faisait tout ce qui était en son pouvoir pour aider les plus pauvres des pauvres. Elle a travaillé sans relâche pour que les affamés soient nourris, que les malades soient soignés et que les tristes aient le sourire. On peut en dire autant du pape François. Le Saint-Père est une personne de cœur et il comprend et vit ce qu'il dit. En l'écoutant, on peut dire qu'il a les problèmes des gens au cœur de son cœur", déclare le père Luchidio dans une interview accordée à ACI Afrique le mardi 7 mars.

Il ajoute : "Lorsqu'il parle des problèmes des migrants et des réfugiés, vous le voyez amener des migrants de Lampedusa en Italie ; vous le voyez partager un repas avec les pauvres en Italie lors de la journée des pauvres".

À l'instar de Sainte Thérèse de Calcutta, qualifiée de "Sainte du caniveau" pour avoir aidé les pauvres et les malades dans les rues de Calcutta, le pape François est un homme de terrain qui montre l'exemple en "se salissant les mains" au service des gens.

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"Le Saint-Père n'hésite pas à se mettre à genoux pour embrasser les pieds des dirigeants en guerre au Soudan du Sud dans un appel passionné à la réconciliation", déclare le prêtre catholique kényan, rappelant le geste spectaculaire du 11 avril 2019 lorsque le pape François s'est agenouillé et a embrassé les pieds du président Salva Kiir et du chef de l'opposition, le Dr Riek Machar, parmi d'autres dirigeants politiques sud-soudanais, au Vatican.

Le Pape François, dit le Père Luchidio, "va jusqu'à enlever ses chaussures à la porte d'un Imam pour engager une conversation. Il permet avec amour aux enfants d'être à l'aise autour de lui, même pendant la messe, et dit que c'est l'humilité des enfants que Jésus veut".

À l'instar de Sainte Thérèse de Calcutta, qui a fondé les "Missionnaires de la Charité" avec pour mission première d'aimer et de prendre soin de "ces personnes dont personne n'était prêt à s'occuper", le pape François s'est passionné pour ce qu'il décrit comme des périphéries géographiques et existentielles.

Le père Luchidio, qui coordonne le travail des prêtres œuvrant dans les territoires difficiles du Kenya, a partagé "les plus grandes leçons" sur la mission dans les périphéries, alors que l'Église se prépare à célébrer le 13 mars les 10 ans du pontificat du pape François.

Dans l'interview du 7 mars, le membre du clergé du diocèse de Kakamega au Kenya a exhorté le peuple de Dieu à apprendre du pape François les leçons de la mission dans les périphéries. Ils peuvent le faire en s'aventurant dans des endroits reculés où les gens se sentent négligés et en tendant la main à ceux qui ne se sentent pas à leur place, y compris les pécheurs et les pauvres.

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"Le pape François lui-même est un parfait exemple de l'Église à la périphérie. Il dit qu'il est un homme du bout du monde, laissant entendre que sa propre maison se trouve dans le sud du monde. Je crois que dès son élection, l'Église a commencé à ramener les périphéries au centre", a-t-il déclaré à ACI Afrique.

La passion du Saint-Père pour l'Église en marge de la société rappelle à chaque chrétien baptisé son mandat missionnaire, explique le père Luchdio.

En outre, le peuple de Dieu se voit rappeler que l'Église est missionnaire par nature, explique le directeur de PMS Kenya, qui ajoute : "Le pape François nous rappelle d'être debout et d'aller là où l'on a besoin de nous. Et il n'hésite pas à nous montrer les endroits où l'on a besoin de nous".

Le père Luchidio cite les propos du Saint-Père : "Que nos cœurs soient remplis de ceux qui sont dans le besoin", "Que nos yeux reconnaissent Jésus dans ceux qui sont dans le besoin" et "Que nos pieds nous emmènent vers ceux qui sont dans le besoin". Il insiste pour que nous considérions l'Église avec notre cœur et nos yeux, et que nous agissions avec nos pieds".

Selon le prêtre catholique kenyan, il ne suffit pas que le chrétien baptisé se rende à l'église le dimanche, mais il doit aussi se déplacer et aller à la rencontre des personnes dans le besoin. "Souriez-leur, cela peut chasser leur désespoir", dit-il.

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Pour le père Luchidion, le pape François est un chef de l'Église catholique qui l'a aidé dans sa mission d'évangélisation dans les endroits les plus reculés du Kenya.

"Le pape François m'a aidé à vaincre mes plus grandes peurs en m'aventurant dans les périphéries. Je me suis rendu dans les régions les plus reculées du Kenya, que ce soit à Turkana où les gens sont pris dans un cycle sans fin de pauvreté, de sécheresse et de famine, ou à Kibish, à la frontière kenyane avec l'Éthiopie, où nous continuons à servir de médiateurs pour la réconciliation entre les communautés pastorales", explique le père Luchidio.

Et de poursuivre : "Je ne veux pas me contenter des récits de ceux qui sont passés par là ; je veux vivre moi-même les défis auxquels sont confrontés les gens. Je ne veux pas rester statique. Le pape François me met au défi d'être toujours prêt à aller de l'avant vers les périphéries de l'Église. Si les premiers missionnaires avaient choisi de rester au même endroit, la parole de Dieu n'aurait pas pénétré jusqu'aux extrémités de la terre.

En attendant, l'initiative du pape François concernant le processus synodal et son approche de celui-ci est l'une des choses du Saint-Père qui frappe le plus le père Luchidio.

"Ce que le pape François dit de la proximité et de l'unité me frappe. Il dit que la synodalité consiste à être proche de ceux avec qui nous cheminons. Il nous fait comprendre que nous devons être proches de l'Église blessée et avancer avec elle. Nous devons les écouter et les comprendre. Nous devons sortir de nous-mêmes et comprendre les autres", déclare le prêtre catholique.

Le pape François aborde également les points communs entre tous les peuples et considère l'Église comme une famille de Dieu, explique le père Luchidio, qui ajoute : "Le Saint-Père a été très passionné par l'Ukraine et la Russie et souhaiterait que les deux pays cessent de se battre."

"Lors de son voyage au Soudan du Sud et en République démocratique du Congo, il était évident qu'il désirait voir une famille déchirée se réunir", indique le directeur national de PMS au Kenya, rappelant le voyage du pape François prévu du 31 janvier au 5 février 2023, sa troisième visite pastorale en Afrique subsaharienne, qui avait été reporté.