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La grève des travailleurs de la santé en Afrique du Sud contredit le "serment de sauver des vies" : Un évêque catholique

La violence qui a caractérisé la grève des travailleurs de la santé en Afrique du Sud est en contradiction avec le "serment de sauver des vies" que prêtent les praticiens médicaux, a déclaré l'évêque catholique du diocèse de Mthatha, en Afrique du Sud.

Dans une déclaration du 11 mars, Mgr Sithembele Sipuka dénonce la violence des grévistes, qu'il qualifie de "cruelle et brutale".

"La méthode de lutte pour un salaire équitable doit être équilibrée avec le serment des travailleurs de la santé de sauver des vies", déclare Mgr Sipuka à propos des travailleurs de la santé affiliés aux membres du Syndicat national de l'éducation, de la santé et des travailleurs assimilés (NEHAWU) d'Afrique du Sud.

Le 6 mars, les travailleurs de la santé ont entamé une grève illimitée pour réclamer une augmentation de salaire de 10 %, une amélioration des prestations médicales et une allocation de logement de 2 500 rands (137,53 USD).

Les membres du syndicat auraient bloqué des hôpitaux. Selon le ministre sud-africain de la santé, le Dr Joe Phaahla, quatre personnes sont décédées "d'une manière qui pourrait être directement attribuée à la grève".

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Dans sa déclaration du 11 mars, l'ordinaire local du diocèse de Mthatha, qui est également président de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC), affirme que si les travailleurs de la santé ont le droit de demander des salaires équitables, "la fin de leur cause ne justifie pas les moyens cruels et brutaux qu'ils utilisent".

Les actes des agents de santé en grève vont à l'encontre de la valeur du maintien en bonne santé et en vie des personnes pauvres qui n'ont pas les moyens de se rendre dans des hôpitaux privés, déclare-t-il.

Les travailleurs de la santé, explique Mgr Sipuka, sont censés "soigner les pauvres au prix de grands sacrifices, la plupart du temps avec des moyens et un espace inadéquats pour faire leur travail". Comme nous l'avons vu au plus fort du COVID, ils paient parfois le prix ultime en perdant la vie. Ils méritent d'être respectés, bien traités et bien payés", déclare Mgr Sipuka.

Selon lui, si le personnel de santé est mal rémunéré, ce n'est pas parce qu'il ne se plaint pas, mais parce que les autorités ne s'occupent pas de lui.

Toutefois, le président de la SACBC souligne, en ce qui concerne les agents de santé en grève, que la faiblesse de leur rémunération "ne justifie pas la méthode qu'ils utilisent pour faire entendre leur noble revendication d'un salaire décent, qui consiste à empêcher les malades pauvres d'accéder aux services de santé lorsqu'ils en ont le plus besoin, à intimider ceux qui choisissent de travailler et à endommager les propriétés des hôpitaux".

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Le président de la Conférence qui réunit les évêques catholiques du Botswana, de l'Eswatini et de l'Afrique du Sud appelle les personnels de santé catholiques d'Afrique du Sud à éviter l'anarchie et les "activités criminelles" qui ne respectent pas la vie humaine pendant leur grève.

"J'appelle les travailleurs catholiques de la santé à lutter sérieusement pour un salaire juste, mais aussi à se dissocier des forces et des idéologies qui manquent de respect pour la vie et s'engagent dans des activités criminelles et sans foi ni loi", a déclaré Mgr Sipuka.

Le dimanche 12 mars, Zola Saphetha, secrétaire général du NEHAWU, a annoncé que les travailleurs de la santé d'Afrique du Sud poursuivraient leur grève "de manière plus intensive" à partir du lundi 13 mars.

Dans un rapport publié le 10 mars, le président de l'Association médicale sud-africaine (SAMA) aurait déclaré que si l'association soutient les revendications des travailleurs de la santé, elle s'oppose aux actions qui compromettent la santé des patients.

"Nous soutenons la grève. Nous nous plaignons des conditions de service, de la faible reconnaissance et de la faible rémunération des travailleurs de la santé. Nous comprenons leur point de vue et nous les soutenons", déclare le Dr Mvuyisi Mzukwa.

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Le Dr Mzukwa ajoute : "Ce que nous ne soutenons pas, c'est lorsque les syndicats commencent à bloquer les entrées des hôpitaux, à détruire les infrastructures et à intimider les chefs de clinique et les infirmières qui vont aider les patients".

"Le président de SAMA demande : "Pourquoi vous défoulez-vous sur les patients alors que vous savez où se trouvent les politiciens ?