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Les chefs religieux de la région du Sahel africain discuteront de la situation sécuritaire avec les législateurs américains

Les chefs religieux de cinq pays africains de la région du Sahel devraient rendre visite aux législateurs des États-Unis pour aborder la question de la sécurité dans la région.

Dans un rapport publié mardi 14 mars, les responsables de Catholic Relief Services (CRS) indiquent que les chefs religieux catholiques et musulmans cherchent également à savoir pourquoi la communauté internationale en général et les États-Unis en particulier ne réagissent pas efficacement à la crise du Sahel.

"Une délégation de 10 chefs religieux catholiques et musulmans d'Afrique de l'Ouest, originaires du Niger, du Mali, du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire et du Ghana, rendra visite aux législateurs américains du 20 au 24 mars 2023 pour discuter de la détérioration de la situation humanitaire et sécuritaire dans la région du Sahel", indiquent les responsables de la branche humanitaire de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB).

Ils ajoutent : "Les ecclésiastiques profiteront de ces réunions de haut niveau pour discuter de l'absence de progrès dans la mise en place d'une réponse efficace de la part des États-Unis et de la communauté internationale".

Au cours de la visite, les responsables de l'entité américaine affirment que les chefs religieux "encourageront également les législateurs à prendre des mesures décisives pour répondre aux griefs sous-jacents par le biais d'investissements à long terme dans la société civile, le développement économique et la responsabilité sociale".

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Dans le rapport, le président de la Conférence épiscopale du Burkina Faso et du Niger, l'évêque Laurent Dabiré, déclare qu'ils visitent les États-Unis en tant que bergers qui exercent leurs obligations et leurs droits en plaidant pour le bien-être du peuple de Dieu dont ils ont la charge pastorale.

Cheikh Barham, coordinateur national du comité de dialogue inter et intra-religieux du Niger, explique que cette visite vise également à permettre aux partenaires américains "de mieux comprendre la réalité à laquelle nous sommes confrontés au Sahel, y compris la boutique que nous construisons grâce à nos efforts conjoints".

Le rapport du 14 mars met en lumière les facteurs à l'origine des conflits dans la région du Sahel, qui s'étend de l'océan Atlantique vers l'Est en passant par le nord du Sénégal, le sud de la Mauritanie, le grand coude du fleuve Niger au Mali, le Burkina Faso, le sud du Niger, le nord-est du Nigéria, le centre-sud du Tchad et jusqu'au Soudan.

Le rapport indique que la région du Sahel connaît des conflits enracinés dans des griefs historiques, une gestion inéquitable des ressources, une mauvaise gouvernance et une explosion plus récente d'extrémistes violents depuis janvier 2012.

Le rapport indique également que "le nombre de personnes déplacées a augmenté de 40 % pour atteindre 2,4 millions, les femmes et les enfants représentant plus de 50 % des personnes déplacées" au cours des deux dernières années.

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"Les extrémistes violents tels que l'État islamique, les groupes d'autodéfense locaux et les gangs terrorisent de plus en plus les civils par des attaques, des enlèvements et l'imposition de conditions invivables", affirment les responsables du CRS.

Le responsable du programme régional de CRS pour l'Initiative de paix au Sahel (SPI) affirme que le peuple de Dieu dans la région "vit dans un état constant de terreur".

"Il s'agit d'une crise à évolution lente dans laquelle les chefs de communautés sont systématiquement enlevés ou assassinés, les écoles fermées et les civils tués sans avertissement", déclare Patrick Williams.

M. Williams ajoute qu'alors que les chefs religieux de la région du Sahel sont les plus dignes de confiance, il trouve regrettable qu'ils aient été "négligés par les parties prenantes dans les efforts de paix".

Avec le soutien de CRS, dit-il, "les chefs religieux ont pris leur part de responsabilité à travers l'IPS".

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M. Williams ajoute que les efforts que l'IPS encourage "amplifient la voix inspirant la paix et le pouvoir de rassemblement des chefs religieux locaux, tout en répondant aux besoins aigus des familles déplacées et vulnérables".