A la rencontre du nouveau secrétaire nigérian du Dicastère du Vatican pour l'évangélisation

Enfance en tant que réfugié de guerre
Nwachukwu a également évoqué son enfance en tant que réfugié déplacé par la violence de la guerre civile du Nigéria, également connue sous le nom de guerre du Biafra (6 juillet 1967 - 15 janvier 1970), dans une précédente interview avec EWTN.

"Je n'avais que 7 ans lorsque j'ai été pris au milieu d'un conflit civil, l'un des plus horribles du siècle dernier. C'était en 1967, au début de la guerre civile entre le Nigeria et le Biafra", a déclaré l'archevêque.

"J'ai perdu beaucoup de mes pairs. J'ai perdu deux de mes sœurs. J'ai donc su dès mon plus jeune âge ce que signifie vivre une situation de guerre. Je sais ce que signifie connaître la faim. Je sais ce que signifie être une personne déplacée à l'intérieur de son propre pays. Je sais donc ce que c'est que d'être un réfugié".

Selon l'Encyclopedia Britannica, on estime qu'un million de personnes sont mortes au cours de cette guerre qui a duré moins de trois ans, la majorité d'entre elles étant mortes de faim.

"Je sais ce que c'est que de vivre loin de chez soi. J'ai perdu mon père et ma mère pendant une longue période. Nous étions cinq et nous étions sous la responsabilité de mon frère aîné, qui n'avait que 13 ans. Nous devions survivre. Je sais donc ce que signifie la souffrance", a déclaré M. Nwachukwu.

Il poursuit : "J'ai perdu des années d'éducation, trois ans de 1967 à 1970. C'est pourquoi, lorsque je viens aux Nations unies, je sais ce que signifie vivre la guerre, non pas sur le front, mais en tant que victime, une victime innocente".

Mgr Nwachukwu a fait remarquer qu'il avait apporté toutes ces expériences avec lui dans son travail de diplomate, représentant dernièrement le Saint-Siège aux Nations unies à Genève.

"Je sais ce que signifie se sentir abandonné par le reste de l'humanité. Je sais ce que signifie se sentir abandonné par le reste de l'humanité, ou ce que signifie se sentir discriminé dans sa propre nation", a-t-il déclaré.

"Lorsqu'une personne me parle de discrimination, de violence, d'injustice, je pense que j'en ai fait l'expérience dans ma propre peau.

Service diplomatique
M. Nwachukwu a commencé sa carrière au service diplomatique du Saint-Siège en 1994, dix ans après son ordination en tant que prêtre dans le diocèse d'Umuahia, dans le sud du Nigeria.

Sa carrière diplomatique l'a amené à occuper des postes au Vatican au Ghana, au Paraguay, en Algérie, en Suisse et à Rome avant de devenir nonce apostolique, l'équivalent d'un ambassadeur au Vatican.

En 2012, le pape Benoît XVI l'a nommé nonce apostolique au Nicaragua et l'a élevé au rang d'archevêque.

Il a ensuite été nonce apostolique à Trinité-et-Tobago en 2017 et nonce à Sainte-Lucie, à la Grenade, aux Bahamas, au Suriname et au Belize en 2018.

Mgr Nwachukwu est titulaire d'un doctorat en droit canonique de l'Angelicum et d'un doctorat en théologie de l'Université pontificale urbaine. Il a également étudié à l'Université hébraïque de Jérusalem, à l'Institut biblique pontifical de Rome et à l'École supérieure de philosophie et de théologie de Sankt Georgen à Francfort, en Allemagne.

Depuis 2021, l'archevêque est l'observateur permanent du Saint-Siège auprès du Bureau des Nations unies à Genève. Il connaît l'anglais, l'italien, l'espagnol, l'allemand, l'hébreu moderne, le français et l'arabe.

Nwachukwu a déclaré dans l'interview avec EWTN la semaine dernière que "si les gens des religions mettaient vraiment en pratique les valeurs authentiques enseignées par leurs religions, nous mettrions l'organisation des Nations unies au chômage."

"Si nous vivions, pratiquions les valeurs authentiques enseignées par nos religions, nous vivrions tellement la fraternité humaine que la plupart des activités des Nations Unies seraient superflues", a-t-il déclaré.

Dicastère pour l'évangélisation
La nomination de Mgr Nwachukwu lui confère un rôle de premier plan dans l'un des dicastères les plus importants de la Curie romaine, dont le pape est le chef. Le dicastère pour l'évangélisation est cité en premier dans la constitution apostolique Praedicate Evangelium, qui signifie "Prêchez l'Évangile" en latin.

Au sein du dicastère pour l'évangélisation, Mgr Nwachukwu travaillera sous la direction du cardinal Antonio Louis Tagle, l'un des pro-préfets du dicastère.

Le dicastère pour l'évangélisation est présidé par le pape et comprend deux sections, chacune étant gouvernée au nom du pape par un pro-préfet. La première section se concentre sur les "questions fondamentales de l'évangélisation dans le monde" et la seconde sur le soutien à la première annonce de l'Évangile dans les territoires de mission, y compris le travail des Œuvres pontificales missionnaires.

Mgr Tagle dirige la seconde section "pour la première évangélisation et les nouvelles Églises particulières", dont M. Nwachukwu sera également le secrétaire.

Mgr Salvatore Rino Fisichella est le pro-préfet de la première section chargée des "questions fondamentales de l'évangélisation dans le monde".

Le choix du pape
Lorsque Mgr Nwachukwu s'installera à Rome, de nombreux membres de la Curie romaine seront probablement déjà familiarisés avec ses écrits. Le pape François a offert à chaque membre de la Curie un exemplaire du livre de Nwachukwu, "The Abused Word", une réflexion sur les ragots, en guise de cadeau de Noël 2021.

Mgr Nwachukwu a écrit ce petit livre à la suggestion du pape François, qui a proposé l'idée à l'archevêque lors de leur audience privée en janvier 2019.

"Alors que nous finissions de parler de beaucoup de choses, de parler de l'abus de mots, de l'exploitation des nouvelles, des calomnies et d'autres choses de ce genre, comme je partais, il m'a pris la main et m'a dit : "Fortunatus, tu écris des choses, pourquoi n'écrirais-tu pas quelque chose sur l'exploitation des nouvelles, sur les commérages ?"".

"J'ai toujours été fasciné par le pouvoir des mots", a déclaré Mgr Nwachukwu. "Pensez à Dieu qui a créé l'humanité, qui a créé le monde par son pouvoir, par sa parole.