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Les chefs religieux d'Afrique de l'Est préoccupés par la violence au Soudan

Les autorités religieuses d'Afrique de l'Est sont "profondément préoccupées et troublées" par le violent conflit qui sévit actuellement au Soudan et qui a éclaté le 15 avril, opposant les forces armées soudanaises (SAF) aux forces paramilitaires de soutien rapide (RSF).

Depuis lors, plus de 400 personnes auraient été tuées dans les escarmouches et au moins 4 000 blessées à travers le pays, et les civils fuient le pays en masse, a rapporté le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) au Soudan.

"Nous sommes profondément préoccupés et troublés par les conflits en cours dans la République du Soudan", déclarent les chefs religieux sous les auspices du Conseil interreligieux pour l'Afrique de l'Est (IRC-EA) dans leur déclaration du lundi 24 avril.

Ils ajoutent : "La situation sécuritaire et l'escalade de la guerre au Soudan menacent le caractère sacré de la vie humaine, le cours normal des affaires et la paix régionale".

Le conflit au Soudan "a entraîné la perte de centaines de vies, le déplacement massif de civils, la destruction de biens et d'infrastructures clés", affirment en outre les responsables de l'IRC-EA, qui comprennent des membres des Conseils nationaux interreligieux (CNRI) du Burundi, de l'Éthiopie, du Kenya, du Rwanda, de l'Ouganda, de la Tanzanie, de la République démocratique du Congo (RDC) et du Soudan Sud.

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Faisant référence à des reportages sur les médias sociaux montrant des officiers en uniforme commettant des "injustices collectives" sur des personnes supposées être des étrangers, les chefs religieux se disent également troublés par les assassinats ciblés de ressortissants étrangers.

Le 18 avril, le chef de l'opération humanitaire de l'Union européenne (UE) au Soudan a été blessé par balle. Wim Fransen, porté disparu depuis le 16 avril, a été retrouvé blessé par ses collègues.

Deux Américains ont également été tués dans les violences soudanaises. Pendant ce temps, les pays évacuent leurs ressortissants de cette nation du nord-est de l'Afrique en proie à l'agitation.

Dans leur déclaration signée par le secrétaire général de l'IRC-EA, Joshua Kitakule, les chefs religieux appellent les pays voisins du Soudan à "offrir un refuge et un environnement propice" aux personnes fuyant les troubles.

Ils exhortent la communauté internationale à apporter une aide humanitaire aux victimes de la violence.

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Les responsables de l'IRC-EA appellent également les forces armées impliquées dans le conflit "à accepter le dialogue, à faire preuve de retenue et à respecter le cessez-le-feu".

Ils soulignent la nécessité pour les unités de l'armée fidèles au général Abdel Fattah al-Burhan, chef du Conseil souverain de transition du Soudan, et au général Mohamed Hamdan Dagalo de la RSF de mettre fin à la violence.

Les chefs religieux déclarent : "Nous prions pour que ceux qui sont impliqués dans les conflits recherchent la paix, car l'islam est une religion de paix".

"Le prophète Mohamed (PBUH) a averti ses disciples que lorsque deux musulmans sortent leurs épées l'un contre l'autre et que l'un d'eux tue l'autre, l'agresseur et les victimes encourent tous deux le châtiment divin de l'enfer", ajoutent-ils.

Les chefs religieux poursuivent : "Nous prions également pour nos frères et sœurs qui se sentent lésés par ce conflit, afin qu'ils se rappellent les enseignements de l'islam, qu'ils prennent des mesures légales devant les tribunaux pour obtenir réparation et qu'ils fassent preuve de tolérance dans leurs efforts pour rétablir une paix durable au Soudan".

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Ils appellent l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) à entreprendre des actions immédiates visant à rétablir la paix et la tranquillité dans le troisième plus grand pays d'Afrique.

Pour leur part, les chefs religieux déclarent qu'ils prévoient de rencontrer des représentants du Conseil africain des religions "pour discuter et convenir d'un cadre sur la manière d'accompagner nos frères et sœurs de la République du Soudan dans leur démarche de rétablissement de la paix et de la démocratie dans le pays".