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La Commission des évêques catholiques du Tchad préoccupée par les affrontements intercommunautaires

Les membres de la Conférence épiscopale du Tchad (CET). Crédit: : CET Les membres de la Conférence épiscopale du Tchad (CET). Crédit: : CET

Les membres de la Commission épiscopale catholique pour la justice et la paix (CEJP) sont "très préoccupés" par les affrontements intercommunautaires récurrents dans ce pays d'Afrique du Nord et du Centre.

Dans une déclaration publiée lundi 8 mai, les membres de la CEJP regrettent que la tenue du Dialogue national souverain et inclusif n'ait pas été fructueuse et appellent à des efforts concertés en vue d'une "paix durable" dans le pays.

Ils se disent "très préoccupés par la récurrence des conflits intercommunautaires, malgré la tenue du Dialogue National Souverain Inclusif (DNIS), censé réconcilier les Tchadiens et ramener la paix et la sécurité dans le pays".

"L'échec du système de gouvernance du pays se traduit par les tout récents affrontements dans la province du Mayo-Kebbi Est (Goulmoun Bass/Bongor) et dans la province du Logone Oriental (Monts de LAM) entre agriculteurs et éleveurs au début des récoltes, les vols de bétail et les enlèvements contre rançon", affirment les membres de la CEJP.

Les membres de la Commission de la Conférence épiscopale du Tchad (CET) s'inquiètent également d'une campagne d'incitation à la haine et à la vengeance via les médias sociaux, qui ont diffusé des images de "villages et campements incendiés, de femmes et d'enfants brûlés vifs et déchiquetés".

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"Cela ne peut que susciter l'indignation et la frustration de tout citoyen honnête et responsable", ajoutent les membres de la CEJP au Tchad.

Tout en exprimant leur compassion pour les familles éplorées, les membres du CEJP disent "condamner fermement ces actes qui visent à semer la désolation et à remettre en cause tous les efforts déployés par les différents acteurs pour maintenir la cohésion sociale et l'épanouissement socio-économique des paisibles citoyens".

La tension est vive au Tchad depuis la prolongation, en octobre dernier, du mandat du président du Conseil de transition, Mahamat Idriss Déby.

En avril 2021, le président Idriss Déby Itno, qui était à la tête du pays depuis 1990, est décédé des suites de blessures qui auraient été causées par une bataille avec le Front pour le changement et la concorde au Tchad (FACT), un groupe rebelle de l'armée dissidente dans la partie nord du pays.

Après sa mort, un conseil de transition composé d'officiers militaires et dirigé par le fils de Deby, Mahamat, en tant que président intérimaire, a commencé à superviser la période de transition du Tchad pendant les 18 mois suivants.

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En octobre 2022, le chef militaire du Tchad, Mahamat, a été nommé président de la transition à la suite des délibérations du Dialogue national inclusif (DNI) du pays, a rapporté RFI.

Il a prêté serment le 10 octobre 2022 en tant que président d'une période de transition de deux ans avant la tenue d'élections "démocratiques", une décision qui a déclenché de violentes manifestations qui ont fait des morts.

Dans leur déclaration du 8 mai, les membres de la CEJP au Tchad appellent le gouvernement à "prendre rapidement des mesures pour arrêter les auteurs de ces meurtres, dont le nombre ne fait qu'augmenter, et pour rendre justice aux victimes".

Ils appellent également le peuple de Dieu au Tchad "à garder son calme et à privilégier, dans ses interactions quotidiennes, les voies du dialogue et de la collaboration pour faire prévaloir ses droits".

Les membres du CEJP joignent également leur voix "à celles de tous les partenaires au développement qui travaillent avec abnégation et objectivité à la recherche d'une solution holistique pour une meilleure cohabitation entre les communautés qui doivent toujours être traitées avec égalité et équité".

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"Travaillons pour une paix durable dans notre pays", disent les membres de la CEJP dans leur déclaration du 8 mai, dans laquelle ils expriment également leurs préoccupations concernant la "crise énergétique au Tchad caractérisée par la pénurie de carburant et les coupures intempestives d'électricité".