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"Ignoble, sauvage " : Les évêques catholiques de la RDC sur la répression des manifestants

Mgr. Donatien Nshole, lisant le message des membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO). Crédit : CENCO Mgr. Donatien Nshole, lisant le message des membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO). Crédit : CENCO

L'usage de la force contre des manifestants pacifiques réclamant de meilleures conditions de vie en République démocratique du Congo (RDC) a attiré l'attention des évêques catholiques qui ont qualifié les excès de la police du 20 mai de "méprisables et violents".

Selon le rapport d'Africanews du 23 mai, plusieurs personnes ont été battues, malmenées, volées et arrêtées par la police à la suite d'une manifestation de partisans de l'opposition dénonçant le coût élevé de la vie dans ce pays d'Afrique centrale.

Dans un communiqué publié lundi 22 mai, les membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) déclarent qu'ils condamnent "avec la plus grande énergie tous ces crimes ainsi que les violences qui s'en sont suivies, d'où qu'elles viennent".

Ils dénoncent "la répression ignoble et sauvage que les forces de l'ordre et leurs milices complices ont infligée aux manifestants, y compris les mineurs trouvés sur leur chemin".

"Nous avons grandement besoin des forces de l'ordre au front pour sécuriser le pays et non pour harceler la population dans les villes", ajoutent les évêques catholiques de la RDC.

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Ils attendent des "autorités compétentes qu'elles prennent des mesures concrètes, au-delà des promesses médiatiques d'enquêtes et de justice (auxquelles nous sommes habitués et qui restent souvent sans suite), afin de mettre hors d'état de nuire toute cette série de malfrats facilement identifiables".

Les responsables de l'Eglise catholique exhortent le peuple congolais à "ne pas céder à la peur face à la barbarie organisée pour intimider".

"Si rien n'est fait pour garantir leurs droits fondamentaux, ils devront bientôt exercer leur pouvoir pour sanctionner tous les incompétents", affirment les membres de la CENCO.

Le rapport d'Africanews du 23 mai indique que la police "a reproché aux manifestants de ne pas respecter l'itinéraire établi par le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila".

Selon la police, la manifestation devait avoir lieu dans le nord de la capitale, mais les manifestants se sont rassemblés dans un quartier restreint du centre de la ville.

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Dans leur déclaration collective du 22 mai, les évêques catholiques de la RDC déplorent le fait que "le Gouverneur de la ville de Kinshasa ait autorisé ces manifestations le même jour et pratiquement à la même heure, surtout le fait d'avoir modifié verbalement l'itinéraire prévu par l'opposition politique à peine 24 heures auparavant".

"Cela a frisé la provocation dans la mesure où ce changement était de nature à perturber le planning des organisateurs", affirment les membres de la CENCO.

Dans leur déclaration en sept points, les évêques catholiques de la RDC dénoncent le fait que "de nombreux manifestants ont marché avec des armes blanches (machettes, bâtons, pierres...) au vu et au su de la police sans être interpellés".

"Pire encore, certains éléments de la police nationale portaient les mêmes outils de violence qu'ils échangeaient visiblement avec des individus en civil", ajoutent-ils.

Dans leur "acte macabre", les évêques catholiques de la RDC affirment que la police "n'a pas hésité à tirer à balles réelles, visant même le véhicule d'un leader politique".

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La tension reste vive en RDC à l'approche des élections générales prévues pour le 20 décembre.

Le 5 mai, les membres de la CENCO ont demandé à la direction de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de solliciter l'expertise d'un "organisme indépendant expérimenté" et de "quelques experts nationaux" pour auditer le registre électoral du pays.

De leur côté, les responsables d'églises de la nation centrafricaine ont proposé la transparence du financement comme l'une des réformes électorales qu'ils souhaitent voir mises en œuvre avant les élections générales.