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Au Malawi, la Cour suprême reporte sa décision sur les unions de personnes de même sexe après le tollé des dirigeants chrétiens

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La Cour suprême de Blantyre, au Malawi, a reporté aux 5 et 6 juin, au lieu du 23 mai, l'audience destinée à interpréter l'article 153 (c) du code pénal de ce pays d'Afrique australe, qui criminalise les relations homosexuelles consenties entre deux adultes consentants.

Ce report intervient quelques jours après que des représentants de la Conférence épiscopale du Malawi (ECM), du Conseil des Églises du Malawi (MCC) et de l'Association évangélique du Malawi (EAM) ont demandé aux juges de la Haute Cour de Blantyre de se prononcer contre les unions entre personnes de même sexe.

Le procureur général Thabo Chakaka Nyirenda a confirmé le report de l'audience à la presse le 23 mai.

Le procureur général a déclaré avoir reçu une communication indiquant que la date avait été modifiée afin de donner aux représentants des parties intéressées le temps de préparer leurs arguments.

L'affaire fait suite à une demande de Jana Gonani, une femme transgenre, qui a été condamnée en décembre 2021 par le tribunal de première instance de Mangochi pour infraction contre nature, en violation de l'article 153 (c) du code pénal.

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Dans leur déclaration transmise à ACI Afrique le 21 mai, les dirigeants chrétiens du Malawi ont exhorté le pouvoir judiciaire à ne pas modifier la loi qui criminalise les unions entre adultes consentants de même sexe sans consulter les Malawiens.

"Nous sommes d'avis qu'il s'agit d'une partie fondamentale de notre loi qui, si elle doit être modifiée, ne peut l'être que par la volonté de la majorité des citoyens de cette nation, soit par référendum, soit par l'intermédiaire des représentants du peuple au parlement", ont-ils déclaré.

Les dirigeants chrétiens ont ajouté que le fait que trois juges modifient la loi malawite qui criminalise l'homosexualité "équivaudrait à une violation des droits, des valeurs et des intérêts de la population".

Les responsables de l'ECM, du MCC et de l'EAM ont déclaré que la légalisation des unions homosexuelles dans le pays violerait les libertés religieuses car les chefs religieux seraient contraints de célébrer des mariages homosexuels dans les églises.

La légalisation de l'homosexualité favoriserait également la décadence morale, ont déclaré les dirigeants chrétiens dans leur déclaration transmise à ACI Afrique le 21 mai.

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