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"Nous ne sommes pas satisfaits des pères" : Un évêque catholique du Soudan du Sud sur l'abandon scolaire des filles

Mgr Mathew Remijio Adam lors de sa visite pastorale du 12 juin à la paroisse Notre-Dame de Fatima du diocèse de Wau. Mgr Mathew Remijio Adam lors de sa visite pastorale du 12 juin à la paroisse Notre-Dame de Fatima du diocèse de Wau.

L'évêque catholique du diocèse de Wau, au Soudan du Sud, a reproché aux pères de cette nation d'Afrique centrale et orientale de ne pas faire assez pour maintenir leurs filles à l'école et de contribuer au faible niveau d'achèvement de l'éducation formelle des jeunes filles.

Mgr Mathew Remijio Adam, qui s'exprimait lors de sa visite pastorale du 12 juin à la paroisse Notre-Dame de Fatima de son siège épiscopal, a félicité les mères sud-soudanaises d'avoir favorisé l'éducation des filles.

"En tant que responsables ecclésiastiques, nous ne sommes pas satisfaits des pères parce que nos filles disparaissent de l'école chaque année en raison de mariages forcés ou de grossesses", a déclaré Mgr Remijio.

Il a ajouté : "Regardez les efforts que font leurs mères ; elles cultivent et construisent une maison afin de soutenir leurs filles dans leurs études et vous les détruisez".

Le Soudanais membre des Missionnaires Comboniens (MCCJ) a souligné la nécessité pour les pères et les mères de donner la priorité à l'éducation formelle pour leurs enfants respectifs.

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Il a déclaré : "Les parents doivent promouvoir l'éducation des filles pour une société meilleure et égalitaire, car les marier à un âge précoce ou avant d'avoir terminé leurs études détruit leur avenir".

Selon l'Initiative stratégique pour les femmes de la Corne de l'Afrique (SIHA), plus de 10 filles sont mariées de force chaque semaine au Soudan du Sud, et plus de 50 % de toutes les filles de ce pays qui a obtenu son indépendance du Soudan en juillet 2011 sont mariées de force avant l'âge de 18 ans, un facteur qui contribue à l'abandon scolaire de ces jeunes filles.

Dans le discours qu'il a prononcé le 12 juin lors de sa visite pastorale, l'évêque catholique de 51 ans, qui dirige le diocèse de Wau depuis son ordination épiscopale en janvier 2021, a déclaré : "La plupart de ceux qui retirent nos filles des écoles sont des hommes d'affaires et des gens riches".

Il a averti ceux qui sont à l'origine du taux élevé d'abandon scolaire chez les filles de leur donner une chance de terminer leur éducation formelle, avant de se présenter "à leurs parents ou à leurs familles" pour leur demander leur main en mariage.

"Permettez à celles qui sont déjà dans la lumière de l'école secondaire de continuer plutôt que de détruire leur avenir", a répété Mgr Remijio.

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Voulant condamner le vice qui pousse les filles à abandonner l'école, l'évêque catholique du Soudan du Sud a déclaré : " Dans ce monde, vous serez puissants en faisant ces choses, mais vous aurez des comptes à rendre quand vous irez au paradis parce que vous ne respectez pas les créatures de Dieu. "

Le 30 mai, l'évêque catholique du diocèse de Torit a condamné le vice consistant à forcer les jeunes filles à se marier, le décrivant comme faisant partie de la "vieille mentalité" qui devrait être contestée et dénoncée au Soudan du Sud.

S'exprimant lors de sa visite aux écoles primaires et secondaires Mgr Sisto Mazzoldi, l'évêque Emmanuel Bernardino Lowi Napeta a appelé les anciens de son siège épiscopal à être les fers de lance de la désapprobation des mariages forcés et des mariages précoces.