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L'Église au Nigeria accorde au gouvernement un "plein accès" à tous les établissements de santé catholiques

Mgr Ignatius Kaigama de l'archidiocèse d'Abuja au Nigeria avec le secrétaire du gouvernement fédéral (SGF), Boss Gidahyelda Mustapha lors de l'audience du mercredi 8 avril à Abuja, Nigeria. CBCN Mgr Ignatius Kaigama de l'archidiocèse d'Abuja au Nigeria avec le secrétaire du gouvernement fédéral (SGF), Boss Gidahyelda Mustapha lors de l'audience du mercredi 8 avril à Abuja, Nigeria.
CBCN

Dans le but d'appuyer les efforts du gouvernement nigérian pour contenir COVID-19 dans le pays, les évêques catholiques de la nation la plus peuplée d'Afrique ont accordé au groupe de travail chargé de superviser la pandémie le "plein accès" à toutes les installations sanitaires, que l'Eglise catholique possède, a rapporté un responsable de l'Eglise.

Les membres de la Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN) ont accordé au comité du groupe de travail présidentiel du Nigeria, un groupe restreint d'individus nommés par le gouvernement pour diriger la lutte contre COVID-19, "le plein accès à 435 hôpitaux et cliniques catholiques au Nigeria", a rapporté le secrétaire général du Secrétariat catholique du Nigeria, le père Zachariah Samjumi, mercredi 8 avril.

"Considérant le grave danger posé par la pandémie COVID-19, dans le monde entier et en particulier au Nigeria, la Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN), aujourd'hui 8 avril 2020, a effectué une visite de solidarité avec le secrétaire du gouvernement fédéral (SGF), qui est également le président du comité du groupe de travail présidentiel", a déclaré le père Zachariah dans un rapport vu par ACI Afrique.

Menée par Mgr Ignatius Kaigama de l'archidiocèse d'Abuja au Nigeria, la délégation du RCCS "a reconnu les excellents efforts du gouvernement pour réduire le COVID-19", a noté le père Zachariah.

Le Nigeria a rapporté au moins 276 cas confirmés de COVID-19 ; 44 patients se sont rétablis et six sont morts de cette maladie qui a fait plus de 88 400 victimes dans le monde.

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Parmi les mesures que le gouvernement a mises en place pour contenir la propagation de la maladie, on peut citer la fermeture de tous les aéroports aux vols internationaux, la restriction du nombre de personnes aux rassemblements publics, le verrouillage pendant deux semaines de la plus grande ville du pays, Lagos, de l'État voisin d'Ogun et de la capitale politique, Abuja, entre autres restrictions.

On estime à 25 millions le nombre de personnes touchées par cette mesure, dont la majorité sont des travailleurs occasionnels qui ont perdu leur emploi. Le pays, qui est le plus grand producteur de pétrole d'Afrique, a demandé 6,9 milliards de dollars aux prêteurs multilatéraux pour combattre la propagation de la pandémie de coronavirus dans le pays, a déclaré le ministre des finances lundi 6 avril.

Outre les établissements de santé gérés par les catholiques, les évêques ont fait appel à un personnel médical en la personne du Dr Emmanuel Okechukwu, le secrétaire national de la santé du Secrétariat catholique du Nigeria, qui doit servir de "personne de liaison avec les établissements de santé catholiques du pays".

Lors de la réunion du 8 avril, "des copies d'une brochure cataloguant les adresses des établissements de santé ont été soumises au SGF" et Mgr Kaigama, au nom du président du RCCS, "a informé le SGF que l'Église catholique possède les structures, les antécédents et la portée en termes de mobilisation publique", a rapporté le père Zachariah.

Pour leur part, la SGF a exprimé sa gratitude aux évêques catholiques du Nigeria pour la solidarité dont ils ont fait preuve en mettant à disposition "environ 400 établissements de santé pour contribuer aux efforts mis en place pour freiner la propagation de la pandémie de COVID-19".

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Le secrétaire du SGF du Nigeria "a en outre exhorté l'Eglise à aider à diffuser le message d'hygiène personnelle et de respect des directives du gouvernement", a rapporté le père Zachariah.

Pendant ce temps, lors d'une récente conférence, Mgr Denis Isizoh, qui dirige la Direction des communications sociales du RCCS, a mis au défi les journalistes catholiques de son pays d'éviter le journalisme "de salon", enclin à faire des reportages à partir de "ouï-dire et de mensonges", et de s'aventurer plutôt dans des situations réelles, en particulier maintenant que la pandémie COVID-19 exige des reportages médiatiques précis.

"Tendre la main à la Bonne Nouvelle du Christ, à travers l'apostolat de la communication, n'est pas un travail de salon", a déclaré Mgr Isizoh aux responsables de la communication de divers médias catholiques au Nigeria.

En évoquant les risques possibles liés à la communication avec les patients atteints de COVID-19 pour raconter leur histoire, l'Ordinaire du lieu du diocèse d'Onitsha au Nigeria a mis au défi les 25 directeurs diocésains et religieux de la communication qui ont participé à la réunion de "prendre le risque".

"La compétence de la pratique du journalisme est plus profonde en période de défis ; les praticiens qui prennent le risque rapportent la vérité, tandis que ceux qui se cachent ou ont peur de prendre le risque rapportent des ouï-dire et des mensonges", a déclaré le prélat de 64 ans.

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Il s'adressait aux journalistes catholiques lors de l'ouverture de la première réunion plénière de l'Association des directeurs diocésains et religieux de la communication, qui s'est tenue au centre pastoral Mgr James Moynagh à Uyo, dans l'État d'Akwa-Ibom.

Il a ensuite mis les communicateurs catholiques au défi d'emprunter une feuille à leurs homologues occidentaux en leur disant : "Soyez assez courageux pour être comme leurs collègues professionnels d'outre-mer qui prennent le risque d'être sur le terrain pour rapporter la vérité et informer les gens avec précision".

Magdalene Kahiu a contribué à ce reportage.