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Les évêques catholiques saluent les "dénonciateurs" de corruption en Afrique du Sud et s'engagent à les soutenir

Le président de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC), Mgr Sithembele Sipuka, évêque du diocèse de Mthatha (en jaune), parmi d'autres évêques lors d'une réunion. Crédit : SACBC Le président de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC), Mgr Sithembele Sipuka, évêque du diocèse de Mthatha (en jaune), parmi d'autres évêques lors d'une réunion. Crédit : SACBC

Les membres de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC) ont fait l'éloge des "dénonciateurs" de la corruption en Afrique du Sud.

Dans une déclaration transmise à ACI Afrique le vendredi 1er septembre, les membres de la SACBC comparent les entités et les personnes qui ont dénoncé la corruption, y compris les sociétés civiles et les activistes, à Jean le Baptiste.

"Nous reconnaissons avec gratitude votre contribution à la divulgation de la corruption dans les départements gouvernementaux, les municipalités et les entreprises publiques entendue par la Commission Zondo", disent-ils.

Les évêques catholiques de la Conférence des trois pays, dont le Botswana, l'Eswatini et l'Afrique du Sud, expriment leur soutien à ceux qui ont dénoncé le vice de la corruption, en déclarant : "Nous sommes solidaires des dénonciateurs qui ont fait part de leurs préoccupations concernant les retards pris par l'Autorité nationale des poursuites pour demander des comptes aux personnes et aux entreprises que la Commission Zondo a recommandé de poursuivre."

"Le succès des poursuites dans les affaires de corruption a souvent été rendu possible grâce à votre contribution en tant que dénonciateurs. Vous êtes une menace pour ceux dont le dieu est devenu leur estomac et qui font de leur mieux pour laisser la corruption définir le caractère de notre pays. Merci de vous être dressés contre eux", déclarent les membres de la SACBC dans la déclaration publiée à l'issue de leur séance plénière du 14 au 18 août.

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Dans cette déclaration de deux pages, signée par le président de la SACBC, l'évêque Sithembele Sipuka du diocèse de Mthatha, les chefs de l'Église catholique félicitent les dénonciateurs sud-africains pour leur "don du courage et de l'abnégation", dont "le pays a actuellement besoin en abondance".

Pour récompenser les dénonciateurs, les membres de la SACBC affirment que leur sacrifice pour déterrer les corrompus ne doit pas être vain. Ils ajoutent, en référence au livre des Philippiens : "Nous sommes convaincus que celui qui a commencé en vous une bonne œuvre continuera à l'achever jusqu'au jour du Christ Jésus".

Certains des dénonciateurs ont été victimes de discrimination et de licenciement et d'autres ont été tués, "laissant derrière eux des familles dans la douleur et avec des questions sans réponse, en particulier lorsque l'État ne poursuit pas ceux qui les ont tués", déplorent-ils dans leur déclaration transmise à ACI Afrique le 1er septembre.

Les membres de la SACBC encouragent les dénonciateurs à ne pas relâcher leur position prophétique : "Le lourd tribut que vous payez ne passe pas inaperçu, et il n'est pas vain. Grâce à votre courage, la société s'éveille au mal de la corruption et s'y oppose".

Les évêques catholiques manifestent leur solidarité avec les dénonciateurs en saluant "les réformes juridiques envisagées et les propositions de la société civile" qui, selon eux, visent à protéger les groupes et les individus prophétiques contre les représailles.

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Ils soutiennent également les réformes juridiques concernant "la mise en place de tribunaux spécialisés dans les affaires de dénonciation, la fourniture d'une aide juridique et la création d'un financement destiné à couvrir les frais juridiques des dénonciateurs".

"Nous demandons au ministère de la justice de trouver un moyen de protéger les dénonciateurs dans l'intervalle, pendant que les lois sont révisées", déclarent les membres de la SACBC, dont les évêques catholiques du Botswana, de l'Eswatini et de l'Afrique du Sud.

Ils expriment leur optimisme quant aux réformes juridiques proposées par le ministère sud-africain de la Justice concernant les personnes dénonçant la corruption, qui porteront leurs fruits pour "améliorer la sécurité et la protection des dénonciateurs".