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La lutte contre la corruption passe par la "formation des consciences" : Un responsable catholique au Cameroun

Le père Humphrey Tatah Mbuy. Crédit : Emmanuel Ayuni/ACI Afrique Le père Humphrey Tatah Mbuy. Crédit : Emmanuel Ayuni/ACI Afrique

La lutte contre la corruption passe par la "formation des consciences", a déclaré le directeur de la Commission des communications sociales de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC).

Dans une interview accordée à ACI Afrique le mardi 12 septembre, le père Humphrey Tatah Mbuy a déploré la corruption "endémique" au Cameroun, affirmant que la nation d'Afrique centrale "s'effondrait progressivement" et que le système de gouvernance avait besoin d'une "refonte".

"Le gouvernement s'efforce de réduire le niveau de corruption, mais celle-ci est endémique. C'est quelque chose qui est intégré dans le système", a déclaré le président, ajoutant : "On ne peut pas simplement se lever et faire le ménage. Il est difficile de l'éliminer, mais ce n'est pas impossible".

Il a souligné l'importance de l'intériorisation des systèmes de valeurs au niveau individuel, en déclarant : "Il est nécessaire de former les consciences par une éducation appropriée aux valeurs dans tous les secteurs."

"Nos valeurs morales africaines qui existaient auparavant n'existent plus. Elles ont été mises à l'envers", a déploré le père Mbuy, avant d'expliquer : "Trois choses comptent aujourd'hui pour les gens : l'argent, la position et la possession. Les gens ne se soucient plus des moyens qu'ils utilisent pour obtenir ces choses".

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Selon lui, "notre moralité doit encore être récupérée de l'influence du sécularisme et surtout du matérialisme marxiste".

"Il y a une certaine discrétion que chaque responsable d'Église doit posséder et que la société est en droit d'attendre de chacun d'entre eux. Il en va de même pour les fonctionnaires, appelés à être les serviteurs du peuple dans leur administration et leurs choix politiques", a ajouté le prêtre catholique camerounais.

Il a ensuite souligné certains "principes moraux" qui, selon lui, "sont nécessaires pour lutter contre la corruption dans la société camerounaise d'aujourd'hui".

"Tout d'abord, il est absolument nécessaire de faire amende honorable, de réparer ou de restituer dans les cas de détournement de fonds publics", a déclaré le directeur de la Commission des communications sociales de la CENC à ACI Afrique.

Il a ajouté : "Il y a toutes les raisons de continuer à se tenir du côté du bien contre le mal, en défendant l'intégrité, plutôt que de céder à la licence".

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Emmanuel Ayuni à Yaoundé, Cameroun, a contribué à la rédaction de cet article.