Un prêtre catholique blessé par balle et souffrant d'une "grave fracture" suite à l'attaque d'une paroisse au Cameroun

Le père Elvis, qui a choisi de sortir lui aussi, aurait été abattu en même temps que les enseignants.

Leur première question était : "Où sont les enseignants ? Lorsque les enseignants sont sortis, on leur a demandé de s'asseoir", a raconté le père Innocent, avant d'ajouter : "Le père Elvis se trouvait dans la maison paroissiale et, lorsqu'il est arrivé sur les lieux, on lui a ordonné de s'asseoir par terre. Avant qu'il ne puisse s'asseoir, il a reçu une balle dans la jambe".

"Les enseignants ont également reçu des balles dans les jambes", a déclaré le prêtre catholique camerounais, avant d'expliquer : "Il s'agissait de tirs sporadiques. Certains ont été touchés une fois, d'autres plusieurs fois. Le père Elvis a été touché aux deux jambes et à la main gauche.

Il a précisé que le prêtre et tous ceux qui avaient été blessés lors de la fusillade de midi ont été transportés d'urgence à l'hôpital de Mamfe, où les radiographies ont révélé "une grave fracture à la main gauche".

Le père Innocent a indiqué que le père Elvis avait été transféré dans un autre hôpital de Bamenda où son état a été stabilisé et où il est désormais hors de danger.

"C'est la deuxième attaque grave après le meurtre du père Cosmas Ondari en 2018", a déclaré le père Innocent à ACI Afrique, et a ajouté : "Il y a cependant eu plusieurs attaques visant des prêtres et des religieux dans d'autres paroisses."

Les régions anglophones du Cameroun ont plongé dans le conflit en 2016 après qu'une manifestation d'avocats et d'enseignants a tourné à la violence. Un mouvement armé de séparatistes revendiquant l'indépendance de la soi-disant république d'Ambazonie a vu le jour à la suite de la répression des manifestants par le gouvernement.

Les boycotts scolaires sont devenus courants dans ces régions, tout comme les moratoires imposés sur la vie publique, connus sous le nom de "villes fantômes".

Dans l'interview accordée le 27 septembre à ACI Afrique, le père Innocent encourage les missionnaires qui sont parfois la cible d'assassinats et d'enlèvements dans le cadre du conflit camerounais qui dure depuis six ans à faire preuve de "courage".

Le prêtre catholique appelle en outre les parties à la crise anglophone à éviter la violence : "Nous appelons à la paix par le dialogue fraternel et la réconciliation."

"Le fusil n'a jamais apporté la paix, mais la vérité, la justice, la réconciliation... apportent une paix durable. Nous devons tous tourner nos cœurs vers Dieu et vivre selon sa volonté", a déclaré le prêtre de MHM.