Advertisement

Une entité catholique pour la paix s'inquiète d'une "nouvelle vague d'attaques" dans la province du Mozambique

Des familles fuyant la violence dans la province de Cabo Delgado au Mozambique. Crédit : DHPI Des familles fuyant la violence dans la province de Cabo Delgado au Mozambique. Crédit : DHPI

Les personnes qui avaient été déplacées de la province de Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique, fuient à nouveau à la suite d'une "nouvelle vague d'attaques" visant à les déplacer, a rapporté l'Institut pour la paix Denis Hurley (DHPI).

Selon l'entité de paix de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC), les rapatriés ont agi sur la base de la tromperie du gouvernement mozambicain et de TotalEnergies, une société internationale multi-énergie qui opère dans ce pays d'Afrique australe.

Dans un rapport transmis à ACI Africa, DHPI affirme que ces deux entreprises mentent aux personnes déplacées à Cabo Delgado en leur faisant croire qu'elles peuvent rentrer chez elles en toute sécurité, alors que les insurgés continuent de faire des ravages dans la province mozambicaine en proie à la guerre.

"Une nouvelle vague d'attaques à Cabo Delgado pousse les rapatriés à fuir à nouveau, contredisant les affirmations de l'État et de TotalEnergies selon lesquelles la situation s'est normalisée", indique DHPI dans son rapport du mercredi 4 octobre.

L'organisation catholique pour la paix rappelle que TotalEnergies a suspendu ses activités à Cabo Delgado à la suite d'un attentat perpétré en 2021 à Palma, ville côtière et centre gazier.

Advertisement

Depuis cette suspension, note la DHPI, des pressions considérables ont été exercées sur les personnes déplacées pour qu'elles retournent chez elles afin de "prouver" que la situation s'est normalisée, de sorte que TotalEnergies puisse reprendre ses activités.

D'autres pressions, telles que la suspension de l'aide humanitaire dans les camps accueillant les personnes déplacées qui ont fui Cabo Delgado, n'ont laissé que peu d'options à ces personnes, selon DHPI, qui note que certaines choisissent de rentrer chez elles pour échapper à la famine.

"Les responsables ecclésiastiques ont toujours conseillé aux personnes déplacées de ne pas rentrer, car la situation dans leur région d'origine n'est pas encore stable et qu'il n'y a rien à retrouver. Ils ont été confortés par la dernière escalade d'attaques au cours des deux dernières semaines dans les zones où les personnes déplacées sont retournées", indique la DHPI.

L'entité de paix avait recueilli des informations selon lesquelles deux groupes d'insurgés s'étaient rendus dans les villages de Mocímboa da Praia, une ville située dans la partie la plus septentrionale de Cabo Delgado, entre le 27 et le 29 septembre. Il s'agit des villages de Marere, Calugo et Ulo.

À leur arrivée, les insurgés auraient demandé aux habitants, dont la plupart venaient de rentrer chez eux, de quitter leurs maisons.

Plus en Afrique

Selon les dernières données de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 850 000 personnes déplacées à la suite d'attaques terroristes ne sont pas encore retournées dans leurs villages d'origine.

À Mocímboa da Praia, certains villageois seraient en train de partir de peur d'être pris pour des insurgés, dans un contexte de forte présence militaire dans le district mozambicain.