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"Nous ne voulons pas que le Tigré soit oublié" : Un évêque catholique éthiopien s'adresse à la communauté internationale

Mgr Tesfaselassie Medhin, évêque de l'éparchie catholique d'Adigrat en Éthiopie. Crédit : CBCE Mgr Tesfaselassie Medhin, évêque de l'éparchie catholique d'Adigrat en Éthiopie. Crédit : CBCE

Alors que l'attention internationale se concentre désormais sur la guerre israélo-palestinienne, un évêque catholique d'Éthiopie appelle les dirigeants mondiaux à ne pas oublier le conflit dans la région du Tigré, en Éthiopie.

Dans un communiqué publié lundi 23 octobre, l'évêque d'Adigrat, dans la Corne de l'Afrique, déclare : "Maintenant que les projecteurs sont braqués sur la crise au Moyen-Orient, nous ne voulons pas que le Tigré soit oublié".

"Dans le nord de l'Éthiopie, la guerre fait des victimes depuis près de trois ans. Il est vraiment triste d'assister aux scénarios de guerre qui s'aggravent partout dans le monde", déplore Mgr Tesfasellassie Medhin.

Mgr Medhin ajoute : "La communauté internationale doit rompre son silence. Des milliers de personnes continuent de mourir. La violence et les affrontements sont endémiques dans d'autres régions d'Éthiopie, et les personnes qui souffrent ont partout besoin de paix, de nourriture, de services de base et de justice".

La région du Tigré, la plus septentrionale de l'Éthiopie, a été durement touchée par un conflit civil impliquant des milices ethno-régionales, le gouvernement fédéral et l'armée érythréenne depuis novembre 2020.

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Bien que ce conflit dévastateur de deux ans ait apparemment pris fin en novembre 2022, des millions de personnes sont restées tributaires de l'aide humanitaire.

Le 2 novembre 2022, un accord de paix entre le gouvernement éthiopien et le TPLF a été conclu à Pretoria, en Afrique du Sud, dans lequel les deux parties se sont engagées à "faire taire définitivement les armes et à mettre fin aux deux années de conflit dans le nord de l'Éthiopie".

Dans sa déclaration du 23 octobre, Mgr Medhin demande la mise en œuvre intégrale de l'accord de paix de Pretoria, "en particulier le retrait des troupes du Tigré et le retour dans leurs foyers de plus d'un million de personnes déplacées à l'intérieur du pays, ainsi que le rétablissement de l'aide alimentaire".

Le chef de l'Église catholique, âgé de 70 ans et à la tête de l'éparchie catholique d'Adigrat, dont il est originaire, depuis son ordination épiscopale en janvier 2002, explique que la sécheresse qui sévit dans la région complique encore la situation.

"Les infrastructures hydrauliques telles que les puits, les réservoirs et les systèmes d'irrigation ont été endommagés ou détruits pendant le conflit, ce qui a perturbé l'approvisionnement en eau pour l'agriculture et l'eau potable", explique-t-il.

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L'évêque catholique éthiopien ajoute que "la destruction des forêts et de la végétation aggrave la situation de sécheresse en réduisant la rétention d'eau et la recharge des nappes phréatiques".

"Notre bureau de coordination diocésain, avec ses partenaires internationaux, tente de réparer les systèmes et les sources d'eau et de distribuer de l'eau par véhicule", déclare-t-il dans son communiqué du 23 octobre.