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Synode sur la synodalité 2023 : Les principales discussions et décisions

Maintenant que la réunion du Synode sur la synodalité, qui s'est tenue à Rome du 4 au 29 octobre, a pris fin, tous les regards se tournent vers le rapport final émanant de ce rassemblement ecclésiastique qui a duré un mois.

L'acronyme LGBT est notablement absent ; la question du diaconat féminin a reçu le vote le plus faible ; et même le paragraphe assez large sur les sujets controversés mettant sur un pied d'égalité l'identité sexuelle et l'euthanasie ne fait pas l'objet d'un consensus substantiel. Bien que toutes les méthodes (paragraphes) du document de synthèse de la première étape du Synode 2023 aient été approuvées à la majorité des deux tiers, il est évident que les points qui ne font pas l'objet d'un consensus ressortent.

Le cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur général du Synode, a souligné lors d'une conférence de presse le 28 octobre que "l'on s'attendait à ce que certains points rencontrent plus d'opposition. Ce qui est surprenant, c'est que beaucoup ont voté pour, ce qui indique que la résistance n'était pas aussi importante que prévu". Les mots du cardinal révèlent un débat robuste et inflexible, laissant entrevoir un désir de changement, en particulier lorsque le récit tout au long du Synode a tourné autour de la "recherche de la communion".

Ces mots expliquent aussi les craintes du cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong, qui, après avoir signé la dernière lettre des dubia envoyée au pape François, a également envoyé une lettre aux pères synodaux, soulignant le risque de pression pour un changement de doctrine et surtout dénonçant le secrétariat général du synode comme "très efficace dans l'art de la manipulation."

La lettre du cardinal Zen et la publication des dubia des cinq cardinaux sont tombées sur un terrain fertile. Du document final, appelé à équilibrer toutes les positions, il ressort que les préoccupations soulevées sont celles de nombreux évêques. Beaucoup ont voté "oui" en pensant pouvoir arranger les choses dans le document final, voulant éviter le débat. Ceux qui ont voté "non" l'ont fait avec la conscience d'être confrontés à une bataille culturelle difficile dans les mois à venir.

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La nouvelle, cependant, est qu'il n'y aura pas de nouvelles étapes continentales, comme on le pensait auparavant. La feuille de route qui se dessine ne prévoit pas de nouvelles réunions de continents et de documents, ce qui arrange peut-être le Secrétariat général du Synode, qui risque de trouver de nouveaux documents avec de nouveaux dubia au vu de la prochaine étape du Synode, qui promet d'être houleuse.

Repérer les différences

Les 1 251 amendements proposés au texte de 40 pages signifiaient essentiellement un appel à une réécriture complète de la part des Pères synodaux. De la première à la dernière version, de nombreux termes ont été révisés. La référence aux LGBTQ a disparu, remplacée dans un premier temps par "identité sexuelle", puis par "identité de genre" en guise de compromis.

La proposition de responsabilisation des représentants pontificaux par les évêques locaux a également été supprimée, ce qui aurait pu modifier considérablement les rôles, en plaçant le pape sous la surveillance des évêques. Au lieu de cela, le texte mentionne le renouvellement des procédures de sélection des évêques avec plus d'engagement et d'écoute - une pratique déjà en place, bien qu'avec une importance variable en fonction des nonces apostoliques et de leurs opérations.

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La suggestion d'un Conseil synodal pour assister le pape dans la gouvernance de l'Église a également disparu, supplantée par une proposition de réforme synodale du Conseil des cardinaux. Il est probable que quelqu'un ait remarqué la redondance de l'ajout de structures à celles qui existent déjà.

Œcuménisme et mission

L'accent mis sur le dialogue œcuménique reste inchangé, même si les avis divergent. L'idée d'une nouvelle façon d'exercer le ministère pétrinien, déjà évoquée par saint Jean-Paul II, continue à occuper une place dans le discours.

L'homélie de l'archevêque Gintaras Grušas du 18 octobre, commémorant Saint Luc, a été bien accueillie pendant le Synode.

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Mgr Grušas, président du Conseil des Conférences épiscopales d'Europe, a insisté sur ce point : "En discutant des processus, des structures et des institutions nécessaires à une Église synodale missionnaire, nous devons nous assurer qu'ils contribuent à la mission de diffusion de la Bonne Nouvelle à ceux qui ont besoin du salut. La synodalité, y compris ses structures et ses réunions, doit servir la mission d'évangélisation de l'Église et ne pas devenir une fin en soi".

Ce sentiment de ne pas faire de la synodalité une fin en soi a été un fil conducteur dans les discussions à l'extérieur et à l'intérieur de la salle du Synode. Comment harmoniser l'autorité des évêques avec la synodalité ? Comment trouver un équilibre entre l'écoute et l'enseignement, la miséricorde et la doctrine ?