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"L'Église de notre temps doit se mettre à l'écoute de l'Esprit" : Un archevêque congolais au sujet de la synodalité

Mgr Marcel Utembi Tapa, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Crédit : Vatican Media Mgr Marcel Utembi Tapa, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Crédit : Vatican Media

Mgr Marcel Utembi Tapa, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), qui a participé du 4 au 29 octobre à la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques à Rome, a souligné la nécessité pour l'Église "d'être à l'écoute de l'Esprit" et de favoriser "la participation de tous".

Dans une interview accordée à DIACENCO, le bulletin des évêques catholiques de la RDC, Mgr Utembi a fait part de son expérience du synode à Rome, notamment de l'atmosphère de prière qui y régnait.

Ce qu'il a retenu du synode, a-t-il dit, c'est la nécessité de promouvoir une Église qui encourage le discernement et l'écoute au sein de la communauté.

"L'Église synodale est une Église qui écoute tout le monde, qui encourage le discernement communautaire et qui favorise la participation de tous, la coresponsabilité dans l'exercice de la mission de salut", a déclaré Mgr Utembi dans l'interview publiée le lundi 6 novembre.

Il a ajouté : "Il est intéressant de noter que le thème de la synodalité, après être apparu comme une notion abstraite ou théorique, commence à s'incarner dans une expérience concrète. À l'écoute du peuple de Dieu, une appropriation et une compréhension progressives de la synodalité sont en train d'émerger.

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"L'Église de notre temps a de plus en plus besoin d'écouter l'Esprit et de se mettre à l'écoute les uns des autres", a déclaré l'archevêque congolais.

Selon l'archevêque, le point de départ de la synodalité est la volonté de l'Église d'entrer dans un processus dynamique d'écoute constructive, respectueuse et priante de la Parole de Dieu, et de dialogue humanisant qui respecte la dignité baptismale de tous.

L'Ordinaire de l'archidiocèse de Kisangani a admis que pendant le synode à Rome, les participants ont été confrontés à "de nombreuses sollicitations de la part des journalistes et des médias".

Il a déclaré : "Au cours de cette assemblée synodale, l'atmosphère de prière et de concentration sur l'essentiel, tout en évitant les nombreuses sollicitations des journalistes et des médias cherchant à tout prix à soutirer des informations sur les questions traitées au sein du groupe de travail ou de l'assemblée générale, a permis et favorisé le bon déroulement des travaux."

Revenant sur la participation des laïcs hommes et femmes au cours du synode, l'archevêque de 64 ans, qui a commencé son ministère épiscopal en janvier 2002 comme évêque du diocèse de Mahagi-Nioka en RDC, a déclaré : "La contribution des laïcs hommes et femmes a été substantielle et édifiante dans la perspective de l'Église synodale, appelée à compter sur l'apport de tous."

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"Au cours de cette assemblée synodale, nous avons vraiment expérimenté la beauté de la complémentarité et de la réciprocité entre les femmes et les hommes", a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "Les femmes, comme nous le savons, constituent la majorité des fidèles et sont souvent les premières missionnaires de la foi au sein de la famille. Les femmes consacrées dans la vie contemplative et apostolique sont un don, un signe et un témoignage d'une importance fondamentale parmi nous.

L'archevêque Utembi a noté que la participation des femmes au synode avait été "une valeur ajoutée" qui avait enrichi la compréhension de la nature et de la mission de l'Église par les participants.

A la question de savoir si la synodalité est une réalité en RDC, l'archevêque de Kisangani a répondu : "La pratique de la synodalité, de la marche ensemble, est bien vivante dans l'Eglise-Famille de Dieu en RDC".

Il a déclaré que diverses structures existent déjà dans l'Église en RDC comme "lieux privilégiés où l'expérience de la marche ensemble est pratiquée". L'archevêque a dit que l'Église en RDC a des structures telles que les petites communautés chrétiennes (SCC), les conseils paroissiaux, les conseils diocésains, les mouvements d'action catholique, les associations de fidèles, les assemblées épiscopales provinciales et nationales, la Conférence des Supérieurs Majeurs (COSUMA), parmi d'autres.

Le synode, a-t-il dit, a souligné le défi de la coresponsabilité dans l'Église pour les prêtres, les laïcs et les religieux.

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"La coresponsabilité dans la mission est constitutive de l'Église synodale", a déclaré l'archevêque, avant d'ajouter : "Pour éviter les conflits dans l'exercice des rôles, il est important de reconnaître et de respecter la place et le champ d'intervention de chacun dans la communauté ecclésiale".

Concernant l'implication des femmes dans les structures de gestion de l'Église, Mgr Utembi a déclaré : "Leur présence pourrait être renforcée dans le processus de discernement et dans les responsabilités administratives, en tenant compte de leur compétence et de leur probité."