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Le pentecôtisme mène une guerre contre l'Église catholique à Brazzaville : Un archevêque

Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou de l'archidiocèse de Brazzaville au Congo. Crédit : Vatican Media Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou de l'archidiocèse de Brazzaville au Congo. Crédit : Vatican Media

Le développement du pentecôtisme en République du Congo, également connu sous le nom de Congo-Brazzaville, provoque une sorte de "guérilla" contre l'Église catholique en perturbant la foi de nombreux fidèles catholiques dans ce pays d'Afrique centrale, a déclaré Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque de Brazzaville.

Dans un rapport publié lundi 20 novembre par le service d'information de Propaganda Fide, l'archevêque Manamika déclare que les églises pentecôtistes semblent offrir des solutions rapides et faciles aux problèmes, attirant ainsi de nombreux catholiques, en particulier les pauvres.

"Bien que nous soyons dans la vérité, et c'est ce que je crois réellement, cette vérité est difficile à accepter pour les chrétiens qui vivent dans la pauvreté parce qu'ils recherchent des solutions directes et immédiates à leurs problèmes urgents", déclare-t-il.

Les chrétiens vulnérables, ajoute l'archevêque congolais, "trouvent alors des 'solutions magiques' auprès de ces pasteurs, même s'ils restent dans la pauvreté". Mais en général, l'Eglise catholique continue sur sa lancée", affirme encore l'Ordinaire de Brazzaville qui est aussi le Président de la Conférence épiscopale du Congo.

Mgr Manamika ajoute : "Je crois que les élites locales d'Afrique centrale n'échappent pas à la franc-maçonnerie. Pour grimper dans l'échelle sociale, il faut adhérer à la franc-maçonnerie. L'Eglise la déconseille fortement car elle est comme un chemin 'magique' vers le succès. Or, même si une personne a les capacités intellectuelles pour obtenir un poste à responsabilité, elle ne peut l'obtenir que si elle adhère à la franc-maçonnerie", explique-t-il.

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"La franc-maçonnerie ne se cache plus comme autrefois. Beaucoup de jeunes aujourd'hui y sont enrôlés", poursuit l'archevêque catholique de 59 ans qui a commencé son ministère épiscopal en août 2013 en tant qu'évêque du diocèse de Dolisie au Congo.

Il poursuit en soulignant la position de l'Église sur la franc-maçonnerie : "L'Église s'y oppose parce que pour nous, c'est un mécanisme ésotérique qui n'est pas objectif et qui n'aide pas la société. Nous sommes toujours en dialogue avec nos intellectuels qui peuvent être attirés par les voies maçonniques. Mais nous leur disons que ce n'est pas la voie qu'ils doivent suivre. Le seul chemin à suivre est le chemin normal, pas le chemin des raccourcis".

Le président de la Conférence des évêques catholiques du Congo-Brazzille explique le "dilemme" dans lequel se trouvent de nombreux jeunes attirés par la franc-maçonnerie.

"Le problème est le suivant : Lorsqu'un jeune chrétien a terminé ses études et cherche un emploi, il résiste d'abord à cette pression, puis il se rend compte qu'il a une famille à charge, et lorsqu'il postule pour un poste public, on lui demande d'adhérer à la franc-maçonnerie pour l'obtenir", explique-t-il.

Mgr Manamika ajoute : "Cela devient un dilemme pour lui. Que doit-il faire ? En tant que pasteur, je dois lui dire de s'en tenir à ses convictions. Mais qui le nourrit, lui et sa famille ? C'est un vrai problème pastoral ; en tant qu'évêques, nous sommes interpellés par cette situation".

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