Advertisement

Le Vatican réagit à la vaste réaction suscitée par la directive sur la bénédiction des couples de même sexe

Le dôme de Saint-Pierre. | Crédit photo : dade72 via Shutterstock Le dôme de Saint-Pierre. | Crédit photo : dade72 via Shutterstock

Le bureau de doctrine du Vatican a publié une réponse jeudi pour "clarifier la réception de la Fiducia Supplicans" dans le contexte d'une réaction internationale généralisée à la récente déclaration du Vatican sur les bénédictions de personnes de même sexe.

Le cardinal Victor Manuel Fernández, préfet du Dicastère de la doctrine de la foi (DDF), a publié le 4 janvier un communiqué de presse de cinq pages qui qualifie la Fiducia Supplicans de "doctrine pérenne" et souligne que les bénédictions pastorales de couples en situation irrégulière ne doivent pas constituer "une approbation de la vie menée par ceux qui en font la demande".

M. Fernández a déclaré que les réponses qu'il a reçues des conférences épiscopales du monde entier à la déclaration soulignent "la nécessité d'une période de réflexion pastorale plus longue" et que ce qui est exprimé dans les déclarations de ces évêques "ne peut être interprété comme une opposition doctrinale parce que le document est clair et définitif au sujet du mariage et de la sexualité".

"Il n'est pas possible de se distancer doctrinalement de cette déclaration ou de la considérer comme hérétique, contraire à la tradition de l'Église ou blasphématoire", a déclaré le cardinal, en faisant référence à quelques paragraphes du texte de la déclaration originale qui affirment la doctrine de l'Église sur le mariage. Vous pouvez lire le texte intégral du communiqué de presse au bas de cette page.

La clarification a été publiée deux semaines et demie après la publication, le 18 décembre, de Fiducia Supplicans, qui a suscité de vives réactions de la part d'évêques de plusieurs pays d'Afrique et d'Europe de l'Est, ainsi que de la confusion et des divisions dans d'autres parties du monde.

Advertisement

Certains évêques ont accueilli favorablement la déclaration, d'autres l'abordent avec prudence et d'autres encore refusent de la mettre en œuvre.

Dans le communiqué de presse, publié en six langues, M. Fernández donne un "exemple concret" de ce que pourraient être les "bénédictions pastorales" spontanées dans la pratique, expliquant qu'elles ne devraient durer que "10 ou 15 secondes".

"Puisque certains ont soulevé la question de savoir à quoi ces bénédictions pourraient ressembler, prenons un exemple concret : Imaginons que, parmi un grand nombre de pèlerins, un couple de personnes divorcées, maintenant dans une nouvelle union, dise au prêtre : "S'il vous plaît, donnez-nous une bénédiction, nous ne trouvons pas de travail, il est très malade, nous n'avons pas de maison et la vie devient très difficile : Que Dieu nous aide !

"Dans ce cas, le prêtre peut réciter une prière simple comme celle-ci : Seigneur, regarde tes enfants, accorde-leur la santé, le travail, la paix et l'entraide. Libère-les de tout ce qui contredit ton Évangile et permets-leur de vivre selon ta volonté. Amen". Puis on termine par un signe de croix sur chacune des deux personnes".

Le père Fernández a déclaré que les prêtres qui donnent ce type de bénédiction ne doivent pas "imposer de conditions" ni "s'enquérir de la vie intime de ces personnes".

Plus en Afrique

Il a ajouté que "cette forme de bénédiction non ritualisée, par sa simplicité et sa brièveté, n'a pas l'intention de justifier quoi que ce soit qui ne soit pas moralement acceptable".

"Il est donc clair que la bénédiction ne doit pas avoir lieu dans un endroit bien en vue d'un bâtiment sacré, ni devant un autel, car cela créerait également une confusion", a ajouté M. Fernández dans sa mise au point.

Le communiqué de presse ne mentionne pas les cas où des prêtres ont déjà violé les termes de la déclaration Fiducia Supplicans, qui exige que les bénédictions soient spontanées et ne puissent être une "bénédiction semblable à un rite liturgique qui peut créer une confusion".

Le cardinal a souligné que la "véritable nouveauté de cette déclaration" est "l'invitation à distinguer deux formes différentes de bénédiction : 'liturgique ou ritualisée' et 'spontanée ou pastorale'".

"Le thème central ... est d'avoir une compréhension plus large des bénédictions et de la proposition que ces bénédictions pastorales, qui ne requièrent pas les mêmes conditions que les bénédictions dans un contexte liturgique ou rituel, s'épanouissent. Par conséquent, laissant de côté les polémiques, le texte demande un effort de réflexion sereine, avec le cœur des bergers, en dehors de toute idéologie", a-t-il déclaré.

Advertisement

Le communiqué de presse de la DDF précise que la déclaration de bénédiction des couples de même sexe peut nécessiter plus de temps pour son application "en fonction des contextes locaux et du discernement de chaque évêque diocésain avec son diocèse".

"Dans certains endroits, il n'y a pas de difficultés pour une application immédiate, alors que dans d'autres, il sera nécessaire de ne pas l'introduire, tout en prenant le temps nécessaire pour la lecture et l'interprétation", a déclaré M. Fernández.

Le cardinal a ajouté qu'il était bon que certains évêques aient, par exemple, établi que les prêtres n'effectuent ces bénédictions qu'en privé, à condition que cela soit "exprimé dans le respect d'un texte signé et approuvé par le Souverain Pontife lui-même, tout en essayant d'une certaine manière de tenir compte de la réflexion qui y est contenue".

La clarification note également que dans les pays où il existe "des lois qui condamnent le simple fait de se déclarer homosexuel à la prison et, dans certains cas, à la torture et même à la mort, il va sans dire qu'une bénédiction serait imprudente".

Le communiqué de presse a été signé par Mgr Fernández et Mgr Armando Matteo, secrétaire de la section doctrinale du dicastère.

"Nous devrons tous nous habituer à accepter le fait que, si un prêtre donne ce type de bénédictions simples, il n'est pas hérétique, il ne ratifie rien et ne nie pas la doctrine catholique", précise le communiqué.

"Nous pouvons aider le peuple de Dieu à découvrir que ces types de bénédictions ne sont que de simples canaux pastoraux qui aident les gens à exprimer leur foi, même s'ils sont de grands pécheurs. C'est pourquoi, en donnant une bénédiction à deux personnes qui se réunissent pour la demander spontanément, nous ne les consacrons pas, nous ne les félicitons pas et nous n'approuvons pas ce type d'union.