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Au Cameroun, un évêque "condamne fermement" l'attaque mortelle contre des jeunes et l'interruption de la messe

Mgr George Nkuo, évêque du diocèse catholique de Kumbo au Cameroun, a condamné "avec la plus grande fermeté" le meurtre de civils innocents lors d'une attaque dans la ville de Nkambe et l'interruption de la messe à la paroisse du Christ-Roi Jakiri de son siège épiscopal.

Le 11 février, jour de la fête nationale de la jeunesse au Cameroun, une explosion a fait au moins un mort et des dizaines de blessés à Nkambe, a rapporté VOA News.

Dans un communiqué, Mgr Nkuo décrit l'attentat en ces termes : "Le jour de la perturbation, un engin explosif improvisé (EEI) a explosé sur le terrain de cérémonie de Nkambe où les jeunes étaient rassemblés pour célébrer la Journée nationale de la jeunesse, faisant un mort et de nombreux blessés".

"Nous condamnons fermement et dénonçons toute forme de violence perpétrée lors de rassemblements publics et spirituels et dans les espaces sacrés des églises et des hôpitaux", déclare l'évêque catholique dans le communiqué du mercredi 14 février transmis à ACI Afrique.

Il ajoute : "Nous condamnons avec la plus grande fermeté cette attaque odieuse et insensée contre des civils innocents lors de la célébration de la Journée de la jeunesse à Nkambe".

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L'évêque catholique déclare que la violence exercée sur des innocents "ébranle le cœur même de notre tissu moral et appelle notre condamnation collective".

Il ajoute que la perturbation et le harcèlement des chrétiens participant à la célébration eucharistique "ne violent pas seulement le caractère sacré de ces institutions, mais sapent également les valeurs de compassion, d'empathie et de respect qui sont au cœur de notre foi".

"La messe est une occasion sacrée et solennelle où les fidèles se rassemblent pour prier, chercher une nourriture spirituelle et renforcer leur relation avec Dieu. De telles perturbations manquent non seulement de respect pour le caractère sacré de la messe, mais portent également atteinte aux droits et à la liberté d'expression religieuse", déclare Mgr Nkuo, qui ajoute que la maison de Dieu "devrait être un havre de paix, où tous peuvent se rassembler dans le respect et l'unité."

Selon le droit humanitaire international, les lieux de culte et autres sites religieux devraient être des sanctuaires où les fidèles se sentent en sécurité pour pratiquer leur foi, des sanctuaires de paix, de guérison et de réconfort pour tous les individus en quête de réconfort et d'intervention divine.

Dans sa déclaration, le chef de l'Église catholique affirme que les Camerounais doivent "s'unir contre cette brutalité et affirmer notre engagement en faveur de la paix, de la justice et de la compassion".

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Il ajoute : "Nous devons nous unir pour dénoncer de telles atrocités et exiger que chaque enfant se voie accorder le droit de vivre dans la sécurité, la paix et la dignité."

L'ordinaire de Kumbo depuis sa consécration en septembre 2006 présente ses condoléances à la famille de Cherish Lemnyuy, l'étudiante universitaire qui a perdu la vie à Nkambe, et prie pour le repos paisible de son âme.

Mgr Nkuo lance également un appel "à la prière, à l'amour et au soutien" en faveur des personnes touchées par les attaques.

Il affirme que les groupes armés qui commettent des violences contre les civils doivent "réfléchir à leurs actions et donner à la population la liberté tant désirée de vaquer sans entrave à ses activités spirituelles et autres".

"Nous lançons une fois de plus un appel pressant aux parties belligérantes connues pour qu'elles donnent une chance à la paix en utilisant tous les moyens et toutes les opportunités disponibles par le biais d'un dialogue sincère pour mettre fin à cette crise qui n'a que trop tardé. Prions pour les victimes et leurs proches, en leur offrant réconfort, soutien et force pendant cette période difficile", déclare l'évêque de Kumbo.

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Les régions anglophones du Cameroun ont plongé dans le conflit en 2016 après qu'une manifestation d'avocats et d'enseignants a dégénéré. Un mouvement armé de séparatistes revendiquant l'indépendance de la soi-disant république d'Ambazonie a vu le jour à la suite de la répression des manifestants par le gouvernement.

Les boycotts scolaires sont devenus monnaie courante dans ces régions, tout comme les moratoires imposés sur la vie publique, ce qui a donné naissance à ce que l'on appelle les "villes fantômes".