«Il était un véritable père spirituel» : Le cardinal de l'île Maurice sur à l'héritage d'humilité du pape François

"Il disait souvent que les homélies ne devraient pas dépasser huit minutes, car les gens s'ennuient. Il a laissé des traces importantes de ce genre", a déclaré le cardinal.

L'un des aspects les plus touchants de la cérémonie d'adieu, a noté le cardinal Piatt, a été la forte présence de représentants interconfessionnels - musulmans, hindous et autres chrétiens - tous réunis pour honorer un homme dont le message de fraternité universelle a résonné bien au-delà de l'Église catholique.

"Ce n'était pas de la diplomatie. C'était de la fraternité. Il a construit des ponts, pas des murs", a déclaré le chef de l'Église catholique.

Il a souligné que l'héritage du pape François était plus que symbolique : « Quand nous voyons comment ses mots et ses gestes résonnent à travers toutes les cultures et tous les âges, cela montre qu'il y a un trésor qu'il a partagé - un chemin à travers les plus pauvres, à travers la simplicité et la compassion. »

Réfléchissant à l'image frappante de personnalités politiques mondiales, dont le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président américain Donald Trump, conversant à l'intérieur de la basilique, le cardinal Piat a déclaré qu'il s'agissait d'un signe de l'influence étendue du pape François.

"Il ne s'est pas contenté de passer. Il a inspiré un style", a déclaré le cardinal.

Il a été particulièrement ému de voir les pauvres rassemblés sur les marches de la basilique Sainte-Marie-Majeure pour rendre hommage au défunt pape.

"Il avait une grande résonance auprès des pauvres. Il les accueillait comme des frères. Il croyait qu'ils portaient un trésor caché essentiel pour le monde", a déclaré le cardinal Piat.

Il a également souligné l'importance de poursuivre le chemin synodal initié par le pape François. "C'est une manière de discerner ensemble où Dieu veut conduire son Église. Tous les chrétiens sont appelés à y participer."

Le cardinal Piatt a exprimé son espoir que l'Église reste fidèle aux priorités du pape François : « Qu'elle continue à accorder une attention privilégiée aux pauvres, aux marginalisés et aux exclus, non seulement par devoir moral, mais parce qu'il y a quelque chose de profondément spirituel dans cette mission. »

S'agissant de la jeunesse, le cardinal a fait l'éloge de l'action du pape François auprès des jeunes, en particulier lors des Journées mondiales de la jeunesse 2023 à Lisbonne.

"Il a ouvert de nombreuses portes aux jeunes. Une Église qui veut être pertinente pour l'avenir doit leur permettre de s'exprimer", a-t-il déclaré.

Le pape François, décédé à l'âge de 88 ans, a été inhumé le 26 avril dans sa « bien-aimée » basilique papale Sainte-Marie-Majeure, comme il l'a expliqué dans son testament. Il avait été victime d'une attaque cérébrale suivie d'un coma et d'un collapsus cardiovasculaire irréversible. Le défunt pontife luttait contre une double pneumonie et une infection respiratoire.

Alors que l'Église entre dans la dernière phase préparatoire pour choisir son 267e pape, le collège des cardinaux a annoncé lundi 28 avril que le conclave pour élire le successeur du pape François débutera le 7 mai.

Dans son discours du 27 avril aux journalistes, le cardinal Piat s'est penché sur le conclave à venir en déclarant : "Il ne s'agit pas d'une campagne électorale. C'est un moment pour discerner le chemin que l'Église doit suivre dans ce monde fracturé et dynamique."

Il a ajouté : "Je resterai pour accueillir le nouveau pape. Mais je prie aussi pour que nous restions fidèles à la voie que le pape François nous a montrée : une Église proche des gens, proche des pauvres et ouverte sur le monde."