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Angola : Un évêque catholique appelle à prioriser l’école plutôt que les mines d’or

L'éducation formelle des enfants devrait être prioritaire en Angola, a déclaré Mgr Maurício Agostinho Camuto, du diocèse catholique de Caxito, aux parents, aux tuteurs et au gouvernement de ce pays d'Afrique australe.

Dans l'homélie qu'il a prononcée lors de sa visite pastorale à la paroisse Notre-Dame de l'Assomption de son siège épiscopal, Mgr Camuto a averti que le fait de donner la priorité à l'extraction de l'or plutôt qu'à la « scolarisation des enfants » était lourd de conséquences pour l'avenir du pays.

« Tout ce que nous voulons de bon pour notre pays doit commencer dans nos maisons. Et l'une des premières étapes est l'éducation. Les parents doivent se préoccuper de la scolarité de leurs enfants », a déclaré l'évêque catholique angolais lors de la célébration eucharistique du 4 mai.

Il a ajouté : « Ce ne sont pas les étrangers qui développeront notre terre, c'est nous. Mais pour y parvenir, nous devons investir dans l'éducation de nos enfants ».

Tout en reconnaissant les efforts du gouvernement dans la construction d'écoles en Angola, Mgr Camuto a déploré que les installations soient sous-utilisées.

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« On nous dit que de nombreux enfants ne vont pas en classe. Au lieu de cela, ils sont en train de chercher de l'or. Mes frères, c'est inacceptable », a-t-il déploré.

Le membre angolais de la Congrégation du Saint-Esprit (CSSp./Holy Ghost Fathers/Spiritans) a condamné la pratique selon laquelle les enfants abandonnent leurs études au profit de l'exploitation artisanale de l'or et a appelé les parents et les tuteurs à prendre des mesures fermes pour s'assurer que les enfants vont à l'école.

« Un enfant ne peut pas passer sa journée à courir après l'or. Il doit être à l'école, apprendre et se préparer à contribuer à la société », a déclaré Mgr Camuto.

Il a blâmé les parents qui ne surveillent pas l'éducation de leurs enfants, affirmant que beaucoup d'entre eux ne savent pas si leurs enfants « vont à l'école, font leurs devoirs ou reçoivent un enseignement de qualité ».

En ce qui concerne les éducateurs, le chef de l'Église catholique a souligné que l'absentéisme des enseignants était un problème grave.

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« Dans de nombreuses communautés, les enseignants ne viennent qu'une fois par semaine. Les enfants n'apprennent rien. Nous avons des élèves de cinquième ou sixième année qui ne savent ni lire ni écrire, qui ne savent pas ce qu'est deux plus deux », a déploré Mgr Camuto.

Il a averti qu'une négligence persistante entraînerait la perpétuation de l'analphabétisme et du déclin national, en déclarant : « Nous risquons d'être à nouveau dominés, non pas par la force, mais par l'ignorance. Nous ne devons pas permettre cela.

Pour remédier à ce problème, Mgr Camuto a exhorté les parents à exiger des enseignants qu'ils rendent des comptes, en leur rappelant que « leurs salaires sont financés par des fonds publics ».

Il a également invité les autorités locales à faire respecter les normes. « Je le dis devant l'administrateur local : prenez vos responsabilités. Ne permettez pas qu'une société analphabète se développe sous votre surveillance », a-t-il déclaré.

L'évêque Camuto a appelé à un engagement collectif en faveur du changement : « Que chaque parent fasse sa part. Exigez de vos enfants qu'ils étudient. Le temps du jeu et de la recherche de l'or viendra plus tard ».

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João Vissesse