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Un évêque catholique kényan appelle à renforcer la famille, fondement de l’Église et pilier de la cohésion sociale

Mgr Cléophas Oseso Tuka du diocèse catholique de Nakuru au Kenya a souligné l'importance de renforcer la famille en tant que fondement de la société et de l'Église.

Dans un entretien accordé à ACI Afrique le 10 mai, après avoir présidé l’ordination sacerdotale de trois membres kényans de la Congrégation du Saint-Esprit (Spiritains/Pères du Saint-Esprit/CSSp.) dans son siège épiscopal, Mgr Oseso a mis en avant l'urgence d’un retour à l’attention sur l’institution familiale.

« Nous disons que la famille est la fibre sociale de la société. Si nous renforçons nos familles, alors c’est là que se trouve l’Église », a-t-il déclaré.

Mgr Oseso a expliqué que « l’Église, ce sont réellement ces petites familles », soulignant que la croissance de la famille comme du peuple de Dieu dépend ultimement de la manière dont l’unité familiale est cultivée.

Il a noté que des familles solides favorisent des vocations et des communautés plus fortes, ajoutant : « Si les familles sont solides, alors soudainement nous aurons de bons prêtres. Si les familles sont solides, alors la société sera une bonne société. »

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L’évêque catholique kényan, à la tête du diocèse de Nakuru depuis sa consécration épiscopale en mai 2023, a appelé à une réévaluation collective de l’état de l’institution familiale.

« Donnons à la famille la place qu’elle mérite. Que les parents comprennent leurs rôles et leurs devoirs. Il ne s’agit pas de qui est qui, mais du père qui prend sa responsabilité, de la mère qui prend la sienne », a-t-il déclaré, faisant allusion au message des membres de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB) sur la famille dans le cadre de leur Campagne de Carême 2025, qui insistait sur la nécessité pour les parents d’assumer leurs rôles parentaux donnés par Dieu.

Dans son entretien du 10 mai, le prélat de 57 ans a expliqué que l’éducation des enfants va au-delà d’une responsabilité sociale pour devenir une mission spirituelle. Il a déclaré : « Il s’agit que le père prenne sa responsabilité, la mère prenne la sienne, et qu’ils travaillent ensemble dans l’unité pour élever les enfants que Dieu leur confie, et pour les éduquer, non seulement socialement, mais aussi spirituellement. »

Il a insisté sur le fait que les parents doivent enseigner à leurs enfants « ce que signifie être humain, aimer, prendre soin de son prochain », avertissant que si ces valeurs religieuses essentielles « ne sont pas cultivées dans la famille, on ne les retrouvera pas dans la société. »

« Si les parents inculquent ces valeurs à leurs enfants, nous croyons qu’ils grandiront en comprenant ce qu’est l’Église, ainsi que leur rôle et leur responsabilité », a déclaré Mgr Oseso à ACI Africa après la messe d’ordination sacerdotale à la paroisse catholique Saint François d’Assise de Kiti dans le diocèse de Nakuru.

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« Nous voulons continuer à insister sur l’éducation et la formation des familles ; nous devons revenir en arrière et voir où nous échouons, où nous ne remplissons pas nos devoirs correctement », a-t-il affirmé, soulignant qu’un plus grand investissement dans la vie familiale et un soutien pastoral contribueront à maintenir la solidité des familles.

Mgr Oseso a réaffirmé : « Si la famille est forte, alors tout ira bien dans l’Église et même dans la société. »

Par ailleurs, lors de la Deuxième Conférence Panafricaine sur les Valeurs Familiales (PACFV), qui s’est ouverte le lundi 12 mai dans la capitale kényane, Nairobi, avec un appel à défendre sans complexe l’institution familiale telle que voulue et créée par Dieu « dans le Jardin d’Éden », les membres du Forum des Professionnels Chrétiens du Kenya (KCPF) ont repris l’accent mis par Mgr Oseso sur l’importance de renforcer la famille.

S’adressant à ACI Afrique en marge de cette conférence continentale de cinq jours sur la famille, le président du KCPF, Charles Kanjama, a déclaré : « Lorsque vous avez des familles solides, vous avez de bonnes relations intergénérationnelles. »

Maître Kanjama, avocat à la Haute Cour du Kenya, a observé que les problèmes touchant les familles ont aussi des répercussions sur la jeunesse, dont beaucoup sont aujourd’hui moins enracinés dans les valeurs familiales.

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Il a souligné la nécessité d’une transition fluide des responsabilités vers la jeune génération à travers des familles renforcées, en rappelant que « l’Afrique est un continent très jeune. »

« Ce sont eux qui vont défendre l’indépendance de l’Afrique et même diffuser ces bonnes idées et valeurs en Occident, là où certaines d’entre elles ont été perdues », a déclaré le haut juriste kényan à ACI Africa.

« Les jeunes, qui ont tendance à nourrir des idéaux, veulent poursuivre ces idéaux avec beaucoup de force et d’engagement », a-t-il ajouté, soulignant pourquoi l’Afrique devrait saisir cette opportunité « pour partager avec la jeunesse les idéaux d’une famille forte et de valeurs morales. »

Nicholas Waigwa