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Un représentant de l'Église nigériane appelle les journalistes à dénoncer la persécution des chrétiens

Le directeur national des communications sociales du Secrétariat catholique du Nigeria (CSN), siège administratif de la Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN), a appelé les journalistes catholiques et les professionnels des médias à défendre la vérité, le bien commun et à s'élever contre la persécution des chrétiens dans le pays d'Afrique de l'Ouest.

Dans une interview accordée à ACI Afrique en marge d'une discussion avec les médias organisée par la Direction de la communication du CBCN, le père Michael Nsikak Umoh a déclaré : « Le vrai journalisme est une vocation fondée sur la vérité, la justice et la conviction personnelle ».

« Un bon journaliste est comme un prophète, engagé pour la vérité et le bien commun », a déclaré le père Umoh à ACI Afrique le vendredi 23 mai.

Exprimant son inquiétude face à l'insécurité croissante et à ce qu'il décrit comme l'incapacité apparente des autorités nigérianes à y répondre efficacement, il a déploré : « Il est regrettable que notre pays, autrefois considéré comme pacifique et connu pour ses citoyens joyeux, soit devenu un lieu marqué par l'insécurité et la violence ».

« Nos forces de sécurité, autrefois considérées comme les plus fortes d'Afrique, semblent incapables de réagir de manière efficace. Les responsables gouvernementaux parlent de succès dans les médias, mais sur le terrain, les gens continuent de souffrir, de vivre dans la peur et de subir des attaques coordonnées », a encore déploré le prêtre catholique nigérian.

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Il a imploré « que Dieu repose les âmes de ceux qui ont été tués, guérisse les blessés et réconforte tous ceux qui souffrent de ces tragédies ».

Le père Umoh a ensuite exhorté les journalistes à utiliser leurs plateformes pour demander des comptes aux dirigeants et pour amplifier les voix des victimes de la violence et de l'injustice. « Lorsque vous voyez des journalistes harcelés ou arrêtés tout en continuant à s'exprimer, c'est du vrai journalisme », a déclaré à ACI Afrique le directeur national de la communication sociale de CSN.

Il a décrié la couverture médiatique minimale qui a suivi les attaques coordonnées de Pâques dans les États du Plateau et de Benue au Nigeria, estimant qu'il s'agissait d'un manque de soutien aux sans-voix.

« Si des attaques coordonnées comme celles de l'État de Benue ne font pas les gros titres, cela donne une piètre image du type de journalisme que nous pratiquons. Cela montre que nous ne défendons pas les sans-voix. Les journalistes, en particulier les journalistes catholiques, doivent se faire un devoir de dénoncer toute forme de persécution chrétienne, quelle que soit la manière dont elle se manifeste », a souligné le père Umoh.

Réfléchissant à la stratégie de communication de l'Église, il a retracé les origines de la Journée mondiale de la communication jusqu'au pape Paul VI, expliquant l'adaptation locale du Nigeria par l'établissement de la Semaine de la communication (COMWEEK).

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« Au Nigeria, nous avons d'abord célébré cette journée par une messe et des conférences publiques, mais ce n'était pas notre intention première. Pour donner plus d'impact à la célébration, les évêques du Nigeria ont lancé la Semaine de la communication », a-t-il déclaré à propos de l'initiative lancée pour la première fois en 2022.

La COMWEEK, qui en est à sa quatrième édition, est célébrée au cours de la semaine précédant la Journée mondiale de la communication (JMC) et comprend des activités nationales inspirées par le thème annuel du pape.

« Chaque année, sur la base du thème du pape, nous développons des ressources et des sujets pour les paroisses, les diocèses et les institutions à travers le Nigeria », a déclaré le père Umoh.

Lors de l'entretien du 23 mai, le responsable de la communication des évêques catholiques du Nigeria a évoqué les efforts déployés pour intégrer l'éducation aux médias dans la formation des prêtres, en déclarant : « La Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN) s'est engagée dans l'éducation aux médias. Nous avons organisé des séminaires dans plusieurs grands séminaires... Nous voulons que les futurs prêtres et évêques comprennent les médias et s'y engagent efficacement ».

Il a souligné que les prêtres ont la responsabilité d'utiliser les médias non seulement pour l'évangélisation, mais aussi pour façonner la société.

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« Le rôle du prêtre va au-delà de l'administration des sacrements. La formation, spirituelle, catéchétique et même dans des domaines temporels comme les médias, est essentielle. Les médias façonnent la culture et le comportement, et les prêtres doivent aider leurs communautés à naviguer dans leur influence », a déclaré le père Umoh.

Il a ajouté que le thème de la COMWEEK de cette année, « Partagez avec douceur l'espoir qui est dans votre cœur », est lié à l'année jubilaire 2025 de l'Église catholique, qui se déroule sous le thème « Pèlerins de l'espoir ».

Le père Umoh a exhorté les professionnels des médias catholiques à faire preuve de compassion et de résilience en déclarant : « Même en cas de crise, nous devons éviter de répandre le désespoir. Nous devons faire preuve de compassion et montrer qu'il y a encore de l'espoir pour les personnes vulnérables et sans voix ».

Il a encouragé les catholiques à incarner ce message d'espoir dans leurs interactions numériques. « Nous appartenons tous à des plateformes en ligne. Nous ne devons pas être antagonistes ou querelleurs. Soyons responsables, aimants et pleins d'espoir dans nos conversations numériques », a déclaré le père Umoh.

Dans le cadre des célébrations de la COMWEEK, le père Umoh a annoncé une conférence publique nationale qui aura lieu le mercredi 28 mai sur le thème « Media with Gentleness : Une voie pour être des narrateurs d'espoir dans une nation en détresse ».

L'événement a pour but de réunir des journalistes et des professionnels des médias afin d'explorer les moyens d'utiliser les médias comme outil pour favoriser l'unité et la guérison au Nigeria, la nation la plus peuplée d'Afrique.

Abah Anthony John