Ori Hope Emmanuel, de la Fondation Justice, Développement et Paix du diocèse, a déclaré dans le rapport de l’AED que le Père Atongo a été blessé à la jambe gauche par des assaillants armés identifiés comme des djihadistes peuls. « Les deux passagers qui l’accompagnaient ont été enlevés par les assaillants », a-t-elle précisé, ajoutant que le prêtre blessé recevait actuellement des soins médicaux.
L’AED indique également qu’un agriculteur local, qui venait de terminer sa journée de travail, a été abattu sur sa ferme dans la même région.
Dans une déclaration transmise à l’AED, le Père Oliver Ortese, président du Conseil consultatif international du diocèse de Makurdi, a critiqué les forces de sécurité pour ne pas être intervenues durant l’attaque.
Il a souligné que bien qu’il y ait un poste militaire à l’endroit même où l’agriculteur a été tué, aucun soldat nigérian présent sur place n’est intervenu. Le Père Ortese a déclaré que cette inaction de l’armée nigériane laisse de nombreuses interrogations dans l’esprit des habitants : « Les soldats dormaient-ils pendant que les coups de feu retentissaient ? », s’est-il interrogé.
La violence aurait encore augmenté le lendemain, lorsque 20 personnes ont été tuées à Aondona, également dans la zone de Gwer West.
Aondona, selon l’AED, est le village natal de l’évêque de Makurdi, Mgr Wilfred Chikpa Anagbe, qui s’est montré particulièrement vocal sur les attaques islamistes contre les chrétiens au Nigeria.
Dans le village natal de Mgr Anagbe, des assaillants lourdement armés auraient « ouvert le feu de manière indiscriminée, provoquant des pertes civiles importantes et un climat de panique et de confusion généralisée », a rapporté Mme Emmanuel, ajoutant que « de nombreux habitants ont fui leur domicile pour chercher refuge ».
Selon le rapport, les prêtres et religieuses résidant à Aondona ont réussi à s’échapper vers Taraku, un village voisin, où de nombreux survivants ont trouvé asile dans l’église catholique Saint Patrick.
Le même jour, trois membres d’une même famille — un père, son fils adolescent et un enfant de deux ans — auraient été tués dans le village de Yelewata, dans la zone de Guma. L’épouse aurait été grièvement blessée lors de l’attaque, qui a été précédée du passage à tabac brutal d’un agriculteur de 67 ans et de la destruction de sa plantation de manioc.
De nouvelles attaques survenues le 26 mai ont fait cinq morts supplémentaires à Tse Orbiam et six autres à Ahume, dans la zone de Gwer West. Selon Mme Emmanuel, les assaillants ont « tiré sans discernement sur des personnes, provoquant de nombreuses pertes humaines, y compris la mort d’un officier de la police mobile en mission spéciale dans la région ».