Lodovica vient de signer un accord de cinq ans avec le Vatican précisément pour prévenir cette détérioration.
L'accord comprend un ambitieux projet de numérisation « qui permettra aux chercheurs d'accéder à distance à des documents importants qui ne sont actuellement disponibles qu'en personne », a-t-elle expliqué. La directrice de cette prestigieuse galerie d'art commerciale, fondée en 1760, a souligné que cela aura « un impact profond sur la capacité des personnes lambda à accéder au savoir ».
L'un des principaux avantages de ce projet est que la Bibliothèque du Vatican pourra utiliser un scanner spécial et unique de la société Factum, une filiale du groupe Colnaghi. « Lorsque vous scannez la surface, vous pouvez obtenir plus de détails, par exemple déterminer la date du [livre ou du document] lui-même », a-t-elle expliqué.
De plus, cet appareil permet également de mettre en lumière des parties qui sont cachées à la vue. « Il existe une stratification relative au temps dans le papier lui-même. Sous ce que nous voyons se trouvent des [écrits, impressions ou croquis] antérieurs. Il peut s'agir d'un message secret, ou simplement du résultat de la nécessité de réutiliser un morceau de papier », a-t-elle noté.
En outre, le projet comprend également une rénovation architecturale de la bibliothèque, qui sera réalisée par le cabinet David Chipperfield, fondé il y a 40 ans par le célèbre architecte britannique basé à Londres.
La bibliothèque papale, dirigée depuis 2012 par l'Italienne Raffaella Vincenti, a accueilli avec enthousiasme cette collaboration. « Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à la Fondation Colnaghi pour son généreux soutien à plusieurs projets importants de la bibliothèque, qui renforcent notre engagement en faveur de la diffusion de la culture », a déclaré le préfet émérite de l'institution, Mgr Cesare Pasini.
Des œuvres inédites du Caravage, du Bernin, du Tintoret et du Titien
Pour célébrer cette collaboration entre le monde de l'art et les institutions ecclésiastiques, l'exposition Codex a ouvert ses portes le 26 mai. Elle rassemble 14 œuvres provenant de collections privées qui ne sont normalement pas exposées. En effet, les visites de cette exposition sont limitées à un permis spécial qui doit être demandé au Vatican par l'intermédiaire de la bibliothèque. Le 2 juin, les œuvres retourneront dans leurs collections privées.
Les œuvres exposées constituent un parcours visuel et historique à travers l'art sacré et les portraits de la Renaissance et de l'époque baroque, mettant en valeur des pièces réalisées par certains des plus grands maîtres de l'histoire.
L'exposition s'ouvre sur « Saint Pierre pénitent » de l'artiste flamand Anthony van Dyck, représentant l'apôtre en larmes avec une expression profondément humaine de repentir, caractérisée par le « clair-obscur » baroque (forts contrastes entre la lumière et l'obscurité).
À côté du tableau se trouve la lettre, conservée dans la collection du Vatican, par laquelle l'archevêque de Séville, Antonio Salinas, qui a commandé le tableau, a accordé une indulgence plénière aux fidèles.