« Ces actes sont inhumains, barbares, et constituent une violation grave de la sainteté et de la dignité de la vie humaine », s’indignent-ils.
Les prêtres catholiques expriment également leur vive préoccupation face à ce qu’ils qualifient de « nettoyage ethnique du peuple Tiv par ces bergers terroristes ».
Ils exhortent le gouverneur Hyacinth Iormem Alia, prêtre catholique suspendu par Mgr William Amove Avenya en mai 2022, à « utiliser le mandat massif que lui a confié le peuple » en l’élisant, pour mettre fin aux massacres.
« L’absence de décisions fermes pour coordonner et affronter directement ces terroristes et leurs commanditaires, afin de mettre fin à ces bains de sang et à ces injustices persistantes infligées à des populations villageoises faibles et sans défense, serait perçue comme une forme d’indifférence ou d’insensibilité », avertissent-ils.
Les prêtres catholiques déplorent également « l’attitude passive de l’armée nigériane stationnée dans certaines zones affectées ».
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« Nous regrettons de constater que leur incapacité à stopper les attaques ou à poursuivre les terroristes trahit un manque de professionnalisme, et cela suggère une complicité », ajoutent-ils, en évoquant la réaction molle de l’armée nigériane après l’attaque contre le père Atongo, survenue à seulement 500 mètres d’un poste militaire.
Les membres de la NCDPA en mission dans le diocèse de Makurdi appellent également le président nigérian Bola Ahmed Tinubu à « déclarer une guerre totale contre les terroristes, que le gouverneur Hyacinth Alia a déjà identifiés comme des non-Nigérians, mais qui assiègent le Benue et le Nigeria, et continuent de saper l’intégrité du pays. »
Ils exhortent les agences de sécurité nigérianes, notamment l’armée, à « faire preuve de professionnalisme et de patriotisme dans l’exercice de leurs fonctions sur l’ensemble du territoire national. »
« Le gouvernement doit faire preuve de responsabilité et de redevabilité, et doit réagir par des actes concrets et non par de simples déclarations dans le confort de leurs salles de conférence et bureaux », insistent les membres de la NCDPA du diocèse de Makurdi.
Ils rappellent aux gouvernements fédéral et étatique leur « obligation constitutionnelle de protéger la vie et la dignité de tous les citoyens. Il s’agit d’un devoir sacré auquel ils ont prêté serment, et qui doit être rempli avec urgence, sincérité et transparence. »
« Nous rappelons aux autorités leur responsabilité de fournir l’eau, le logement, l’éducation, la liberté de culte, et la sécurité contre tous les hommes et femmes mal intentionnés », ajoutent les prêtres catholiques.
Les membres de la NCDPA du diocèse de Makurdi appellent à une « indemnisation immédiate des victimes de ces violences et au retour des déplacés dans leurs villages ancestraux. »
Ils exhortent les jeunes à « se préparer à défendre leur foi, leurs terres agricoles et leur mode de vie. Le droit à l’autodéfense est un droit inaliénable de tous les citoyens. »
« Nous restons fermement attachés aux vérités de l’Évangile et ferons tout ce qui est possible et nécessaire, dans le respect de la loi, pour résister à toute forme d’intimidation et aux menaces visant à faire taire ceux qui disent la vérité au pouvoir », affirment les membres de la NCDPA.
Ils rappellent que le diocèse catholique de Makurdi a « toujours apporté une aide matérielle et humanitaire aux victimes de ces attaques, mais que l’Église n’a pas été suffisamment reconnue pour ses efforts. »
« En ces temps difficiles, cependant, nous confions notre peuple et notre terre à la miséricorde de Dieu, tout en appelant tous les fidèles à rester fermes dans la prière, courageux dans la vérité et inébranlables dans l’espérance », concluent les membres de la NCDPA dans leur déclaration collective publiée le 1er juin.