Un évêque élu en Guinée-Bissau s'engage à promouvoir « l'esprit de rencontre, d'écoute et d'apprentissage »

Évoquant la diversité religieuse en Guinée-Bissau, l’Évêque élu a souligné l’importance essentielle du dialogue interreligieux. Il a expliqué : « Nous vivons sur une terre de pluralité religieuse — chrétiens, musulmans et adeptes des religions traditionnelles africaines. J’y vais avec un esprit de dialogue entre tous ceux qui croient en Dieu. La religion doit être une force de paix — intérieure et sociale. »

Concernant l’inculturation, Mgr Quematcha a insisté sur l’importance d’intégrer le message évangélique aux valeurs culturelles africaines : « Notre mission est de faire en sorte que les valeurs africaines soient perçues et vécues à travers le prisme de l’Évangile. L’Évangile doit être incarné dans notre culture », a-t-il affirmé, ajoutant que son ministère épiscopal visera à poursuivre, plutôt qu’à bouleverser, les efforts d’inculturation déjà engagés.

Il a également promis de faire de la formation continue des laïcs une priorité : « Il ne suffit pas de former uniquement le clergé et les religieux. Une Église vivante a besoin de laïcs bien formés. »

L’Évêque élu a souligné l’importance des femmes dans l’Église et dans la société, notant que sa nomination épiscopale, le 8 mars, a coïncidé avec la Journée internationale des droits des femmes.

« Cette date m’a profondément interpellé. Ce n’est pas un hasard. Les femmes jouent un rôle vital, non seulement en tant que mères, mais aussi en tant que piliers de l’Église. Peut-être que la Sainte Vierge me demande, à travers cette mission, de donner plus de place aux femmes — pour qu’elles nous aident à grandir en tant qu’Église et en tant que société », a-t-il déclaré.

Rejetant une approche hiérarchique et autoritaire du leadership, l’Évêque élu OFM Cap. a précisé qu’il envisage son ministère épiscopal comme celui d’un frère parmi ses frères.

« Je ne vais pas à Bafatá en tant que chef. Il n’y a pas de chefs dans l’Église. Devant Dieu, l’Évêque n’est pas plus important que le gardien ou le directeur d’une station de radio. Dieu nous confie une mission, mais cela ne fait pas de nous des êtres supérieurs aux autres », a déclaré Mgr Quematcha, avant d’ajouter : « Je pars avec un esprit de service et de marche aux côtés de mes frères. »

Le diocèse de Bafatá est vacant depuis mars 2021, suite au décès de Mgr Pedro Carlos Zilli.

Né en avril 1967 à Cúmura, dans le diocèse catholique de Bissau, l’Évêque élu a été ordonné prêtre en mai 1998 à Nhoma, en Guinée-Bissau.

En tant que prêtre, Mgr Quematcha a été maître adjoint des novices OFM Cap. à Dapaong, au Togo, et recteur du Petit Séminaire Saint-Kizito en Guinée-Bissau.

Titulaire d’une licence en théologie morale de l’Académie pontificale Alphonsienne de Rome, il a également été enseignant de théologie morale au Grand Séminaire interdiocésain Mgr Settimo Arturo Ferrazetta à Bissau, maître des profès temporaires OFM Cap. à Brá, et custode de la Custodie Saint François d’Assise de l’OFM Cap. en Guinée-Bissau.

Le futur Évêque a également exercé les fonctions de curé de la cathédrale Notre-Dame de la Candelaria du diocèse de Bissau, et de directeur de l’hôpital des lépreux de Cúmura.

Une fois ordonné Évêque, Mgr Quematcha deviendra le deuxième Ordinaire local du diocèse de Bafatá, qui couvre 24 635 kilomètres carrés et compte une population estimée à 827 700 habitants, dont 35 550 catholiques, selon les statistiques de 2023.