Représentant les membres du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), Mgr Mamza a qualifié ce sommet de « très opportun », notamment à un moment où plusieurs pays africains sont confrontés à des violences d’ordre sectaire.
« Si l’on observe l’ensemble de l’Afrique — l’Afrique de l’Ouest, centrale et du Nord — on constate que la liberté religieuse y est absente », a-t-il observé. Il a souligné que même dans les pays où la liberté religieuse est inscrite dans la Constitution, comme au Nigeria, « elle ne fonctionne pas réellement ».
Mgr Mamza, reconnu pour ses initiatives en faveur de la paix au Nigeria, a qualifié le Sommet IRF d’« éveil » pour les nations africaines afin qu’elles mettent véritablement en pratique les garanties juridiques liées à la liberté de religion.
« C’est une sorte de réveil, surtout pour le continent africain, qui rappelle que chaque personne a droit à la liberté de religion, de croyance et d’association », a-t-il souligné.
Pour renforcer davantage la liberté religieuse, l’évêque catholique a insisté sur la nécessité, pour les leaders religieux, « d’être ouverts au dialogue avec les personnes d’autres religions », tout en exerçant une pression constante sur les gouvernements afin que « le cadre juridique garantisse à tous une liberté de culte réelle ».
« Même si la majorité de la population d’un pays est chrétienne, ce n’est pas une raison pour se taire. Les non-chrétiens minoritaires ont aussi le droit de pratiquer leur propre religion », a affirmé Mgr Mamza, insistant : « Nous devons toujours traiter les gens comme des êtres humains. Ce qui compte le plus, c’est votre humanité, pas votre religion. »
L’évêque de Yola, en fonction depuis sa consécration épiscopale en avril 2011, estime que chacun doit pouvoir « choisir la religion à laquelle il souhaite appartenir » et « être libre de l’exercer sans contrainte ».
« L’Église doit être prête à soutenir tout ce qui garantit la liberté religieuse. Nous devons unir nos forces et travailler ensemble pour lutter contre les violences sectaires », a-t-il déclaré à ACI Afrique depuis le Safari Park Hotel de Nairobi, lieu du Sommet IRF, qui visait notamment à explorer le « rôle essentiel joué par les communautés religieuses dans le rétablissement de la paix » sur un continent « en proie à des violences sectaires ».
Le Sommet IRF en Afrique, coprésidé par l’ancienne Première Dame du Nigeria, Mme Bola Obasanjo, a eu lieu six mois après la publication, le 15 janvier, du rapport de l’organisation Open Doors International sur la persécution des chrétiens.
Selon ce rapport, 3 100 chrétiens ont été tués et 2 830 enlevés au Nigeria en 2024. La même année, le Rwanda a enregistré le plus grand nombre d’attaques contre des églises ou bâtiments chrétiens, avec près de 4 000 cas signalés.