Les évêques catholiques africains et Caritas élaborent une stratégie visant à « renforcer leur soutien mutuel »

Parmi les principaux participants figuraient des représentants des deux institutions, dont le directeur exécutif de Caritas Ghana.

« Les discussions ont reflété un engagement commun à amplifier la voix unifiée de l'Église et son travail axé sur la mission à travers le continent », déclare Mme Esipila à propos de l'engagement qui a vu le SCEAM représenté par le chef de la Commission pour l'évangélisation, le directeur de la Commission pour la justice, la paix et le développement (JPDC) et le responsable de la communication, et Caritas Afrique par le directeur exécutif de Caritas Ghana et elle-même.

M. Richard Akurugu Nyaaba (à droite) et Mme Lucy Esipila (à gauche). Crédit : SCEAM/Caritas Afrique

Les participants à la réunion ont examiné « la directive sur la collaboration », ont pris part à des « présentations institutionnelles et des réflexions communes » et ont discuté de « la planification d'actions dans les domaines du plaidoyer, de la communication et du renforcement des capacités », indique le rapport de quatre pages.

Dans le cadre de la planification des actions en matière de plaidoyer, les participants à la réunion du SCEAM et de Caritas Afrique ont discuté de la « justice en matière de dette » et ont cherché à « s'appuyer sur les déclarations communes de l'Église et les campagnes en cours ».

Ils ont délibéré sur la « justice écologique » et ont convenu de « mettre en évidence l'abus des ressources, de promouvoir l'agroécologie et de s'opposer aux pesticides dangereux ».

Les participants ont également exploré les « systèmes alimentaires » et ont convenu de « s'attaquer aux déséquilibres de pouvoir et de promouvoir l'agriculture durable ».

Père Alfred Bebodu (à gauche) et Père Uchechukwu Obodoechina (à droite). Crédit : SCEAMCaritas Afrique

Ils ont également convenu d'impliquer l'Union africaine (UA) et l'Union européenne (UE) par le biais d'une « participation conjointe aux prochains sommets et processus de la COP ».

Dans leur plan d'action en matière de communication, les représentants du SCEAM et de Caritas Afrique ont convenu de « lancer des podcasts conjoints sur la dette, l'écologie et les systèmes alimentaires » entre juillet et décembre 2025.

Ils ont également convenu, comme stratégies de communication, d'accroître la « visibilité du SCEAM et de Caritas Afrique dans les espaces politiques internationaux » et de réaliser « un positionnement commun et des déclarations publiques en cas d'urgence ».

Dans le cadre de leur plan d'action en matière de renforcement des capacités, les participants ont convenu de « fournir un mentorat et un accompagnement en matière de plaidoyer aux dirigeants du JPDC » ainsi que de coordonner les « efforts de liaison avec l'UA ».

Ils ont convenu de « soutenir les détachements de personnel afin de combler les lacunes en matière de capacités » et ont proposé l'adoption du « modèle Caritas Nigeria - formation de 6 semaines sur la formation du cœur ».

M. Richard Akurugu Nyaaba (à droite) et Mme Lucy Esipila (à gauche). Crédit : SCEAM/Caritas Afrique

L'aide apportée au SCEAM pour la « rédaction de propositions et la stratégie de mise en œuvre des projets » et l'exploration de la possibilité « d'engager des consultants pour le développement de projets et la gestion des propositions » faisaient partie du plan d'action en matière de renforcement des capacités.

Parmi les autres points d'accord du plan d'action figuraient la nécessité « d'encourager la coordination au niveau national en matière de réponse et de communication » et l'exploration « du développement d'un cadre d'intervention d'urgence pour le SCEAM ».

Les sessions de dialogue entre le SCEAM et Caritas Afrique ont permis aux participants de débattre de la justice sociale, de l'autonomisation des jeunes et des femmes, ainsi que du « renouveau interne ».

Dans son rapport à ACI Afrique, Mme Esipila note qu'ils ont reconnu l'année jubilaire 2025 de l'Église catholique, officiellement lancée par le pape François la veille de Noël 2024, et ont souligné « la nécessité d'une guérison et d'une réconciliation institutionnelle » comme étant importante.

M. Richard Akurugu Nyaaba. Crédit : SCEAM/Caritas Afrique

Ils ont réfléchi à « des questions liées à l'exclusion, aux charges financières et au cléricalisme », indique dans son rapport la responsable de Caritas basée au Togo, ajoutant que lors de leur engagement au Ghana les 19 et 20 juin, « des appels ont été lancés en faveur d'examens internes et d'approches pastorales plus compatissantes ».

En ce qui concerne l'autonomisation des femmes, « Caritas Afrique a partagé les conclusions d'une note d'orientation sur les expériences des femmes leaders » et les participants à la rencontre « ont souligné l'importance de favoriser la solidarité entre les femmes et de créer un espace pour leur participation significative », selon le rapport présenté à ACI Afrique.

Au cours de la réunion, « les voix des jeunes africains ont été mises en avant comme étant essentielles au renouveau de l'Église, avec une attention particulière accordée au mentorat, au soutien vocationnel et aux opportunités de leadership axées sur la mission ».

De gauche à droite : M. Richard Akurugu Nyaaba, le père Alfred Bebodu, Mme Lucy Esipila, le père Uchechukwu Obodoechina. Crédit : SCEAM/Caritas Afrique

Toujours dans le cadre de l'autonomisation des jeunes, le rapport indique que « des préoccupations ont été exprimées concernant les distractions numériques et la nécessité de responsabiliser les jeunes professionnels, de renforcer l'esprit d'équipe et de développer l'éthique du travail ».

Dans son rapport à ACI Afrique, le directeur du JPDC du SCEAM, qui a participé à la réunion, a qualifié les deux jours de session d'enrichissants.

Le père Uchechukwu Obodoechina indique que les représentants des deux institutions ecclésiastiques ont convenu que « lorsqu'un partenaire est confronté à des défis, l'autre peut le compléter : ensemble, nous pouvons être une voix plus forte et unifiée pour l'Afrique ».

Père Uchechukwu Obodoechina. Crédit : SCEAM/Caritas Afrique

Dans son rapport, le responsable du JPDC, qui est également secrétaire général adjoint du SCEAM, indique qu'à l'horizon 2026, les deux institutions continentales doivent collaborer à la célébration du 20e anniversaire de Deus Caritas Est (Dieu est amour), la première lettre encyclique du pape Benoît XVI publiée le jour de Noël 2005.

L'événement anniversaire est prévu pour mars 2026 à Abidjan, la capitale de la Côte d'Ivoire.

Par ailleurs, le président de la Commission pour l'évangélisation du SCEAM, le père Alfred Bebodu, s'est montré optimiste quant à l'engagement concrétisé entre le SCEAM et Caritas Afrique.

Père Alfred Bebodu. Crédit : SCEAM/Caritas Afrique

« Cette collaboration renouvelée est un signe prometteur de notre capacité collective à relever des défis critiques tels que la dette, la pauvreté et la dégradation écologique », a déclaré le père Bebodu.

Au cours de ces deux jours de rencontre, « il y a eu un large consensus sur le fait que la collaboration ne devait pas se limiter au niveau continental, mais s'étendre aux structures régionales et nationales ». Les représentants du SCEAM et de Caritas Afrique ont convenu de « maintenir des réunions de coordination trimestrielles, d'accroître les résultats communs en matière de plaidoyer et la visibilité médiatique, de renforcer la coordination par le biais de structures zonales et de plateformes communes, et d'investir dans le développement du leadership au sein des institutions ecclésiales ».

« Cet engagement stratégique a marqué un tournant dans les relations entre le SCEAM et Caritas Afrique », a affirmé Mme Esipila dans son rapport à ACI Afrique.

De gauche à droite : M. Richard Akurugu Nyaaba, le père Alfred Bebodu, Mme Lucy Esipila, le père Uchechukwu Obodoechina. Crédit : SCEAM/Caritas Afrique

Elle explique : « En alignant leurs efforts, en affirmant leurs responsabilités communes et en se concentrant sur une collaboration axée sur les résultats, les deux institutions sont mieux placées pour servir de voix crédible et unie sur le continent ».

« À l'avenir, l'approfondissement du partenariat, la responsabilité et le soutien mutuel seront essentiels pour transformer ce dialogue en action, afin que l'Église en Afrique reste un phare de justice, de miséricorde et d'espoir », déclare la secrétaire exécutive régionale de Caritas Afrique, basée à Lomé, dans son rapport du 23 juin à ACI Afrique.