Au Royaume-Uni, un jésuite du Kenya appelle à agir d’urgence sur le climat et la dette

« Ceux qui ont le moins contribué à cette crise sont ceux qui souffrent le plus », a déploré le membre de la Compagnie de Jésus (SJ/Jésuites) originaire de Zambie.

Évoquant la campagne « Make Poverty History » (Faire de la pauvreté une chose du passé) menée par le Royaume-Uni en 2005, le père Chilufya a salué cette initiative qui, selon lui, a permis à « des millions d'enfants africains de retourner à l'école. Les médicaments vitaux ont de nouveau été acheminés vers les hôpitaux. Les familles ont reçu de la nourriture. L'avenir a été reconstruit. »

« Ce n'était pas seulement une politique économique. C'était un leadership moral. C'était le Royaume-Uni à son meilleur niveau, une force au service du bien dans le monde », a-t-il déclaré, avant d'ajouter : « Je suis venu dire ceci au peuple et aux dirigeants de ce pays : vous pouvez le refaire. »

Le père Chilufya a salué avec reconnaissance la « position privilégiée du Royaume-Uni dans les domaines de la finance mondiale, de la diplomatie et des négociations sur le climat » et a ajouté : « L'Afrique compte sur vous. Le Sud compte sur vous. En fait, l'humanité compte sur vous. »

Dans son discours, le directeur de JENA a déclaré que la crise climatique ne peut être résolue si les pays en développement croulent sous les dettes.

« Comment les nations peuvent-elles investir dans l'adaptation, dans les énergies propres, dans la résilience, si chaque dollar est consacré au remboursement d'anciens prêts ? », a-t-il demandé, ajoutant : « La justice climatique et la justice en matière de dette sont les deux faces d'une même médaille. »

Le père Chilufya a poursuivi : « En tant que prêtre jésuite, je parle à partir de la source de la foi. Et toutes les traditions religieuses présentes aujourd'hui nous enseignent la même vérité : nous n'avons pas été créés pour la cupidité ou l'indifférence. Nous avons été créés pour l'amour, pour la justice, pour la gestion responsable. »

« Le commandement d'aimer notre prochain n'est pas abstrait. Aujourd'hui, notre prochain, c'est la mère qui marche huit kilomètres pour aller chercher de l'eau au Malawi ; l'infirmière qui souffre d'un coup de chaleur dans un hôpital de Londres ; l'agriculteur au Ghana qui voit ses récoltes mourir sous le soleil », a déclaré le père Chilufya.

Un autre exemple de « notre prochain », a-t-il poursuivi, est « l'enfant qui se demande si elle héritera d'un monde où il fait bon vivre ».

« Nous ne sommes pas ici parce que nous avons perdu espoir. Nous sommes ici parce que nous osons espérer. À toutes les personnes réunies ici, jeunes et moins jeunes, de toutes croyances et convictions, sachez ceci : vous ne faites pas que protester, vous prophétisez », aurait déclaré le directeur de JENA.

Il a salué le mouvement climatique britannique pour être « le vent moral qui souffle derrière la volonté politique et la lumière dans une période de confusion », ajoutant : « Vous êtes à l'origine d'un mouvement enraciné dans l'amour, guidé par la justice et soutenu par la solidarité ».

« Levons-nous, d'une seule voix et avec une seule résolution : le moment est venu. La responsabilité nous incombe.
Et l'avenir nous écoute », a déclaré le père Chilufya.