Advertisement

Un évêque catholique en RCA rejette toute complicité dans une affaire anonyme d’abus, appelle à la réconciliation

Mgr Jesús Ruiz Molina du diocèse catholique de Mbaïki en République centrafricaine (RCA) a nié les accusations de silence et de complicité dans une allégation anonyme d’abus sexuels impliquant un prêtre diocésain, qualifiant ces accusations de fausses et appelant à l’unité, à la réconciliation et à la vérité au sein de l’Église locale.

À la suite de récents changements dans son siège épiscopal, Mgr Molina a destitué le père Alain le Patrick Mokopame de son poste de vicaire général. Ce dernier l’a ensuite accusé de silence et de complicité dans une affaire d’abus présumé sur un mineur.

Dans un communiqué publié le 18 juillet 2025, suite à ce qu’il décrit comme des « rumeurs, informations inexactes, interprétations déformées et accusations » à son encontre, Mgr Molina apporte des éclaircissements sur l’affaire et le récent retrait du père Mokopame de ses fonctions.

« Le père Alain le Patrick MOKOPAME m’accuse de l’avoir démis de ses fonctions en raison de mon silence et de ma complicité présumés dans une accusation anonyme de pédophilie contre un prêtre du diocèse. Cela est faux », relate ce membre espagnol des Missionnaires Comboniens du Cœur de Jésus (M.C.C.J).

Il poursuit : « Je déclare que moi-même et l’Église catholique sommes fermement opposés à toutes les formes d’abus sexuels, et que nous avons toujours dénoncé de tels actes avec clarté et rigueur. »

Advertisement

« La vérité vous rendra libres et la paix sera possible si chacun fait sa part », ajoute-t-il.

Selon Mgr Molina, l’accusation anonyme a été prise au sérieux et traitée avec prudence et soin envers toutes les parties concernées.

Il explique que le prêtre impliqué a été retiré de sa paroisse assignée « à titre préventif pour protéger la personne potentiellement affectée ».

Mgr Molina détaille ensuite les mesures prises pour soutenir la victime présumée, notamment une assistance médicale et psychologique.

« Immédiatement, au père Mokopame a été remis la somme de 100 000 FCFA (environ 177 USD) afin que la victime présumée puisse être examinée par un gynécologue. Le certificat médical a conclu à l’absence de preuves physiques de violence. De plus, un psychologue a été mis à disposition tant pour la victime présumée que pour le prêtre accusé », précise le prélat.

Plus en Afrique

Il ajoute qu’une enquête canonique a été menée en deux étapes, d’abord par le père Mokopame lui-même, puis sous la supervision d’un délégué de la Conférence épiscopale.

« En janvier, le dossier a été transmis au Dicastère pour la Doctrine de la Foi au Vatican », indique-t-il.

L’ordinaire du lieu confirme que les autorités civiles ont été informées de l’accusation le 16 janvier, et qu’une copie de l’enquête canonique leur a été remise sur leur demande.

« La justice a mené sa propre enquête et a engagé les procédures nécessaires », relate encore Mgr Molina.

Selon lui, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi a répondu le 16 avril qu’il n’avait pas compétence sur cette affaire.

Advertisement

« Il ne s’agissait pas de pédophilie, la victime présumée étant un adulte de 23 ans », cite Mgr Molina en référence au Dicastère.

Il nie également les accusations selon lesquelles il aurait aidé le prêtre accusé à fuir le pays, affirmant : « L’accusation selon laquelle, en tant qu’évêque, j’aurais aidé le prêtre accusé à fuir le pays est fausse. C’est le prêtre lui-même qui a pris cette décision après que son avocat lui ait indiqué qu’il était libre d’entrer et de sortir du pays. Je n’ai pas été consulté, ni n’ai autorisé cela. Je n’en ai eu connaissance qu’après son retour en Espagne. »

Mgr Molina révèle que le prêtre accusé a déposé une plainte contre lui auprès du Dicastère pour l’Évangélisation, « pour avoir transmis le dossier aux autorités civiles — bien qu’il ne s’agisse pas d’un cas impliquant un mineur ».

« Le père Alain le Patrick MOKOPAME m’accuse de complicité avec le prêtre accusé, mais les faits exposés démontrent clairement que cela ne correspond pas à la réalité », conclut-il.

Appelant à la paix et à la guérison, Mgr Molina exprime sa disponibilité au dialogue : « Je renouvelle mon ouverture à la réconciliation et au dialogue, à condition que toutes les parties s’engagent sincèrement à reconstruire la communion, en évitant toute forme de diffamation, d’interprétation erronée ou de manipulation des faits. »

Il exhorte la communauté diocésaine à rester unie dans la prière et la confiance. « Que le Seigneur pardonne nos péchés et ceux de ceux qui nous ont offensés. Qu’Il guérisse cette blessure infligée au Corps du Christ, qui est l’Église. Qu’Il nous accorde Sa paix pour que nous puissions continuer à annoncer l’Évangile », implore-t-il.

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.