Advertisement

Le Vatican annonce un revenu de 62 millions d’euros provenant de la gestion d’actifs en 2024

L’Administration du Patrimoine du Siège Apostolique (APSA) — l’organisme chargé de gérer les biens immobiliers et les investissements du petit État de la Cité du Vatican — a présenté le 28 juillet son rapport financier pour l’exercice 2024, affichant un bénéfice net de 62,2 millions d’euros, l’un des chiffres les plus élevés depuis la publication de ces rapports.

Elle a également contribué à hauteur de 46,1 millions d’euros pour couvrir le déficit du Saint-Siège, soit 8 millions de plus qu’en 2023.

« C’est l’un des meilleurs bilans financiers de ces dernières années », a souligné Mgr Giordano Piccinotti, président de l’APSA, dans une déclaration aux médias du Vatican. Selon lui, ces résultats traduisent non seulement une gestion efficace, mais aussi un engagement croissant envers la mission de l’Église, une vision stratégique du patrimoine et un modèle de travail fondé sur la transparence, la collaboration et le bien commun.

Une vision ecclésiale du patrimoine

« L’APSA ne se limite pas à offrir des services opérationnels, mais se présente comme une organisation au service de la mission de l’Église catholique », explique Mgr Piccinotti en introduction du rapport.

Advertisement

Le rapport repose sur trois principes directeurs :

  1. Une vision ecclésiale du patrimoine, considérant que les biens gérés sont des instruments au service de la communion ecclésiale.

  2. La transparence et la collaboration, à travers des processus clairs, traçables et des compétences internes renforcées.

  3. Le bien commun comme critère de gestion, orientant les décisions selon des principes éthiques et pastoraux.

Rentabilité record : éthique et stratégie

Le bénéfice 2024 dépasse de 16 millions d’euros celui de 2023 (45,9 millions). Une partie a été versée au budget de la Curie romaine (170,4 millions d’euros), à travers un versement fixe de 30 millions et une part variable de 50 % du bénéfice net restant.

Ce résultat, selon Mgr Piccinotti, s’explique par une meilleure gestion des actifs : « Nous faisons notre devoir : fournir une couverture significative du déficit de la Curie. Il ne s’agit pas seulement de louer des biens vacants. Nous avons restructuré la gestion immobilière pour permettre des loyers au prix du marché. »

Plus en Afrique

Concernant les investissements financiers, l’APSA a suivi en 2024 les lignes directrices du Comité d’investissement du Saint-Siège, obtenant un rendement de 8,51 %, soit 10 millions d’euros de plus qu’en 2023.

Stabilité de la gestion immobilière

Les revenus de la gestion immobilière sont restés stables à 35,1 millions d’euros, grâce à l’augmentation des loyers (+3,2 millions en Italie, +0,8 million à l’étranger) et malgré une hausse des dépenses de maintenance (-3,9 millions).

L’APSA gère actuellement 4 234 unités immobilières en Italie (dont 2 866 lui appartiennent), ainsi que des actifs à l’étranger via des sociétés affiliées.

Transparence et services aux tiers

Advertisement

Le rapport 2024 est le cinquième publié depuis que la transparence a été instaurée en 2020 par les réformes économiques du pape François. L’APSA a été créée en 1967 par Paul VI.

En 2024, l’organisme a payé 6 millions d’euros d’impôts fonciers (IMU) et 3,19 millions d’euros d’impôt sur les sociétés (IRES), contredisant les rumeurs d’exemptions fiscales généralisées.

Environ 40 % du personnel de l’APSA travaille au service d’autres entités du Vatican, notamment pour la comptabilité et la maintenance des nonciatures.

Énergie renouvelable et perspectives

Parmi les projets notables figure Fratello Sole, une centrale agrivoltaïque à Santa Maria di Galeria, inscrite dans la transition énergétique du Vatican. Le pape Léon XIV a visité le site le 19 juin pour exprimer son soutien à l’écologie intégrale.

Mgr Piccinotti a conclu : « L’objectif est de continuer à améliorer la couverture du déficit en 2025. La gestion est déjà bonne, mais nous ne restons pas immobiles. »

Victoria Cardiel