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Assemblée plénière du SCEAM au Rwanda: L’Église catholique appelée à être “voix de la conscience”

Le Premier ministre de la République du Rwanda a exhorté les évêques catholiques réunis dans la capitale Kigali à l’occasion de la 20ᵉ Assemblée plénière du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) à assumer pleinement leur rôle dans la promotion d’un leadership éthique sur le deuxième plus grand continent du monde.

Dans son discours prononcé lors de la cérémonie d’ouverture le jeudi 31 juillet, Justin Nsengiyumva a décrit l’Église catholique en Afrique comme « une voix de la conscience » capable d’initier le changement.

« L’Église en Afrique, en tant que voix de la conscience, a un rôle vital à jouer pour inspirer un leadership éthique, promouvoir la dignité et renforcer la boussole morale de nos nations », a déclaré M. Nsengiyumva au premier jour de cette rencontre de cinq jours.

Selon lui, la voix de l’Église est essentielle alors que l’Afrique se trouve à la croisée des chemins, confrontée à la fois aux blessures du passé « encore en cours de guérison » et aux nouvelles pressions mondiales émergentes. Il a exprimé son optimisme, affirmant que « ces défis recèlent une opportunité unique de renouveau ».

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M. Nsengiyumva a ajouté que le peuple rwandais est prêt à continuer de « bâtir des partenariats inclusifs avec les acteurs religieux engagés pour le service, l’équité et la paix ».

Placée sous le thème « Le Christ, source d’espérance, de réconciliation et de paix », la 20ᵉ Assemblée plénière du SCEAM vise à poursuivre les engagements pris lors de la 19ᵉ assemblée en juillet 2022.

Dans son discours du 31 juillet, le Premier ministre, qui a accueilli les délégués au nom du président Paul Kagame, a remercié le SCEAM d’avoir choisi le Rwanda comme pays hôte. Il a qualifié cette rencontre de « signe de solidarité et message fort d’engagement partagé envers les valeurs d’espérance, de réconciliation et de paix », des valeurs, selon lui, « profondément ancrées dans l’histoire et les aspirations du Rwanda ».

Il a souligné que le thème de l’assemblée est particulièrement pertinent pour le Rwanda et de nombreux pays africains confrontés à l’insécurité et à l’instabilité politique.

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« Pour le Rwanda, et pour bien d’autres nations africaines, ce thème reflète le parcours complexe mais déterminé que nous avons emprunté pour reconstruire notre pays, réconcilier notre peuple et envisager un avenir fondé sur la dignité et la justice », a-t-il affirmé.

Il a rappelé qu’après le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994, les Rwandais se sont engagés dans une transformation nationale fondée sur l’unité, la responsabilité et la guérison.

M. Nsengiyumva a attribué les progrès du Rwanda tant aux efforts du gouvernement qu’aux partenariats actifs avec différents acteurs, notamment les organisations confessionnelles.

« Nous reconnaissons et valorisons la contribution de longue date des institutions religieuses, et en particulier de l’Église catholique, dont l’impact dans notre processus de transformation est inscrit dans l’histoire et la vie de notre pays », a-t-il déclaré.

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Il a cité les contributions de l’Église catholique dans des secteurs tels que l’éducation, la santé et la cohésion sociale, soulignant que leur impact est « tangible et largement apprécié ».

Le Premier ministre a aussi abordé le rôle plus large de l’Église face aux défis pressants du continent. Il a affirmé que les réponses multisectorielles actuelles contribuent aux progrès du continent dans des domaines tels que la consolidation de la paix, l’égalité, l’emploi des jeunes, la protection de l’environnement et la sécurité.

« Ni les gouvernements seuls, ni les communautés religieuses de manière isolée, ne peuvent relever ces défis », a-t-il souligné. Et d’ajouter : « Ce qu’il nous faut, c’est un partenariat fondé sur des principes, enraciné dans l’intégrité, le respect mutuel et une vision commune pour une Afrique plus juste, pacifique et inclusive. »

Silas Isenjia