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Le Nonce apostolique espère que l’accord de paix multilatéral entre le Rwanda et la RDC mettra fin au conflit prolongé

Le Nonce apostolique au Rwanda a exprimé son optimisme quant à l’accord de paix signé le 27 juin dernier entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, estimant qu’il pourrait ouvrir la voie à une paix durable dans l’Est de la RDC et dans l’ensemble de la région des Grands Lacs.

Dans son discours prononcé lors de la cérémonie d’ouverture de la 20ᵉ Assemblée plénière du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), le jeudi 31 juillet, Mgr Arnaldo Sánchez Catalán a indiqué que cette rencontre intervient à un moment opportun, alors que commence la phase de mise en œuvre de l’accord de paix multilatéral.

Avec cet accord, a-t-il déclaré, « de grandes attentes naissent pour une paix véritable et durable ».

« De nombreuses tentatives ont été faites par le passé, au moins six trêves depuis 2021, mais aucune n’a tenu. Espérons que cette fois-ci sera différente », a affirmé le diplomate du Vatican, faisant allusion aux conflits dans la région des Grands Lacs.

Il a souligné que, contrairement aux précédents accords qui n'ont pas abouti, celui signé le 27 juin à Washington se distingue par son caractère « consultatif ».

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« Ce qui semble unique cette fois-ci, c’est l’absence d’imposition de modèles standardisés de stabilisation venant de l’extérieur qui, bien que porteurs de bonnes intentions, reposaient souvent sur des processus incitatifs ou des mécanismes de sanctions imposés par des acteurs étrangers », a expliqué le Nonce.

Il a précisé que l’accord a été le fruit d’un « multilogue consultatif » prenant en compte les préoccupations politiques, sécuritaires et économiques de Kigali et de Kinshasa.

« L’apport africain dans ce processus reflète l’appel du président Kagame à des ‘solutions africaines aux problèmes africains’. La paix est le ‘dividende’, le fondement de tout véritable progrès, dans l’intérêt de tous », a-t-il souligné.

Placée sous le thème : « Le Christ, source d’espérance, de réconciliation et de paix », la 20ᵉ Assemblée plénière du SCEAM vise à faire progresser les engagements définis lors de la 19ᵉ Assemblée, tenue en juillet 2022.

Dans leur rapport présenté le 31 juillet, les membres du SCEAM ont mis en lumière les réalisations accomplies ces trois dernières années, en particulier les efforts de dialogue pour la paix, de suivi électoral et de médiation dans des zones de conflit, menés par la Commission Justice, Paix et Développement (CJPD).

Plus en Afrique

Le représentant du Pape au Rwanda a souligné l’engagement de l’Église en Afrique à contribuer à ces dynamiques de paix.

« Le SCEAM complète les solutions politiques actuelles par une sensibilisation sociale à la paix selon l’Évangile », a-t-il affirmé. « L’Église catholique en Afrique soutient les efforts politiques de paix en leur donnant une âme, en formant les convictions du peuple à travers leur culture et leur foi résiliente. »

Selon Mgr Sánchez, le SCEAM réfléchit à la manière dont la paix évangélique peut enrichir les conceptions et les pratiques africaines en matière de paix.

Il a rappelé que Jésus est le modèle de paix par son exemple de réconciliation désintéressée, et qu’il inspire des actions pleines d’espérance, comme en témoignent ses paroles : « Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »

« Cette approche cruciforme est essentielle pour que la contribution africaine à la paix soit conforme à l’esprit du Christ », a-t-il poursuivi. « Le Christ, en tant que Modèle et Motivation de la paix, est indispensable non seulement pour le témoignage de foi authentique des Africains en tant que chrétiens, mais aussi pour leur engagement en faveur de la paix en tant que citoyens. »

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Dans son message, Mgr Sánchez a également cité les premiers mots du Pape Léon XIV après son élection : « La paix soit avec vous tous », et a invité le SCEAM à suivre l’exemple du Saint-Père en exprimant, dans les langues et sensibilités africaines, la béatitude chrétienne : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés enfants de Dieu. »

« Il n’y a pas de paix sans un engagement actif en faveur de la paix. La paix et la construction de la paix sont inséparables », a-t-il déclaré.

Il a précisé que la paix évangélique va au-delà des simples vœux de tranquillité sociale, ajoutant que « la coexistence harmonieuse s’obtient par une réconciliation désintéressée et des actions porteuses d’espérance pour le bien ».

Mgr Sánchez a conclu en affirmant que la véritable fidélité au Prince de la Paix ne peut se réaliser qu’à travers la croix de la construction de la paix, où les divisions sont surmontées au profit du bien commun.

« Que Dieu vous bénisse tous alors que vous commencez cette 20ᵉ Assemblée plénière du SCEAM, et que ses fruits vivent dans le cœur des peuples bien-aimés d’Afrique qui aspirent à la paix et méritent le progrès », a-t-il déclaré.

Silas Isenjia