Lancement d’un Centre pour Jeunes au Nigeria dans un diocèse pour l’“autonomie et le développement”

« Cette initiative est la réponse de l’Église au chômage et à la pauvreté. Après la formation, nous donnons aux jeunes des kits de démarrage et les mettons en relation avec des marchés. Par exemple, ceux formés à la mode recevront des machines à coudre pour lancer leur activité », a-t-il expliqué.

Le prêtre catholique nigérian a encouragé les jeunes à valoriser le développement des compétences, affirmant que « les emplois de bureau ne suffisent plus. Les temps où les diplômes suffisaient sont révolus. Aujourd’hui, pour être pertinent au niveau mondial, il faut ajouter des compétences à vos diplômes ».

Lors du lancement, Mgr Kaigama a qualifié cette initiative de réponse au chômage croissant et au désespoir des jeunes nigérians.

« Ce humble début est comme la graine de moutarde dont parle la Bible. Elle va grandir. Je félicite JDPCI et tout l’archidiocèse d’Abuja pour cette initiative. Par la grâce de Dieu, nous espérons continuer à recevoir le soutien d’individus, d’organismes et même du gouvernement », a-t-il déclaré à ACI Afrique.

Mgr Kaigama a salué la présence du ministère du Développement de la Jeunesse à l’événement et son engagement à collaborer.

« Nous espérons qu’ils s’impliqueront et que nous élargirons la portée de ce projet. Ce n’est que le début. Nous pouvons reproduire cela dans d’autres parties d’Abuja et au-delà », a-t-il ajouté.

Reconnaissant les difficultés économiques au Nigeria, le responsable catholique a encouragé les jeunes à ne pas abandonner, disant : « Les graines que nous plantons vont pousser. Les choses ne sont pas très bonnes actuellement, mais elles vont s’améliorer. Abandonner, c’est aller vers la criminalité ou l’immoralité. Alors, nous demandons aux jeunes de rester stables, constants, et de faire confiance à Dieu. »

Lors du même événement, Maître Godwin Odo, représentant du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) au Nigeria, a salué le rôle de l’Église dans la réponse aux besoins sociaux.

« Le centre cible les personnes vulnérables et défavorisées. Beaucoup d’attentes reposent sur lui. C’est un changement par rapport à la norme. Aujourd’hui, on voit souvent des églises demander ce que les gens peuvent leur donner. Ici, l’Église catholique redonne, en élevant les moins privilégiés », a-t-il déclaré à ACI Afrique.

Le représentant national de Catholic Relief Services (CRS) a exprimé l’engagement de son organisation envers le succès de l’initiative JDPCI.

« C’est un honneur et un privilège pour CRS de faire partie de cette occasion. Depuis 2022, CRS collabore avec JDPCI sur le Programme de Développement et d’Autonomisation de l’Entrepreneuriat des Jeunes (YEDES) », a déclaré Akin Kikonda à ACI Afrique.

Selon M. Kikonda, l’initiative s’inspire de l’engagement de Mgr Kaigama à autonomiser les jeunes dans les communautés défavorisées.

« Plus de 200 jeunes ont déjà été formés via YEDES. Nous sommes confiants qu’ils utiliseront leurs compétences pour générer des revenus et soutenir leurs familles », a-t-il ajouté.

Parlant au nom du ministre nigérian du Développement de la Jeunesse, le Dr Obinna Ebirim a décrit le nouveau centre comme « un symbole de possibilités, de dignité et d’espoir pour les jeunes d’Abuja, et un modèle de ce qui est possible à l’échelle nationale ».

Il a salué Mgr Kaigama et JDPCI pour avoir agi là où le gouvernement ne pouvait pas, déclarant : « Pour faire notre travail, celui que le gouvernement devrait faire, vous le faites, et pour cela, nous vous en sommes très reconnaissants ».

Quelques bénéficiaires ont également partagé leur expérience au centre de formation.

Onyinye Agbakoba, formée dans le département de mode et design, a exprimé sa gratitude envers les organisateurs : « Ce programme a commencé en mars, et jusqu’à présent, nous avons appris à couper et confectionner des robes. J’ai fait ce que je porte aujourd’hui ».

Mme Agbakoba a encouragé ses pairs à ne pas dépendre uniquement des emplois de bureau.

« Il y a beaucoup d’argent dans l’acquisition de compétences. Au moins, si vous en apprenez une ou deux, vous pouvez subvenir à vos besoins, ceux de votre famille, et même contribuer au pays », a-t-elle affirmé.

Elle a ajouté que JDPCI continue à soutenir les diplômés en leur offrant des opportunités de revenir comme formateurs.

« C’est un cycle. Ils vous donnent, et vous rendez tout en continuant à gagner. J’étais au chômage depuis très longtemps jusqu’à ce que cette opportunité arrive et que je la saisisse pleinement », a-t-elle raconté.

Un autre bénéficiaire, Benjamin Ikeotuonye, formé en TIC, spécialisé en conception web et cybersécurité, a déclaré : « Ces derniers mois, j’ai développé des compétences en conception web, cybersécurité, hacking éthique, et plus encore. J’ai toujours aimé le codage, et ce programme m’a permis d’approfondir cette passion ».

M. Ikeotuonye a souligné l’importance de combiner l’éducation formelle et les compétences pratiques, affirmant : « Il ne s’agit pas seulement des diplômes. Avoir quelque chose à portée de main augmente vos sources de revenus et vous permet de soutenir les autres ».

Il a poursuivi : « Le cyberespace est rempli de menaces comme le cyberharcèlement et la fraude. Avec mes nouvelles compétences, je peux contribuer à rendre les plateformes numériques plus sûres et accessibles ».

M. Ikeotuonye a raconté comment les églises et les ONG pourraient bénéficier de ses compétences, affirmant : « Beaucoup d’églises ont besoin de sites web. Je peux maintenant les aider à développer des plateformes sécurisées et fonctionnelles. C’est une façon pour moi de redonner à la communauté et à l’Église ».