Il ajoute : « En 1997, il m’a acheté un téléphone portable. Ce téléphone nous a permis de rester en contact, car cet endroit était si isolé. »
La communication, conjuguée aux visites fréquentes que Mgr Lobinger effectuait à la paroisse reculée de Mutlanga, dans la province du Cap-Oriental, lui a permis, dit-il, de commencer à apprécier son apostolat dans un lieu où les habitants n’avaient jamais rencontré de prêtre d’origine africaine.
« Pendant que j’étais là, il continuait de me rendre visite, et j’ai fini par aimer mon apostolat dans cet endroit », se souvient-il de ses débuts dans une région où les fidèles n’avaient jamais été desservis par un prêtre noir. « Je me souviens que les gens me demandaient : “Êtes-vous prêtre ?” Je répondais oui, et ils disaient : “Mais vous êtes noir.” Je disais oui. Il y a aussi des prêtres noirs. »
Dans l’interview du 6 août, il évoque également comment la proximité du défunt évêque avec le peuple a inspiré ses successeurs à adopter l’initiative de la « semaine communautaire » qu’il avait introduite pendant son épiscopat.
« C’était un prêtre, un évêque qui voulait la communauté. Il croyait en la communauté. Il vivait en communauté », dit-il, se souvenant que, grâce à cette initiative, Mgr Lobinger visitait et séjournait chaque année pendant une semaine avec chaque prêtre.
Mgr Kizito, qui a commencé son ministère épiscopal en février 2020 après la démission de son prédécesseur immédiat, Mgr Michael Wüstenberg, en septembre 2017, recommande le modèle de la semaine communautaire à d’autres évêques.
Il déclare : « Je pense que nous, évêques, devons apprendre ce modèle, une Semaine communautaire, pour savoir comment ils vont, quelles sont leurs difficultés, quelles sont leurs joies. »
Fidèle à l’esprit de ses prédécesseurs, Mgr Kizito précise qu’il a visité cinq communautés de son diocèse en 2025. « Je vis avec les prêtres, je partage les repas avec eux, je dors où ils dorment, et je les accompagne dans tout ce qu’ils font lorsque nous visitons les communautés. »
Il note en outre qu’en plus de promouvoir la vie communautaire, Mgr Lobinger, dont la devise épiscopale était « Vous êtes mes frères et sœurs », plaidait aussi pour une étroite collaboration et la justice pour tous.
« C’était sa devise — et il l’a vraiment vécue. Il recherchait l’inclusion, ce que le pape François nous appelle précisément à faire à travers cette Église synodale : participation, communion et mission », a-t-il affirmé, observant que « Mgr Lobinger vivait cela déjà il y a 50 ans. Il vivait cette Église synodale. »