Un évêque catholique au Cameroun exhorte les citoyens à voter en conscience lors de l’élection présidentielle d’octobre

L’évêque a rappelé aux fidèles que le pèlerinage est depuis longtemps un moment pour que les catholiques de Bafoussam se tournent vers le ciel et implorent la Vierge Marie pour la paix au Cameroun, tout en mettant en garde contre toute interprétation erronée de cet engagement.

Il a affirmé que le chemin de la paix est la vérité et a mis en garde contre l’illusion du pouvoir ou de la richesse, rappelant que la paix protège le peuple et que le peuple protège la paix, mais qu’un peuple qui murmure peut provoquer la mort.

S’adressant aux pèlerins, il les a exhortés à rester éveillés et à laisser l’Esprit Saint, reçu comme sacrament de maturité chrétienne, les aider à surmonter la peur et à témoigner de l’Évangile de manière authentique.

Il a rappelé que Dieu n’a pas donné un esprit de peur mais un esprit de force, d’amour et de tendresse, et a encouragé les chrétiens à ne pas craindre la mort. Il a appelé les fidèles à se souvenir de leur baptême et à laisser l’Esprit Saint guider chaque aspect de leur vie.

Mgr Lontsié-Keuné a souligné qu’être chrétien implique d’être quotidiennement guidé par l’Esprit Saint, sans attendre le dimanche, et que la conviction de foi doit répondre personnellement à la question que Jésus pose : « Pour vous, qui suis-je ? »

L’évêque a mis en contraste la maturité chrétienne authentique avec la réalité politique, notant que certains dirigeants envoient leurs enfants à l’étranger et voyagent pour des soins médicaux tandis que la majorité souffre.

Concernant le tribalisme, il a rappelé que ce mot n’existe pas dans le lexique chrétien et que tous sont fils et filles de Jésus-Christ avec droit à la vie. Il a appelé les fidèles à se comporter en chrétiens, à laisser l’Esprit Saint agir dans leur vie et à discerner de quel côté ils doivent se placer à la lumière de l’Évangile.

Sur les prochaines élections, il n’a soutenu aucun candidat mais a lancé un appel moral fort, demandant aux électeurs de ne pas vendre leur conscience, quel que soit le prix proposé, et de protéger la valeur du vote de chaque citoyen.

Mgr Lontsié-Keuné a mis en garde contre l’« irresponsabilité électorale » qui affaiblit la démocratie et mène à l’instabilité et à la violence, appelant les responsables électoraux à agir avec intégrité.

Il a insisté pour que tous ceux qui se réclament du christianisme laissent leur foi guider leurs actions politiques. Il a rappelé le profil d’un leader selon des étudiants camerounais : intégrité, humilité, vision claire pour le développement national, capacité d’unir, engagement envers la réconciliation et aptitude à inspirer confiance et gérer l’économie de manière responsable.

L’évêque a affirmé que choisir, c’est renoncer, et que le Christ invite à renoncer aux mensonges et à rejeter tout ce qui compromet la dignité des pauvres. Il a appelé la société civile à éduquer la population à évaluer de manière critique les promesses électorales et à saluer le courage de ceux qui osent dire ce que personne ne veut dire.

Il a insisté sur le fait que l’Église recherche la paix fondée sur la loi, la justice, la vérité, la lumière et l’amour, et non sur la force ou l’inégalité.

Mgr Lontsié-Keuné a averti que manipuler les votes revient à voler la nationalité et à asservir les citoyens, exhortant les fidèles à protéger leur vote sous peine de rendre inutile l’inscription et le vote.

Il a conclu en priant que l’Esprit leur donne la force de marcher dans la lumière, quoi qu’il en coûte, et a invoqué Notre-Dame de la Paix.