Au cœur de ce phénomène, observent-ils, se trouve une « triade de complicité » impliquant les propriétaires d’écoles, les parents et une société permissive qui a normalisé l’achat du succès aux examens.
« Ces acteurs ont normalisé une culture où la réussite aux examens peut s’acheter, supervisée par des surveillants corrompus et certifiée par des systèmes compromis. La tragédie est que tout le monde prétend que c’est de l’éducation », affirment les responsables catholiques dans leur document de quatre pages.
Les responsables catholiques qualifient la normalisation des fraudes aux examens de contre-productive et affirment qu’elle a érodé le tissu de la vie nationale nigériane, en particulier celle des jeunes, « exposés dès leur plus jeune âge à un système d’évaluation basé sur des opportunités asymétriques ».
Dans leur communiqué, les évêques catholiques de la province d’Owerri condamnent également certains propriétaires d’écoles privées et directeurs d’écoles secondaires peu scrupuleux qui permettent à ces jeunes enfants « d’accéder aux sujets en ligne tout en soudoyant des responsables, ou d’utiliser des candidats ‘proxies’ tout en menaçant les examinateurs de violences physiques ».
« Nous ne devons pas rester silencieux alors que ces écoles voyous et ces directeurs sans scrupules continuent de compromettre l’excellence académique et l’intégrité, simplement pour un profit matériel », affirment-ils, en soulignant la nécessité que « les associations de parents et enseignants (PTA), les groupes communautaires, les organismes de régulation des examens et les ministères de l’éducation des États unissent leurs efforts » pour promouvoir l’intégrité des examens dans leurs États.
Pour préserver l’intégrité de l’éducation, les responsables locaux de la province d’Owerri demandent que les gouvernements nationaux et régionaux « fassent appliquer la loi sur la fraude aux examens de 1999 de la République fédérale du Nigéria, qui criminalise la fraude aux examens et prévoit des peines d’emprisonnement et des amendes pour les contrevenants ».
Ils appellent également à l’identification immédiate et à la mise sur liste noire de toutes les écoles voyous et des directeurs corrompus.
« Nos enfants doivent être éduqués à développer de bonnes habitudes d’étude, à préférer l’intégrité à la triche, à éviter la pression des pairs et à reconnaître la valeur du travail acharné dans toute réussite », déclarent les évêques catholiques.
Dans leur communiqué en sept points, publié sous le titre « Sur certaines questions pastorales brûlantes », ils condamnent les actions des parents qui obligent les enfants à suivre des disciplines qui ne correspondent pas à leurs aptitudes et capacités, affirmant : « Ce sont certains des facteurs qui alimentent ces ‘Centres d’Examen Miraculeux’ ».
« Nous affirmons, sans équivoque, qu’aucune forme de fraude aux examens ne doit être tolérée dans nos écoles catholiques », concluent-ils dans le communiqué cosigné par l’archevêque de la province métropolitaine d’Owerri, Mgr Lucius Iwejuru Ugorji, et l’évêque du diocèse d’Aba, Augustine Ndubueze Echema.