« Le christianisme ne peut se réduire à une simple dévotion privée »
Parce que le message chrétien embrasse toutes les dimensions de la personne humaine, Léon XIV a insisté sur le fait que « le christianisme ne peut se réduire à une simple dévotion privée, puisqu’il implique une manière de vivre en société imprégnée d’amour pour Dieu et pour le prochain, qui dans le Christ n’est plus un ennemi mais un frère ».
Pour relever les défis sociaux, le Saint-Père a affirmé que les responsables catholiques doivent s’appuyer « sur la vertu de charité qui habite en eux depuis le baptême », un don de Dieu qui, comme il l’a cité du Compendium de la doctrine sociale de l’Église, constitue une « force capable d’inspirer de nouveaux chemins pour répondre aux problèmes actuels et pour renouveler en profondeur, de l’intérieur, les structures, les organisations sociales et les normes juridiques », faisant passer la charité du domaine personnel au domaine social et politique, car « elle nous fait aimer le bien commun et nous conduit à rechercher effectivement le bien de tous ».
Le pape Léon XIV a également noté que le responsable politique chrétien « est mieux préparé à affronter les défis du monde actuel, à condition, bien sûr, qu’il vive et témoigne de sa foi en lui, de sa relation personnelle avec le Christ ».
En ce sens, il a mis en garde contre la tentation de promouvoir des valeurs « aussi évangéliques soient-elles, mais ‘vidées’ du Christ, leur auteur », car elles seraient « incapables de transformer le monde ».
Répondant à la demande de Mgr Blanchet qui sollicitait un conseil pour les hommes et femmes politiques catholiques, Léon XIV a répondu : « Le premier et le seul que je vous donnerai est de vous unir toujours plus à Jésus, de vivre et de témoigner de lui. »
La cohérence dans la vie publique
« Il n’y a pas de division dans la personnalité d’un responsable public : il n’y a pas, d’un côté, l’homme politique et, de l’autre, le chrétien. Il y a plutôt un homme politique qui, sous le regard de Dieu et devant sa conscience, vit ses engagements et ses responsabilités en chrétien ! », a-t-il affirmé.
Pour parvenir à une telle cohérence de vie, le pape a rappelé l’appel lancé aux responsables catholiques « à se fortifier dans la foi, à approfondir leur connaissance de la doctrine — surtout la doctrine sociale — que Jésus a enseignée au monde, et à la mettre en pratique dans l’exercice de leurs fonctions et dans l’élaboration des lois ».
Il a également réaffirmé la validité permanente de la loi naturelle, une norme « que tous peuvent reconnaître, même les non-chrétiens. Il ne faut donc pas craindre de la proposer et de la défendre avec conviction : c’est une doctrine de salut qui recherche le bien de tout être humain, la construction de sociétés pacifiques, harmonieuses, prospères et réconciliées ».