À la mémoire du «Apôtre de l’Île Maurice» Bienheureux Jacques Laval, un évêque catholique appelle à raviver l’espérance

Le 9 septembre, des dizaines de milliers de pèlerins de différentes confessions participent au pèlerinage annuel au tombeau du Bienheureux Laval, au sanctuaire de Sainte-Croix, le lieu religieux le plus important de Maurice.

C’est l’anniversaire du décès du prêtre spiritain vénéré à Maurice pour son service dévoué aux pauvres, aux malades et aux anciens esclaves. Son sanctuaire est un lieu central de réflexion spirituelle et d’intercession.

Dans son homélie du 8 septembre, Mgr Durhône a rappelé aux pèlerins que la mission du Bienheureux Laval reposait sur la communion, l’unité et la promotion des pauvres.

« Quand le Père Laval écoute un ancien esclave, il lui donne confiance. On apprend à s’organiser pour sortir de la misère. Le Père Laval visite les malades, les prisonniers, prépare les familles aux sacrements, forme des catéchistes et fait émerger des leaders laïcs », a-t-il dit.

Faisant le lien entre le pèlerinage et le Jubilé des Pauvres, Mgr Durhône a exhorté l’Église à Maurice à écouter les cris des familles qui souffrent aujourd’hui.

« L’Église doit se tenir proche des parents qui souffrent à cause de la drogue, des prisonniers en quête de réinsertion, et des jeunes en recherche de sens », a-t-il déclaré.

Le prélat a poursuivi : « Parfois, des enfants sous l’emprise de la drogue tuent leurs parents ou violent leurs parents. La maison doit donner de l’espérance aux parents qui souffrent. Courage aux mères, aux pères, aux familles qui ne se découragent pas et continuent à lutter pour élever leurs enfants dans cette souffrance. »

« Le Jubilé doit être l’occasion d’un nouvel élan avec une passion renouvelée. Prenons soin des jeunes, des étudiants, des fiancés, des jeunes générations. Ils sont la joie et l’espérance de l’Église et du monde », a dit Mgr Durhône.

L’évêque a en outre souligné que l’éducation demeure une base essentielle pour l’espérance dans l’avenir du pays.

« L’espérance pour notre pays réside dans l’éducation de nos enfants. L’Église veut collaborer avec l’État et les éducateurs pour que les enfants mauriciens sachent lire et écrire à la fin de la 6e année. Nous devons abolir la promotion automatique en fin de 4e année. Nos enfants sont le véritable trésor de la nation, plus précieux que les pierres ou les ressources naturelles », a-t-il affirmé.

Mgr Durhône a exprimé l’espoir que le Bienheureux Laval, déjà vénéré comme patron de l’Île Maurice et de l’océan Indien, soit un jour canonisé par l’Église universelle.

« Dans le diocèse de Port-Louis, nous lancerons bientôt le processus de canonisation du Bienheureux Laval. Nous croyons que le Bienheureux Laval est déjà un saint pour notre région, mais nous espérons qu’un jour il sera aussi reconnu comme saint pour l’Église universelle », a déclaré l’évêque catholique.

Né en France en septembre 1803, le Bienheureux Laval a abandonné sa carrière de médecin pour consacrer sa vie au service des malades et des pauvres à Maurice en tant que missionnaire, de 1841 jusqu’à sa mort le 9 septembre 1864.

Il a été béatifié le 29 avril 1979, devenant ainsi le premier Français béatifié par le pape saint Jean-Paul II et le premier Spiritain proclamé Bienheureux.