Diaspora africaine : appel à résister au sécularisme et à vivre la foi chrétienne « en tout temps »

« Le message salvifique du Christ a été accueilli par plusieurs générations d’Africains au fil des années », a-t-il affirmé, lançant un appel : « Efforçons-nous donc d’être convaincus de notre foi et de la pratiquer avec conviction, à temps et à contretemps. »

Dans son homélie, Mgr Bibi a invité les catholiques africains de la diaspora à réfléchir sur l’actualité de Ecclesia in Africa, trente ans après sa publication.

« La question que nous pouvons nous poser est : quel message cette exhortation nous adresse-t-elle aujourd’hui, chrétiens de la diaspora africaine ? Que nous dit encore saint Jean-Paul II aujourd’hui ? » a-t-il interrogé.

Pour lui, demeurer solidement enracinés dans le Christ, embrasser l’inculturation et protéger la dignité de la famille sont les trois messages clés de l’Exhortation qui restent d’une grande pertinence pour les catholiques africains vivant hors du continent.

Citant saint Jean-Paul II : « N’ayez pas peur ! Ouvrez toutes grandes les portes au Christ », l’évêque de Buéa a insisté sur la nécessité pour les Africains de la diaspora de s’ouvrir à Jésus pour parvenir au « véritable accomplissement ».

« Le Pape Jean-Paul nous a enseigné que lorsque nous nous ouvrons au Christ et à sa puissance salvifique, nous ne perdons rien ! Au contraire, nous gagnons tout », a-t-il souligné.

Il a relevé que des Africains partent comme missionnaires et fidei donum vers des diocèses d’Europe et d’Amérique, et que leur présence témoigne de la vitalité des communautés catholiques dans la diaspora.

Selon lui, Ecclesia in Africa présente l’inculturation comme une « tâche urgente » et met en avant la nécessité de préserver et promouvoir des valeurs africaines telles que la solidarité, le respect de la vie et l’honneur dû aux anciens.

« Ce sont des valeurs que nous devons promouvoir même en diaspora, où nous sommes parfois entourés de modèles qui les contredisent », a expliqué Mgr Bibi, ajoutant : « Quand nous parlons d’inculturation, il ne s’agit pas d’une célébration superficielle des cultures humaines. »

L’inculturation, a-t-il poursuivi, désigne « une interaction entre l’Évangile et nos cultures », un processus marqué par deux dynamiques : « L’Évangile qui pénètre nos cultures et, en retour, élève les aspects culturels qui lui sont compatibles ou qui y préparent. »

Abordant la famille, l’évêque de 54 ans a rappelé les paroles de saint Jean-Paul II : « L’avenir du monde et de l’Église passe par la famille. »

Il a invité les familles africaines vivant hors du continent à prendre au sérieux la préparation au mariage, à donner priorité à la formation dans la foi à la maison et à résister aux pressions culturelles qui fragilisent l’engagement de toute une vie.

« Ecclesia in Africa parle éloquemment de la famille comme Église domestique. Elle répète que l’avenir du monde et de l’Église passe par la famille (EIA, #80) », a-t-il dit.

Il a ajouté : « Un grand défi dans ce domaine est la compréhension du mariage comme une alliance de vie entre un homme baptisé et une femme baptisée, que le Christ a élevé à la dignité de sacrement (Code de droit canonique 1055). »

Dans l’Exhortation, saint Jean-Paul II rappelle que « tout en adoptant les valeurs positives de la modernité, la famille africaine doit préserver ses propres valeurs essentielles ».

« J’en profite donc pour lancer un appel aux catholiques africains de la diaspora, reprenant les paroles de saint Jean-Paul II : faites de l’‘évangélisation des familles par les familles’ (EIA #80) une priorité », a déclaré Mgr Bibi.

Il a conclu en implorant : « Que saint Jean-Paul II, Pape de la famille, continue d’intercéder pour l’Église en Afrique et pour la diaspora africaine, afin que nos familles soient des espaces sûrs d’amour et de triomphe de l’Évangile. »