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« Crise de l’espérance » : les évêques d’Angola et de São Tomé appellent à la réconciliation nationale

Les membres de la Conférence épiscopale d’Angola et de São Tomé et Príncipe (CEAST) ont mis en garde contre une « crise de l’espérance » grandissante, marquée par la frustration, l’insécurité, l’inégalité et la pauvreté, exhortant les dirigeants à privilégier le dialogue, la réconciliation, la justice sociale et l’écoute du peuple.

Dans un communiqué publié à l’issue de leur deuxième Assemblée plénière annuelle, tenue du 17 au 22 septembre, les évêques catholiques ont relevé que « l’absence de perspectives pour la jeunesse, la faim, le chômage et la peur de l’avenir corrodent l’âme du peuple angolais ».

Dans ce communiqué présenté aux journalistes le 22 septembre par l’évêque de Cabinda et porte-parole de la CEAST, Mgr Belmiro Cuica Chissengueti, les évêques catholiques ont dénoncé « l’instrumentalisation de la pauvreté » et critiqué « la manipulation des consciences à travers des politiques et des programmes publics inefficaces, qui ne parviennent pas à résoudre les problèmes structurels du peuple ».

Ils ont également souligné que la jeunesse, en particulier, est victime d’abandon, les opportunités étant concentrées entre les mains d’un petit groupe, tandis que la majorité reste exclue.

Les membres de la CEAST ont exprimé leur inquiétude face à « l’érosion du tissu familial », aggravée par « l’absence de politiques de soutien effectives aux familles et par l’affaiblissement de l’éducation morale et spirituelle des jeunes ».

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« Sans familles stables, il n’y a pas d’avenir pour une nation », ont-ils affirmé.

Parmi les principaux défis mis en lumière figurent la faim persistante dans plusieurs régions, les inégalités croissantes dans l’accès aux soins de santé et à l’éducation, la violence urbaine et domestique, le trafic de drogue et l’érosion de l’éthique publique.

Les membres de la CEAST ont souligné qu’« il est impératif de reconstruire la confiance entre le peuple et les institutions de l’État », appelant à des politiques centrées sur la dignité humaine et le bien commun.

Ils ont insisté sur la nécessité d’une nouvelle culture politique fondée sur le dialogue et l’écoute active de la population.

La CEAST a également réaffirmé son engagement en faveur de l’évangélisation, de la formation des agents pastoraux et du soutien aux familles, aux jeunes et aux communautés vulnérables.

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Ils ont exhorté le gouvernement à donner la priorité à la lutte contre la faim et la pauvreté en « créant des dynamiques de concertation sociale et de dialogue honnête avec toutes les forces vives de la nation ».

Les évêques catholiques ont aussi demandé la mise en œuvre effective de l’Accord-cadre entre l’État angolais et le Saint-Siège, en particulier dans les domaines de l’éducation et de la santé.

Ils ont exhorté les responsables politiques du pays à faire de l’unité dans la diversité une priorité nationale, déclarant : « L’Angola a besoin d’une véritable réconciliation, et non d’un simple consensus formel. Le jubilé des 50 ans d’indépendance doit être un point de départ pour une nouvelle étape de maturité politique et sociale. »

Les évêques ont également encouragé une pleine participation au processus synodal dans les diocèses, conformément au calendrier établi par le Secrétariat général du Synode, avec des évaluations aux niveaux local, national et continental, culminant avec l’Assemblée ecclésiale de 2028 au Vatican.

Le renforcement de la coopération missionnaire avec d’autres conférences épiscopales de langue portugaise et la création d’un réseau d’institutions catholiques d’enseignement supérieur ont aussi été identifiés comme des priorités.

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Les évêques catholiques ont en outre approuvé le document-programme de la deuxième année du triennium consacré aux ministres ordonnés et à la vie consacrée, sous le thème : « Disciples appelés et instruits par le Seigneur. »

La CEAST a également validé l’organisation du Congrès national sur la réconciliation, prévu du 29 au 31 octobre 2025 à Luanda, à l’occasion du 50ᵉ anniversaire de l’indépendance et du « Jubilé de l’espérance ».

João Vissesse