Un évêque catholique sud-soudanais exprime sa solidarité avec les victimes de violences dans son diocèse

Les SSPDF auraient repoussé l’attaque et conservé le contrôle de la caserne après de violents échanges de tirs qui ont obligé les civils à se réfugier dans les buissons pour leur sécurité.

Dans sa lettre suivant l’attaque, Mgr Hiiboro déclare : « Des nouvelles me sont parvenues concernant nos fidèles qui sont désormais piégés au milieu de nulle part, incapables de se déplacer vers Tombura ou Wau, contraints de se cacher dans les buissons sans nourriture, sans médicaments ni abri, exposés à la pluie et aux dangers des maladies. »

Il déplore en outre : « Certains de nos bien-aimés ont été tués, beaucoup blessés, et d’innombrables autres, notamment les personnes âgées, les femmes, les enfants et les personnes handicapées, se trouvent dans des conditions désespérées. »

Mgr Hiiboro encourage ensuite les victimes de l’attaque : « Mon peuple bien-aimé, bien que vos maisons, écoles et centres de santé aient été pillés, et que vous dormiez désormais à la belle étoile, souvenez-vous que vous êtes toujours sous la protection des mains de Dieu. »

Il invite les victimes à placer leur confiance en Dieu, leur rappelant que « Celui qui a nourri son peuple dans le désert, qui a calmé la tempête sur la mer, qui a souffert sur la Croix et est ressuscité, est avec vous maintenant. »

« N’abandonnons pas l’espérance. Même quand nous marchons dans la vallée de l’ombre de la mort, nous ne craignons aucun mal, car le Seigneur est avec nous ; Son bâton et Sa houlette nous réconfortent (Psaume 23:4) », dit l’Ordinaire local du CDTY.

Il confie ensuite le peuple de Dieu placé sous sa responsabilité pastorale à la protection du Précieux Sang de Jésus-Christ et invoque également la garde de Saint Michel, de Saint Gabriel et de tous les saints pour protéger son siège épiscopal.

Dans sa lettre, l’évêque catholique de 60 ans, à la tête du CDTY depuis son ordination épiscopale en juin 2008, appelle à un cessez-le-feu et à la protection des civils.

« À tous ceux qui participent aux combats, j’élève ma voix en tant que berger. Cessez les hostilités ! Respectez la vie humaine ! Protégez les civils ! » dit-il, ajoutant : « La violence ne fait que creuser les blessures et déshonorer la dignité de notre peuple. Notre terre crie pour la paix, la réconciliation et le respect de chaque personne humaine créée à l’image de Dieu. »

Mgr Hiiboro appelle toutes les personnes de bonne volonté, en particulier les chrétiens, à se tenir solidaires du peuple souffrant de Dieu dans le comté de Nagero.

Il demande la solidarité avec les agences humanitaires, y compris Caritas Soudan du Sud et l’Organisation catholique pour le développement et la paix (CODEP), soulignant que, grâce à des efforts conjoints, elles peuvent coordonner l’aide d’urgence en nourriture, médicaments, vêtements et abris.

« Fidèles du diocèse de Tombura-Yambio et d’ailleurs, ouvrez vos cœurs et vos mains dans la prière, le jeûne et le partage généreux », plaide Mgr Hiiboro, ajoutant : « Mettons tout entre les mains de notre Père aimant, qui n’abandonne jamais Ses enfants. »

« J’unis mes prières aux vôtres, afin que la pluie du ciel ne vous inonde pas de désespoir mais arrose votre foi ; que l’obscurité de la nuit ne vous écrase pas de peur mais vous rappelle l’aube qui vient », dit-il.

Il implore : « Que la mère des Douleurs vous tienne sous son manteau, et que le Christ, Prince de la Paix, rétablisse la paix dans vos maisons et sur votre terre. »

« Enfants bien-aimés, bien que dispersés et blessés, souvenez-vous que vous restez une seule famille en Christ. Prenez courage. Vos souffrances ne sont pas invisibles. L’Église vous porte dans son cœur, et je ne me reposerai pas tant que le soutien et l’aide ne vous auront pas atteint », conclut Mgr Hiiboro dans sa lettre.