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Église catholique «la plus fiable au Kenya», déclare un archevêque, mettant en garde contre des collaborateurs «avides»

Mgr Anthony Muheria, archevêque de l’archidiocèse catholique de Nyeri au Kenya, s’est prononcé sur le niveau de confiance du public envers les institutions dans le pays est-africain, affirmant que les Kényans font le plus confiance à l’Église catholique.

Selon le dernier sondage Afrobarometer, une large majorité de Kényans déclarent faire confiance aux leaders religieux (70 %), tandis que moins de la moitié expriment leur confiance envers les principales institutions gouvernementales et politiques. Pour Mgr Muheria, c’est l’Église catholique qui inspire le plus de confiance.

Lors d’une table ronde à la conférence BeDoCare organisée à l’Université Strathmore, Mgr Muheria a approuvé les résultats du sondage, affirmant : « Les Églises, en général, sont les institutions les plus fiables de notre pays. Et je dirais avec fierté que l’Église catholique est actuellement l’Église en laquelle on a le plus confiance au Kenya. Et je le dis humblement. C’est la vérité. »

Il a toutefois mis en garde contre l’avidité de certaines personnes impliquées dans des projets de l’Église, qui pourrait nuire à ce niveau de confiance.

« La confiance dont nous jouissons actuellement ne signifie pas que nous sommes entièrement dignes de confiance », a déclaré Mgr Muheria, vice-président de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB), le 3 octobre, ajoutant : « Il y a des cas où nous avons failli à cette confiance. »

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Il a souligné le souhait de l’Église d’engager autant de professionnels que possible pour gérer ses programmes de manière professionnelle et efficace, tout en restant guidée par les données et les besoins du moment.

Mgr Muheria a regretté le « déficit de confiance » chez certaines personnes que l’Église implique dans ses projets. « Beaucoup de personnes que nous faisons entrer dans nos projets échouent au test de confiance. Elles ont leur propre agenda, et l’avidité s’installe », a-t-il précisé.

Il a également rappelé que clercs et membres du clergé impliqués dans des projets de développement de l’Église ne sont pas à l’abri des attraits de l’argent et du confort. Il a mis en garde contre les leaders individuels dont les erreurs peuvent ternir l’image de l’ensemble de l’Église.

Selon lui, les laïcs engagés dans les programmes de l’Église « ne doivent pas venir dans le but de s’enrichir » et leur rémunération doit rester « un devoir lié à leur vocation chrétienne ».

Organisée sous le thème « Le destin de l’Afrique », la conférence BeDoCare à l’Université Strathmore a réuni des entrepreneurs, chercheurs, leaders culturels, universitaires et représentants de la société civile de 21 pays pour explorer les défis et opportunités de développement du continent.

Plus en Afrique

Parmi les sujets abordés : la gouvernance en Afrique, le rôle des journalistes dans la narration des histoires africaines, et le rôle de l’Église catholique dans le développement.

Répondant aux questions des participants sur la philanthropie et les dons, Mgr Muheria a souligné l’importance du journalisme pour toucher les cœurs : « Les gens ne donnent pas parce que c’est rationnel, mais parce que vous les touchez. Le journalisme doit faire ressentir aux gens les joies, les peines et les défis des autres, pour qu’ils se sentent partie prenante d’une histoire plus grande. »

Agnes Aineah